|
Le château de Batailloux,
écrivait, en 1878, le docteur Rimaud, "construit en 1706, est actuellement
en assez mauvais état; les réparations les plus urgentes sont négligées et
si on n’y porte remède, ce sera bientôt une ruine et une ruine pas belle. Il
consiste en un corps de bâtiment barlong recouvert en tuiles plates, flanqué
de deux pavillons carrés non symétriques. Un balcon écorné est soutenu par
deux bonnes cariatides dont l’une représente une femme, l’autre un homme
barbu à mine sévère; Adam et Eve, dit-on. On y voit aussi un écusson en fer
tout rouillé. De grands communs règnent sur les côtés. On entre dans la cour
d’honneur par un portail d’ordre dorique ouvert entre deux tourelles rondes;
à gauche est une chapelle et vis-à-vis un pavillon portant un écu écartelé
aux 1er et d'azur à la bande d’argent, chargée de trois mouchetures
d’hermines de sable (de Pouderoux), aux 2e et 3e d'azur à trois fasces
ondées d'argent (Rival du Soleillant), surmonté d'un casque, avec deux
levriers pour tenants". Aujourd’hui Batailloux est restauré et présente au
touriste la belle façade et les deux tourelles que reproduit notre dessin.
Il ne reste d’ancien que les communs, la petite chapelle et surtout une
magnifique fontaine Louis XIII, dont les matériaux avaient servi à la
construction d’un mur et qui a pu ainsi être reconstituée. Passons
maintenant à l’histoire du château qui existait déjà en 1634 et qui fut
reconstruit en 1706, par Michel de Pouderoux.
Le 10 février 1580, "au villaige de Bathallioux, honneste Me Jehan Tournon,
capitaine et châtelain de Saint-Marcelliu, pour s’acquitter de ses debtes,
convertir son bien en mieux, et car ainsi luy plaist" vend à noble Estienne
Pouderoux, contrôleur pour le Roi en l’Election de Forez, diverses terres
pour le prix de cent écus. (Peyronnet, notaire). Etienne Pouderoux, qui
avait été notaire à Saint-Bonnet, fit d’autres achats pour arrondir sa terre
et par des acquisitions successives dans le voisinage son fils Michel et son
petit-fils Jacques, constituèrent un domaine important. Noble Michel de
Pouderoux, écuyer, acheta en effet le petit fief voisin de la Lande, qui
appartenait au XVe siècle à Alix Mareschal et que possédait alors Jehan
Tournon. (Harent, notaire, 20 mars 1607). Jacques de Pouderoux acquit, le 16
avril 1691 et le 1er janvier 1692, de Charles Ignace de la Rochefoucauld et
de Madeleine d’Escoubleau, son épouse, en démembrement de la terre de
Saint-Marcellin, la justice haute, moyenne et basse, cens, lods, tailles,
amendes, dîme et autres droits seigneuriaux, de Batailloux et de la Lande,
au prix de 3.000 livres. Il ne s’en réserva pas l’hommage et le nouveau fief
ne relevait que du Roi, auquel rendront hommage Jean Albanel, le 13 mars
1720, et Marie-Anne de la Roue, le 12 janvier 1737. Des ordonnances des Eaux
et Forêts, rendues en 1632 et 1684, portaient défense de chasser dans les
garennes de Batailloux.
Jacques de Pouderoux eut de Germaine Perrin de Chenereilles, un fils,
Michel, et une fille, Anne-Marie, mariée, le 9 juillet 1685, à Philibert de
St-André d’Apchon, veuf de Jeanne de Vinols et fils de Claude et de
Renée-Béatrice de Grolée. Les Pouderoux avaient, on le voit, de bonnes
alliances. Déjà Fleurie de Pouderoux avait épousé Pierre Henrys au début du
XVIIe siècle, et Catherine de Pouderoux, morte le 16 janvier 1699, était
femme de François du Rozier. C’est depuis l’alliance de Michel de Pouderoux
avec Claudine Rival, fille de Guillaume, seigneur du Soleillant, et de
Catherine Paparin de Chaumont, que les seigneurs de Batailloux portèrent les
armes des Rival en écartelure. A la mort de Michel de Pouderoux, la
seigneurie de Batailloux fut saisie, nous ne savons pour quel motif, à la
requête de Messire Gilbert de Gadagne, comte d’Hostun. Une sentence, rendue
par la cour de Montbrison le 6 juin 1711, l'adjugea à Joseph Fridières, pour
la somme de 30.000 livres et celui-ci en fit élection d’ami, le 13 du même
mois, au profit de dame Marianne Guichard, veuve d’Antoine de Pouderoux.
Marianne Guichard vendit Batailloux, le 10 juin 1719, à Jean Albanel,
échevin de Lyon, lequel fît donation de Batailloux et de la Lande, le 22
avril 1735, à l’hôpital de la Charité de Lyon. Les administrateurs de
l’hôpital de Lyon vendirent Batailloux, le 1er septembre 1736, à Marie-Anne
de la Roue, alors veuve de Jacques de Forcieu de Rochetaillée, au prix de
40.000 livres, dont 34.000 pour les immeubles et 6.000 pour le cheptel et
les effets mobiliers. Marie-Anne de la Roue épousa André-Jean-Baptiste Boyer
du Montcel et mourut avant lui. Leur contrat de mariage portant donation
mutuelle et universelle au profit du survivant, ledit Boyer devint ainsi
seigneur de Ba tailloux et testa le 20 septembre 1761, instituant héritiers
par moitié ses deux neveux, Antoine-Joseph de la Pierre de Saint-Hilaire et
Christophe Boyer.
Cette famille remonte à Thomas Boyer, habitant de la Cruzille à
Saint-Jean-Soleyminx en 1378, père de Jacques qui eut de Flordalizia,
Pierre, marié à Michelle Verchère, d’où Pierre, marié le 4 août 1465 à
Jeanne de la Filhe, d’où Guillaume, marié le 29 janvier 1502 à Marie
Forestier, d’où André, marié le 26 octobre 1550 à Antoinette Chenevier, d’où
Guillaume, marié le 30 mai 1591 à Rose Le Roux de Prunerie, d’où Gabriel,
marié le 12 mars 1632 à Claudine de Vinols, d’où Christophe Boyer, écuyer,
seigneur de Rériecq, né le 15 avril 1639, mort le 18 juillet 1729.
Conseiller du Roi. Procureur et lieutenant-général au bailliage de Chauffour,
anobli par lettres patentes d’octobre 1699. Marié à Lyon, le 26 août 1673, à
Antoinette Guigou, fille de Claude et de Jeanne Cizeron, dont ils eurent
huit enfants: 1° Jacques-Christophe, né le 5 mars 1679, mort le 12 janvier
1725, bourgeois de Pérignieu, où il épousa, le 10 juillet 1714, Charlotte
Retourne!, fille de Guy, docteur en médecine, et de Germaine Grata; 2°
Pierre, qui suit; 3° André-Jean-Baptiste Boyer du Montcel, écuyer, seigneur
de la Lande et Batailloux, né à St-Bonnet, le 23 juin 1690, mort à
Saint-Marcellin, le 15 octobre 1761, lieutenant-colonel du Régiment de
Perche, chevalier de Saint-Louis. Marié à Moind, le 17 avril 1738, à
Marianne de la Roue, baptisée le 20 mai 1692, morte le 28 décembre 1760,
veuve de Jacques de Forcieu de Rochetaillée, écuyer, ancien capitaine au
Régiment de Boufflers, et fille de noble Jean-Baptiste de la Roue, échevin
de Lyon, et de Madeleine Lagier. C’est ce mariage qui apporte Batailloux
dans la famille Boyer; 4° Marie, née le 26 août 1674, religieuse à Sainte
Marie-de-St-Etienne, le 12 juin 1694; 5° Jeanne-Marie, née le 20 décembre
1680, religieuse au même couvent; 6° Marie-Anne, née le 29 octobre 1684,
religieuse hospitalière à Saint-Etienne, le 28 septembre 1702; 7°
Marie-Antoinette, née le 17 janvier 1686, morte le 30 mars 1751. Mariée le
25 novembre 1713 à noble Hilaire de la Rochemacé de Serre, conseiller du
Roi, visiteur général des Gabelles, seul juge des greniers à sel de la
province de Forez, fils de noble François et de Louise Maisonneuve; 8°
Marie-Toussainte, née le 5 novembre 1696, mariée le 28 août 1724 à
Jean-Baptiste de la Pierre de Saint-Hilaire, fils de François et de
Marguerite Rival.
Pierre Boyer de Rériecq, né le 26 mai 1683, mort le 10 janvier 1749,
conseiller du Roi. Marié à Saint-Etienne, le 20 décembre 1725, à Catherine
Pellissier, fille d’Antoine, conseiller du Roi, et de Marie Deshayes, dont:
1° Christophe Boyer de Reyriecq, seigneur de Batailloux, baptisé à
Saint-Bonnet, le 14 avril 1727, mort à Lyon, sans postérité, le 6 décembre
1767; 2° Jean-Joseph Boyer de la Garde, baptisé le 26 juin 1729, mort le 23
septembre 1805, prêtre, chanoine et syndic du chapitre de N. D. de
Fourvières; 3° Antoine Boyer du Montcel, qui suit; 4° Claude, chanoine de
Fourvières, mort en 1776; 5° Catherine, baptisée le 6 novembre 1736, morte
en 1803, ursuline à Saint-Bonnet; 6° Marguerite, née en 1739, morte le 3
juin 1779, mariée à Saint Bonnet, le 26 avril 1755, à Jacques de la
Vaissière de Cantoinet, chevalier, seigneur de Villeneuve, fils de Pierre et
de Marie-Gabrielle de Cohade de Villeneuve; 7° Rose, ursuline à Saint-Bonnet.
Antoine Boyer du Montcel, écuyer, seigneur de Batailloux et de la Lande dont
il a prêté hommage le 16 novembre 1776. Né le 7 septembre 1732, mort le 17
janvier 1794. Capitaine au Régiment Dauphin-Infanterie, comparant à
Montbrison en 1789. Marié le 3 octobre 1769 à Catherine Courbon des Gaux,
fille de Claude Jean-François et de Marie Vincent, dont: 1° Pierre, qui
suit; 2° Guillaume, baptisé le 22 mars 1779, mort le 25 février 1830. Maire
de Montbrison, conseiller de préfecture. Marié le 7 juin 1819 à
Marie-Thérèse-Françoise Roux de la Plagne, fille de Jacques-Jean-Marie, et
de Sybille Bertaud du Coin; 3° Marguerite, baptisée le 17 mai 1773, mariée,
le 2 février 1795, à Christophe-François Courbon de Montviol, fils de
Jean-François et de Jeanne-Marie Chambeyron; 4° Marie-Catherine-Joséphine,
baptisée le 26 avril 1783, mariée en décembre 1801 à Pierre-Marie-Prosperde
Cisternes, né le 25 janvier 1778, fils de Balthazar et de Gabrielle
Montchal-Dumas.
Pierre Boyer du Montcel, baptisé le 12 mars 1775, mort à Batailloux le 22
avril 1834. Lieutenant d’artillerie, chevalier de Saint-Louis, maire de
Saint-Marcellin, juge de paix à Saint-Rambert. Il épousa, à Roanne, le 18
avril 1801, Marie-AntoinetteHue de la Blanche, fille de Claude-Marie,
chevalier, capitaine d’artillerie, sous-préfet de Roanne, et d’Olympe
Girard, dont: 1° Claude-François-Xavier, dit le chevalier du Montcel, né le
6 janvier 1817; 2° Catherine-Claudine-Olympe, née le 24 janvier 1803, mariée
le 24 avril 1827 à Jean-Louis-Chrysostôme Coupât, juge au tribunal civil de
Roanne, fils de Jean-Marie-Joseph et d’Antoinette Détours; 3°
Pierrette-Joséphine Victoire, née le 14 décembre 1804, mariée à Batailloux,
le 20 avril 1832, à Jean Baptiste Rony, avocat, mort le 15 décembre 1871,
fils d'Ennemond-Thomas et de Madeleine Durand; 4°
Claudine-Catherine-Caroline,née le 7 février 1825, mariée, le 1er septembre
1841, à Antoine-Joseph Rony, notaire à Montbrison, mort le 15 août 1872,
frère du précédent Boyer du Montcel porte: D’argent à deux fasces ondées
d’azur, au chef cousu de gueules chargé de trois croix pattées d’or.
Claudine-Caroline hérita de son frère Xavier, de Batailloux, et le laissa à
son fils, François-Xavier Rony (6 août 1842-7 novembre 1902), notaire à
Montbrison, marié, le 18 novembre 1873, à Jeanne-Marie-Charlotte Balày,
d’où: 1° Joseph, notaire à Montbrison, marié, le 21 octobre 1906, à
Elisabeth Joubert; 2° Pulchérie, mariée à André Morel; 3° Paul, marié, le
1er juin 1910, à Marie Nicod; 4° Marthe, mariée, en 1909, à Henri Leriche;
5° Constant; 6° Jeanne, religieuse bénédictine; 7° Camille, décédé à Rabat,
le 12 novembre 1913; 8° Anne, religieuse bénédictine. François Rony, à qui
l’on doit la restauration de Batailloux, était issu d’une vieille famille de
Saint-Bonnet qui remonte à Guillaume Rony, marchand boucher de cette ville
en 1579. Ses descendants furent marchands puis notaires et s’allièrent aux
Clarende, Puy, Verchère de la Bâtie, Enjalvin, Juttet, Buhet, Richard de
Montchaud, etc. Les armes des Rony sont: D’azur au nid, contenant deux
oiseaux affrontés, surmontés d’un soleil, le tout d’or. (1)
château de Batailloux 42680 Saint Marcellin en Forez, propriété privée,
ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Loire" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|