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Château de Chateaumorand à Saint-Martin-d’Estreaux
 
 

       Le château de Châteaumorand est assis sur une vaste esplanade, protégé au couchant et au nord par les pentes rapides. Des fossés l'entouraient de toutes parts; au XIVe siècle, il y avait déjà les fossés vieux et les fossés neufs, une partie de ces fossés fut conservée par Jean de Lévis, de même qu’une vieille fenêtre oubliée dans la cour intérieure. Les substructions de l’ancien castrum sont visibles dans les sous-sols du château, de même que quelques murs énormes utilisés par Jean de Lévis, un coin du parement intérieur des fossés, fait de grosses assises régulières en grés du pays et caché au fond d’une cave. Presque tout le côté nord du château avec ses lignes brisées, son allure bizarre, ses murs en talus, son aspect sombre et piteux, trahit son antique origine, bien que l’architecte de la Renaissance ait plaqué çà et là, de ravissants motifs et d'élégantes lucarnes. Les deux tourelles de la façade d’entrée peuvent appartenir à l’ancien château, elles auraient été éventrées pour en élargir les ouvertures et les encadrer de belles sculptures. Châteaumorand se compose de trois parties encastrées l’une dans l’autre, la grande façade, froide et solennelle, élevée au milieu du XVIIIe siècle ce qui reste du château de la Renaissance, enfin les quelques débris de la forteresse féodale, du vrai Castrum Morandum. Dans une pièce abandonnée, s’ouvre encore un trou béant, les prétendues oubliettes. Au XVIe siècle, Châteaumorand fut complètement restauré, dans le goût qui prévalait alors, les nouvelles constructions furent assises sur les fondations du manoir, mais un terre-plein solide remplaça le pont-levis par lequel Jean de Châteaumorand était tant de fois rentré chez lui avec sa glorieuse bannière; des deux côtés, un chemin en pente douce conduisait au fond des fossés, gardés par amour du pittoresque ou comme signe de noblesse. Malgré les dispositions bizarres du plan, l’absence de symétrie, un air tout féodal, le nouveau château était "une des plus belles résidences du Forez".

Cinquante ans plus tard, Anne d’Urfé dit que ce château "excédait tous les autres en commodité de bâtiments" et est "si complètement et si bien achevé qu'on ne saurait s’imaginer d’y rien faire davantage". Cette résidence disparut presque en entier: en 1750, l’architecte Caristie démolit les deux tours saillantes du nord, rasa le côté du midi, démolit la tourelle engagée dans un angle rentrant, une des tourelles d’escalier, et éleva sur les fondations mêmes une grande façade à la Mansard, ouvrage médiocre et froid, bien qu’il soit orné d’une belle et large corniche et d’une balustrade en attique. La distribution du premier étage ne manque pas de majesté, ces grandes pièces en enfilade, ces hauts plafonds voûtés, ces boiseries de chêne qui couvrent les murailles, tout a un grand air de noblesse. On remarque, dans le salon, deux bons portraits enchâssés dans les panneaux de chêne et qui représentent des marquises de Châteaumorand. Du château Renaissance, il reste au nord de jolies fenêtres garnies de leurs croisillons et une lucarne ornée d’un délicieux médaillon, une tourelle d’escalier, curieuse par sa puissante ossature de pierre et surtout le corps de logis où est la porte d’entrée. Cette façade suffit à nous consoler de tant de pertes, l’architecture civile n’a guère produit, en Forez, d’œuvre plus élégante; elle a été restaurée par J. Michaud; les lucarnes ont retrouvé leur grâce. Jacques de Lévis, et ses fils Jean et Antoine travaillèrent successivement à la façade. La partie centrale et les lucarnes appartiennent au plus pur style François 1er, tandis que les fenêtres des tours latérales et de l'ancien escalier, encore un peu gothiques, accusent le règne de Louis XII; elles ont été faites vers 1505 par Jacques de Lévis, et il est permis de croire qu’il eût recours aux mêmes ouvriers, Simon Pourret et Gonin Aujay, qui avaient bâti en 1497, la chapelle des Châteaumorand dans l'église de Saint-Martin-d’Estreaux. A une époque voisine de 1525 ou 1530 (on lit 1527 sur la porte du cabinet des archives), son fils Jean de Lévis, avança le corps central de la façade pour lui donner plus de lumière et de gaieté et il profita de ces nouveaux travaux pour ajouter aux combles des lucarnes. Antoine de Lévis, frère de Jean, acheva ces merveilles.

Il ne reste aucune trace des meubles d’autrefois, des livres, des splendides tapisseries célébrant les hauts faits de Jean de Châteaumorand. Dans une pièce on remarque une grande fenêtre garnie d'un lambeau de vitrage, des volets en serrurerie finement travaillés, un plafonnage soigné, une énorme cheminée de pierre ornée d’une frise de fleurs et de fruits et de deux consoles d'une élégance un peu mystique. A remarquer aussi le bel escalier droit, restauré depuis le premier étage, et deux cabinets, à droite et à gauche du vestibule, les voûtes en forme de chapelles gothiques et dont les nervures retombent sur les figures grimaçantes. C’est dans le cabinet du côté gauche, que les archives sont installées depuis le XVIe siècle, toujours défendues par leur lourde porte de fer. Près du château, à droite de l’entrée, on voit un bâtiment de 45 mètres de long, autrefois éclairé par six énormes fenêtres d’un style Renaissance très simple: c’est l’ancienne galerie des portraits où un inventaire de 1673, signale quatre grands tableaux, l’un d’eux, au fond, représentant Honoré d’Urfé, et Diane de Châteaumorand, plus 96 autres portraits. Le plafond, beaucoup trop bas pour cet immense vaisseau, était décoré de fleurons, d’arabesques, d’un dessin sobre et élégant, qui s’enlevaient en blanc sur le rouge vif des poutres et poutrelles. Au-dessus, courait un bandeau peint en détrempe d’une exécution sommaire, où l’on reconnaît les armes des Lévis et des d’Urfé. Au milieu de la longueur de cette galerie, est une cheminée à pilastres, d'un travail massif et robuste, entièrement couverte de peintures, personnages mythologiques, urnes, feuillages, écussons armoriés, chiffre combiné de Diane et d’Honoré. Cette décoration a été faite entre 1600 et 1625, mais la salle est évidemment plus ancienne. Le château de Châteaumorand est encore l’un des plus beaux du Forez. Il faut le voir, d’ailleurs dans son cadre, entouré de son magnifique jardin, au pied du bastion, couvert de fleurs et de verdure, sur lequel il est assis, avec la vaste pelouse, les groupes d’arbres disposés avec goût, son bois de vieux tilleuls, la large avenue de marronniers, enfin son étang de près de deux hectares où les arbres viennent baigner leur feuillage.

Le premier seigneur de Châteaumorand, Guichard de Chàtelus, est mentionné en 1196, dans l’acte d’acquisition d’une garenne. Eustache de Chàtelus mourut en 1287, et fut enterré dans l’église de Saint-Pierre-Laval où existe encore sa tombe, il est représenté en chevalier en costume de guerre, l’épée au côté, ayant près de lui à gauche, son écu chargé d’un lion; à sa droite, une longue croix qui repose sur une sorte de piédestal; cette figure a les mains jointes et se trouve sous une arcade trilobée, accostée de deux anges qui encensent. Jean 1er de Chàtelus, seigneur de Châteaumorand, prit part à la VIIe croisade et mourut après 1269. Hugues de Chàtelus, seigneur de Châteaumorand, mourut après 1292, La Mure cite une Bonissane d’Urfé, fille d’Arnulphe, mariée à Eustache de Châteaumorand, mort en 1287, sans doute celui dont la pierre tombale existe. Jean de Chàtelus, fils de Hugues et seigneur de Châteaumorand, ayant épousé Isabeau de Bricoliis, dont Guichard, marié à Isabelle de Rochebaron; 2° Guichard, qui suit; 3° Jean; 4° Agnès, mariée en 1315, à Guy de Bourbon, seigneur de Vitri; 5° Isabelle. Guichard de Chàtelus, mort avant 1355, seigneur de Châteaumorand, épousa en 1322; Jeanne de Bourbon-Montperroux, dont un fils Hugues de Chàtelus, seigneur de Châteaumorand, né vers 1325, marié en 1359, à Guillemette de Sennecey. Il combattit les aventuriers anglais avec Erard de l’Espinasse et Guillaume de Vichy. En 1366, Louis II de Bourbon vint prendre possession du duché et institua son ordre de l’Écu d’Or. Hugues fut parmi les vingt-six chevaliers appelés à cette phalange d’élite; les insignes consistaient dans un écu d'or traversé par une bande de perle avec le mot symbolique: Allen. La cérémonie d’introduction se fit en grande solennité à Moulins, le 1er janvier 1367; le duc expliqua "la signifiance de l’écu d’or" et la devise, et Philippe d’Isserpent, qui maniait la parole aussi bien que l’épée, répondit par un beau discours à l’allocution ducale.

En 1390, Hugues et ses deux fils, firent partie d’une croisade entreprise en Afrique, sur les terres du Roi musulman de Tunis. En 1397 Hugues fonda des messes en l’abbaye de Cusset; le 10 février 1388, les Cordeliers de Charlieu lui prêtèrent trois francs d’or; en 1390, il bâtit à ses frais les trois quarts de leur cloître. Son tombeau et celui de Guillemette de Sennecy étaient aux Cordeliers de Charlieu, les statues qui les ornaient sont aujourd’hui au musée de Roanne. Hugues eut deux fils: Guichard, qui mourut à Gênes, en revenant de l’expédition de Barbarie, et Jean qui suit; et une fille, Béatrix, mariée à Jean de Montagu. Jean de Chàtelus, seigneur de Châteaumorand, fut l’un des plus vaillants hommes de guerre de son temps. En 1355, n’ayant alors que 15 ans, il captura sous les murs de Souvigny, un aventurier anglais, Michelet La Guide, qui dévastait la contrée. En 1380, il était aux côtés de Du Guesclin et assista à ses derniers instants. Le 4 novembre 1380, Charles VI fut couronné à Reims; dans le festin qui suivit son sacre, le Roi reposa, suivant l’usage, ses pieds sur la poitrine d’un jeune gentilhomme, ce dernier était Jean de Châteaumorand. Il fut créé chevalier avec les fils des barons de France qui, la nuit précédente, avaient fait avec le Roi la veillée des armes. En 1407, Jean épousait Marie de Frolois, fille de Vaulder, seigneur de Saint-Germain-du-Plain, dont Louis, marié le 3o novembre 1419, à Françoise de Chàtelus, et mort en 1419, avant son père, qui avait alors 65 ans; 2° Agnette, mariée le 14 juillet 1424 à Brémond de Lévis, qui reprit le nom de Châteaumorand, et écartela ses armes de celles des Chàtelus: de gueules à trois lions d'argent, armés, lampassés, et couronnés d’or. Jean de Châteaumorand mourut en 1438, âgé de plus de 80 ans.

Bermond de Lévis était fils de Philippe IV de Levis, comte de Villars, seigneur d’Annonay, Roche-en-Régnier, etc, et d’Antoinette d’Anduze. D’Agnette de Châteaumorand, il eut Gilbert, mort jeune, à Rouen; 2° Jacques, qui suit; 3° Louis, baron de la Voulte, chambellan de Charles VIII, comte de Ventadour après son mariage avec Blanche de Ventadour; 4° François abbé de Condat; 5° Agnès, mariée en 1467, au seigneur de Lugny; 6° Jeanne, mariée à Jacques Loup, seigneur de Beauvoir. Brémond de Levis, s’attacha à la cour du duc de Bourbon et plaida contre son neveu, dans les dernières années de sa vie. Philippe IV de Lévis avait laissé ses biens a Antoine, son fils aîné, à l’exception de la Voûlte, appartenant à Brémond, son fils cadet, en vertu des dispositions testamentaires d’Antoinette d’Anduze. Les deux frères s’entendirent toute leur vie, Antoine promit d’ailleurs à Brémond, la terre de Miribel, en Forez. Mais des deux fils d’Antoine et d’Isabeau de Chartres, l’un Jean, fut premier chambellan du Roi, et mourut jeune, l’autre Antoine, comte de Villars, vendit peu à peu toutes ses possessions au duc de Bourbon. Brémond laissa vendre les biens maternels, mais pour le reste, il fit valoir une disposition du testament de Philippe IV, stipulant en sa faveur, une substitution, au cas où les biens sortiraient des mains de ses héritiers naturels; Brémond revendiqua donc le comté de Villars. Son fils, Jacques de Lévis-Châteaumorand, épousa en 1484, Louise de Tournon, sœur du cardinal, dont Jean, qui suit; 2° Antoine, qui suivra; 3° Isabelle, mariée en 1509, à Pierre Barton de Montbas; 4° Catherine, mariée à Jean de Saint-Chamand, baron de Pujols; 5° Pétronille, abbesse de Cusset; 6° Jeanne, abbesse de Confalin. Jean de Lévis-Châteaumorand (1491-1540), combattit en Italie, sous le roi François 1er et fut gentilhomme de sa chambre; le 2 décembre 1539, il fut nommé sénéchal d’Auvergne. De Gilberte d’Etampes, sa femme, il n'eut pas d’enfants, et laissa ses biens à son frère, Antoine de Lévis-Châteaumorand (1500-1566), qui avait été pourvu en 1516, de l’évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux, puis de celui d’Embrun, qu’il échangea, en 1548, contre celui de Saint-Flour.

Il passa une grande partie de son temps à Châteaumorand, achevant les constructions commencées par son frère, et arrondissant ses domaines. Il laissa ses biens à sa cousine, Gabrielle de Lévis-Charlus, fille de Charles, qui descendait, comme lui, de Jean de Châteaumorand. Elle avait épousé, en 1566, Antoine Le Long de Chenillac, seigneur de Bosvert, Mauvernay, Changy, etc. Ils eurent un fils, mort jeune, et une fille, la fameuse Diane de Châteaumorand, qui naquit en 1558 et épousa, par contrat d’octobre 1571, Anne d’Urfé qui vint habiter avec elle quelques années après et prit en 1577, le titre de baron de Châteaumorand. Diane était d'une éblouissante beauté, mais comme toutes les jolies femmes elle était capricieuse, volontaire, et ne fit pas le bonheur du bailli de Forez. Il fit annuler son mariage par le Pape et entra dans les ordres; le 15 février 1600, Diane épousait son beau-frère, Honoré d’Urfé, l’immortel auteur de l’Astrée. C’était un mariage d’amour que fit le sentimental Honoré, mais, lassé des caprices de sa femme qui lui donnait d’ailleurs chaque année des enfants horriblement difformes, il se sépara d’elle à l’amiable en 1606, mais revint quelquefois dans la suite, rendre hommage à sa persistante beauté. La belle Diane vint certain jour à l’abbaye de Beaulieu, tout près du château de la Bâtie; sa belle-sœur, Marie de Neuville, femme de Jacques d’Urfé, lui envoya aussitôt son fils Charles-Emmanuel pour lui faire ses compliments et la prier de venir loger à la Bâtie. Diane répondit que les vitres étaient mal entretenues, mais son neveu lui objecta qu’elles avaient été remplacées et étaient en parfait état. "Voilà, répliqua Diane, de beaux discours que vous avez appris de votre mère, mais il en faudrait d’autres pour m’attirer chez vous". Honoré étant mort d’une chute de cheval, le 10 mars 1626, Diane songea à quitter ce monde à son tour. Le 31 octobre 1625, elle écrivit son testament tout entier de sa main, et elle mourut le 8 mars 1626.

Elle institua son héritier, Jean-Claude de Lévis-Charlus, fils de son cousin germain Jean et de Diane de Daillon de Lude. Le 20 novembre 1623, en avancement d’hoirie, Diane lui donna à l’occasion de son mariage, la baronnie de Châteauneuf, les terres de Bosvert, Mauvernay, etc. La possession de Châteaumorand lui fut contestée par Antoine le Long, mais le 29 juillet 1664 il fut confirmé dans cette possession. Gentilhomme de la chambre du Roi, il reçut à Châteaumorand, le i5 février 1629, Gaston d’Orléans et sa suite, allant en Italie, au siège de Casai. Il mourut le 25 décembre 1672 et l’inventaire qui fut fait après son décès nous révèle les splendeurs de Châteaumorand. Il y est parlé de lits somptueux, tendus tout autour de velours noir aux armes mi-parti d'Urfé et de Châteaumorand, avec les chiffres de Diane et d’Honoré, des franges de soie et d’argent, une dentelle de quatre doigts de hauteur. L’ensemble du mobilier valait plus de 100.000 francs de notre monnaie. Le 27 octobre 1625, Jean-Claude avait épousé Catherine de la Baume-Saint-Amour, dont Gilbert, assassiné du vivant de son père; 2° Henri-Louis qui suit; 3° Hclène, mariée le 23 avril 1644, à François-Gaspard d'Espinchal, baron deMassiac; 4° Gabrielle, mariée le 23 avril 1663, à Alexandre de Falcoz, comte de la Blachc et d’Anjou; 5° Diane, religieuse à la Bénissons-Dieu; 6° Catherine, religieuse à Paray-le-Monial. Henri-Louis de Lévis-Châteaumorand (3 juin 1640-septembre 1675), épousa le 18 février 1667, Marguerite d’Austrein de Gravins, morte en avril 1684, dont Philippe-Elzéar, qui suit; 2° Marguerite, mariée à Pierre de Sève, premier président au Parlement de Dombes; 3° Diane, religieuse à la Visitation de Lyon; 4° Marie, marquise de Valromey, morte célibataire le 7 mai 1722; 5° Hélène, posthume, visitandine à Lyon, morte le 25 avril 1736.

Philippe-Elzéar de Lévis-Châteaumorand, rendit hommage le 23 mai 1722 et épousa le 6 janvier 1694, sa cousine Marie-Anne de Lévis-Charlus. De mœurs très légères, elle fit le désespoir des siens par ses mœurs dissolues et ses passions honteuses, son fils dut la mettre à la porte de Châteaumorand où elle voulut revenir avec son valet. Finalement elle revint à de bons sentiments, se retira à Cusset et mourut en bonne chrétienne, à Sens, en juin 1744. Charles-François de Lévis-Chàteamorand, son fils, marquis de Châteaumorand, premier baron du Bourbonnais (1698-1751) fut lieutenant-général au gouvernement du Bourbonnais, brigadier des armées du Roi, enfin le 1er mai 1748, lieutenant-général des armées du Roi. C’était un homme charmant, dont l’austère vertu contrastait avec les mœurs de sa mère. Le 20 août 1726, il épousa Philibérte Languet Robelin de Rochefort, qui fut aussi une épouse et une mère accomplie, charitable et bonne pour les humbles. Elle mourut brûlée vive dans sa chambre, dans la nuit du 28 au 29 novembre 1756, ayant eu Catherine-Agnès, qui suit; 2° Anne-Charlotte, marquise de Valromey, 3° Marie-Eléonore, mariée en 1759, à M. de Saulx-Tavannes; 4° Marie-Odette. Catherine-Agnès de Lévis-Châteaumorand (1733-1783), épousa, le 23 août 1751, Louis-Marie-François-Gaston de Lévis-Miçepoix, marquis de Mirepoix, Léran et Châteaumorand, lieutenant-général pour le Roi en Bourbonnais en 1761, il émigra et mourut à Venise, en 1800. Ses biens rapportaient 100.000 écus de revenus. Il eut Charles-Philibert, qui suit; 2° Guy-Casimir-Marie-Adelaïde, comte de Lévis-Mirepoix, marié à la dernière des Montaigne; 3° Marie-Gabrielle, prieure, 4° Elise-Victoire, religieuse des Bénédictines de Montargis; 5° Henriette-Charlotte, chanoinesse de Metz; 6° Marie-Thérèse, mariée à M. de Marsillac; 7° Marie-Eléonore, morte en 1784; 8° Jeanne-Odette; 9° Marie-Vincentine, mariée au marquis de Polastron.

Charles-Philibert de Lévis-Mirepoix (1752-1794), député de la noblesse de Paris aux Etats-Généraux, mourut martyr de la Révolution, ayant épousé, le 10 avril 1777, Juliette-Félicité de Montboissier-Beaufort-Canillac, morte en 1807, dont Charles-Philibert-Marie-Léopold; 2° Athanase-Gustave, marquis de Léran, duc de Mirepoix, duc de Fernando-Luz, Grand d’Espagne, pair de France, épousa en 1817, Charlotte de Montmorency-Laval; 3° Camille-Françoise-Hélène, mariée au marquis Charles Montchet de l’Aubespin; 4° Delphine. Les meubles de Châteaumorand furent vendus aux enchères trois mois après la mort de Charles-Philibert, le séquestre fut mis sur Châteaumorand en 1798 et cette situation dura cinq ans, laissant les Lévis presque dans la misère. La terre resta indivise, ensuite, entre le duc de Mirepoix et ses deux sœurs, mais le 21 septembre 1833, le partage eut lieu et Châteaumorand fut attribué à Delphine de Lévis-Mirepoix, mariée d'abord à Gaspard de Vichy-Chamron; puis en 1806, au marquis Théodore de Roncherolles, premier baron de Normandie, mort en 1839. De cette union: Enguerrand, mort à 21 ans; 2° Berthe, qui suit; 3° Alix, mariée à Henri du Hamel. Berthe-Camille-Louise de Roncherolles épousa le comte Victor-Auguste du Hamel, qui fut député des Deux-Sèvres, il eut Henri; 2° Berthe-Adelaïde, mariée au vicomte de Caze, puis au marquis de Maleyssie. Châteaumorand crut avoir retrouvé, à cette époque, les splendeurs d'autrefois car la société qui s’y donnait rendez-vous à la belle saison était l’élite de la noblesse du pays et de la société d’alors. Mais en 1864, la comtesse du Hamel et sa fille, la vicomtesse de Gaze, durent vendre Châteaumorand au comte Claude-Jean-Charles de Dormy. Le 9 juin 1877, la comtesse de Dormy le revendait â M. et Mme Sigisbert Maridet qui y ont fait d’intelligentes restaurations et savent apprécier les richesses de ce beau château de Châteaumorand. (1)

Éléments protégés MH : le château : classement par arrêté du 18 décembre 1981. Les communs: inscription par arrêté du 20 décembre 1990. (2)

château de Chateaumorand 42620 Saint-Martin-d’Estreaux, propriété privée, ouverte aux journées du patrimoine.

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Crédit photos : Rinaldum et Chabert Louis sous licence Creative Commons

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(1)        Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Vol. II, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)
(2)  
    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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