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Un titre du XIIe siècle nous révèle l’existence du
château de Saint-Germain, qui ne devait être autre chose alors qu’une tour
isolée se dressant au sommet de la colline. Des textes du XIVe siècle
parlent d’ailleurs d’une vieille tour: lurris vêtus. Plus tard on bâtit à
côté un donjon carré, que l’armorial de Guillaume Revel (1450) représente
coiffé d’une couronne de hourds. Autour du château se groupèrent les
maisons, notamment celle de Godemar dont une rue de la ville porte encore le
nom. Le temps des guerres étant passé, le manoir ne servit guère que de
siège à la justice et peut-être d’entrepôt pour les redevances en nature
dues par les tenanciers. L’auditoire était une vaste salle longue de vingt
mètes sur seize de largeur; on y accédait et aux greniers placés au-dessus
par une tourelle d’escalier surmontée d’une horloge qu’abritait un petit
dôme. A la suite étaient la geôle et les prisons civile et criminelle. Tous
ces bâtiments tombaient en ruine à la fin du XVIIe siècle et les officiers
durent s’installer ailleurs. Au début du XXe siècle, ce qui restait du
château de Saint-Germain servait de geôle et de prison.
Le comte Guy IV possédait Saint-Germain au XIIIe siècle. Son testament, de
1239, contient un don de trois sous de rente pour les Hospitaliers de
Verrières, à prendre â Saint-Germain. Par le traité qui mit fin, en 1244, à
la querelle entre Guy IV et Guillaume de Baffie sur la succession du comte
de Forez, le comte, indépendamment de la restitution de divers châteaux,
promit à son compétiteur de lui en relâcher d’autres jusqu’à concurrence
d’un revenu de 250 livres viennois (environ 23.000 francs de notre monnaie).
Il lui céda, en conséquence, les châteaux de Maymont en Auvergne et de
Saint-Germain en Forez, avec leurs appartenances, pour être tenus de lui, en
fiefs jurables et rendables. Guillaume de Baffie ne possédait pas,
cependant, toute la seigneurie dont une partie était entre les mains
d’Artaud de Saint-Germain. En juin 1248, Guillaume de Baffie concéda une
charte de franchises aux habitants de Saint-Germain, et Artaud de
Saint-Germain fit de même en janvier 1250. Guillaume de Baffie dont les
armes étaient d’or à trois molettes d'éperon de sable mourut sans postérité
dans le troisième quart du XIIIe siècle, laissant pour héritière sa sœur
Eléonore, comtesse d’Auvergne. Les armes d’Auvergne sont d’or au gonfanon de
gueules frangé de sinople. On perd de vue alors le sort de cette part de la
seigneurie qui appartenait en 1294 à Luce de Beaudiner, et à Guillaume de
Poitiers, son mari. Béatrix, leur fille, la porta dans la maison de Crussol
et, conjointement avec Giraud Bastet, seigneur de Crussol, son fils, la
vendit en 1344, au comte de Forez, Guy VII. Dès 1302, le comte Jean 1er
avait acquis d’Artaud de Saint-Germain le jeune sa part de la seigneurie de
Saint-Germain, en toute justice, avec la grange d’Odes, en échange du
château de Montrond. Mais, en 1308, il la remit à Guillaume de Thiers ainsi
que les châteaux de Saint-Maurice, Bussy et Châtelus, contre les châteaux de
Thiers et de Peschadoires en Auvergne.
Toutefois, en 1320, à la suite d’une transaction avec les héritiers de
Guillaume de Thiers, le comte rentra en possession de Saint-Germain et des
autres places qu’il lui avait cédées. En 1324, Jean 1er , mariant son fils
Renaud à Marguerite de Savoie, lui céda sa part de Saint-Germain-Laval et
lui en confirma le don par son testament du 16 avril 1327, mais le comte Guy
VII s’étant prétendu lésé par ce testament, une sentence arbitrale du 23
janvier 1337 lui restitua ce que son père possédait à Saint-Germain. Guy VII
testa le 16 décembre 1357 et légua à son fils Jean, plus tard comte, mais
sans doute destiné alors à l’Eglise, la jouissance viagère de toute la terre
de Saint-Germain-Laval, dont il était seul seigneur depuis l’achat de la
partie appartenant à Béatrix de Poitiers et à Géraud de Crussol (1343).
Saint-Germain fut de nouveau donné en jouissance viagère à Jeanne de
Bourbon, veuve de Guy VII, par accord survenu entre elle et son fils, le
comte Jean II, le 30 juin 1362. Dix ans plus tard, Jean II étant mort sans
enfants, et Jeanne de Bourbon, ayant fait don du comté de Forez au comte
Louis II et â sa femme Anne Dauphine, ceux-ci furent mis en possession de
Saint-Germain-Laval, le mardi 22 juillet 1382. A partir de ce moment la
châtellenie de Saint-Germain ne sortit plus du domaine comtal mais plusieurs
fois elle fut aliénée sous faculté de rachat: en 1549 à Clément du Puy; le
14 février 1639 à Jacques Canaye, conseiller au Parlement; le 16 décembre
1677 à Jacques de La Chaise d’Aix, qui eut pour successeurs, en 1695,
Georges-Antoine de la Chaise, son fils, et en 1716, Louise-Gabrielle
Pérachon de Sénozân, femme de celui-ci, morte le 27 août 1728, laissant
Saint-Germain à Joseph de Monteynard, marquis de Montfrîn, sénéchal de
Beaucaire et de Nîmes, son cousin, qui le garda jusqu’en 1750. Le 20 août de
cette année-là il passa aux mains de Claude-Edme-Joseph Bert, de Paris,
"intéressé dans les affaires du Roi", qui en rend hommage le 27 août 1753 et
dont les filles et héritières sous bénéfice d’inventaire l’abandonnèrent
d’abord, en 1767, à Marie Guillermain, leur mère, puis au Roi, qui en reprit
possession le 11 novembre 1770. Saint-Germain resta alors uni au Domaine
jusqu’à la Révolution. (1)
château de Saint Germain Laval 42260 Saint Germain Laval, au XIXe siècle,
le château est transformé en prison, puis est racheté par la commune de
Saint Germain Laval, ouvert au
public.
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