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Château de la Motte à Saint Vincent de Boisset
 
 

      Dominant la rivière de Rhins, en face du château d’Ailly, au-dessus de belles terrasses qui s’étagent en gradins pour lui servir de piédestal, le beau château de la Motte-Saint-Vincent expose sa façade classique, mais pleine de grâce, aux yeux émerveillés du touriste. Il domine, au couchant, toute la plaine du Roannais. Construit en 1768, il a gardé tout le cachet de cette époque et l’on croirait encore voir errer dans les allées du parc, aux côtés du trop libéral marquis, l’ombre farouche de Voltaire. Suivant une tradition constante, Voltaire serait venu trois fois au château de la Motte-Saint-Vincent, et ce serait pendant ces séjours qu’auraient été arrêtés, d’accord avec M. Courtin de Saint-Vincent, les sujets des quatre panneaux d'Honoré Fragonard, sur les quatre religions du monde, qui ornaient le grand salon de la Motte. Ces panneaux sont étroits, leur agencement, très décoratif, rappelle un peu les arrangements de Bérain, avec colonnettes, guirlandes, draperies volantes, culs-de-lampe, ornés de bas-reliefs et de figures accroupies, formant cariatides. Dans les médaillons, sont reproduites des scènes de castration. Le prince Rospigliosi, gendre du neveu du dernier seigneur de la Motte, fut choqué, à bon droit d’ailleurs, des détails trop réalistes de ces panneaux. Il les fit enlever, en 1878, et ils furent acquis par M. Vallas, de Roanne. Décrits dans la plupart des ouvrages sur Fragonard et son œuvre, ils appartenaient en 1889, à M. Louis Panis. Ces panneaux sont d’une extrême ingéniosité dans l’arrangement, et on y retrouve la touche, l’esprit, la couleur, et jusqu’à certains ports de tête de Fragonard. La décoration était complétée par des dessus de porte, peints sur toile, de forme cintrée.

Geoffroy de Becq a donné le dénombrement de la Motte, en 1441; les armes de cette famille sont d'argent à l’aigle à deux têtes de sable. Gilbert Becq, seigneur de la Motte, épousa le 26 janvier 1525, Pierrette du Vernay, dame de la Bussière, dont Adrien, qui suit; 2° Louise, mariée le 7 juillet 1550, à Jean de Fournillon de Butery, fils de Jean et de Gasparde de la Porte. Adrien Becq, seigneur de la Motte, etc, épousa le 15 février 1580, Françoise de Vaurion, fille d’Antoine et de Jeanne de Flachat, dont Pierre, seigneur du Crozet, marié à Blanche Pellot, fille de Claude, échevin de Lyon, et d’Anne Buisson; 2° Claude, qui suit; 3° Reynaud, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Bussière et Montbrison; 4° Jean-Baptiste, seigneur de la Valsonnière, ayant épousé le 20 juin 1631, Anne de Rancé de Chavannes; 5° Vincent, seigneur du Crozet; 6° Louise, mariée le 10 juin 1616, à Claude du Saix, seigneur de Cbervé; 7° Marie, mariée à Jean de Rancé de Chavannes de Gletteins. Claude Becq, seigneur de la Motte, etc, testa le 26 avril 1640; chevalier de l’ordre du Roi, il épousa le 12 août 1632, Eléonore de Chevriers, fille de Laurent et de Claudine de Seyturier, dont Claude-François, qui suit; 2° Léonard, chanoine de Saint-Claude; 3° Antoinette, chanoinesse de Villeneuve-les-Dames; 4° Louise. Claude-François de Becq, seigneur de la Motte, etc, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, épousa le 30 mai 1664, Marie-Charlotte de Gelas-Lautrec, fille de Pierre et de Marie-Claude de Moyria, dont Louis de Becq de la Motte-Saint-Vincent, officier au Régiment du Perche, épousa le 20 octobre 1701, Elisabeth de la Mure-Champlong, fille de Joseph et d’Elisabeth Coulon, dont deux fils tués en 1734, l’un à Parme, l’autre à Guastella; 3° Louise-Elisabeth; 4° Catherine, reçue à Saint-Cyr le 12 juillet 1715; 5° Renée-Marguerite, reçue à Saint-Cyr en octobre 1719, mariée le 27 mai 1731, à Claude Michon de Chancé, fils de Pierre et de Jeanne-Marie de Valence de Minardière.

Guy Courtin de Saint-Vincent, seigneur de la Motte, St-Vincent, etc, lieutenant au Régiment de Gramont-Dragons, écuyer du Roi Louis XIV, major-commandant la milice bourgeoise de Roanne, épousa Marie-Nicole de Gand dont il eut 13 enfants dont René, curé de Montagny en 1733, deux filles ursulines et François-Marie-Joseph Courtin, dit le chevalier de Saint-Vincent, seigneur de Villechaize, garde du corps de 1720 à 1723, puis capitaine d’artillerie, chevalier de Saint-Louis, marié le 23 septembre 1726, à Anne-Marguerite-Joseph de Giry, fille de François, baron de Vaux et de Marie-Antoinette Jacquier de Cornillon, dont François, qui suit; 2° Jean-François, dit le chevalier de la Motte, cornette au Royal-Pologne-Cavalerie; 3° Anne, mariée le 22 mai 1762, à Claude du Puy; 7° Anne-Claudine, mariée le 28 mars 1769 à Marie-Pierre-Antoine Hüe de Grosbois. François-Marguerite-Joseph, dit le marquis de Saint-Vincent, seigneur de la Motte-Saint-Vincent dont il rebâtit le château; capitaine au Royal-Pologne-Cavalerie, chevalier de Saint-Louis, membre du bureau d’agriculture de Roanne, épousa en 1755, sa cousine, Victoire-Blandine de Courtin de Tanqueux, fille d’Eléonore, comte de Laffemas et d’Antoinette-Victoire de Fera de Saint-Phal, alors remariée au comte de Courtin de Villiers. Il en eut un fils, François-Odet, né le 11 février 1756, mort à Paris avant son père. M. de Saint-Vincent habitait Paris, rue Royale, et suivant la mode, il portait un titre sans investiture; il fréquentait les philosophes et même les jacobins, il fut l’ami de Voltaire et de Fragonard, et c’est du passage de l’un, du séjour de l’autre à la Motte-Saint-Vincent, que naquirent les panneaux dont nous avons parlé, vendus avec un salon et une chambre à coucher Louis XV, en 1884. Le manoir était alors un foyer des idées nouvelles; plusieurs pièces relatives à Voltaire, encore conservées au château, parlent même de primes à l’irréligion. La parenté des Courtin s’inquiétait de ce scandale, mais la mort épargna au philosophe l’aspect affreux revêtu par ses songes; le vieux gentilhomme jacobin n’eut pas le temps de voir son oncle, Dont Courtin, porter à 79 ans, sa belle tête sous le couperet, place de la Révolution, pour avoir continué son ministère sous le règne de la Liberté. Madame de Saint-Vincent se retira à Paris, dans son hôtel des Courtin de Tanqueux.

Elle était bonne parente, serviable, on allait volontiers chez elle. Une lettre de Madame de Borne au "citoyen Dallard, à la Pierre" dit : "Notre pauvre Neufbourg s’est établi chez la marquise, dans son hôtel, rue Royale, afin d’être plus près de son nouveau cousin Brothier, le représentant du peuple, qui est docteur et le soigne fort bien; il a épousé Mademoiselle de Laffemas, la nièce de Saint-Vincent, il y a rien de temps". Ce Brothier finit directeur des Contributions indirectes sous l’Empire. Madame Hue de Grosbois (née Courtin), mère de la duchesse de Cadore, annonça à sa "bien chère Colombe" (Mlle de Sainte-Colombe, femme de Jean-Baptiste d’Allard), que "la tante Saint-Vincent est morte". La marquise laissa le château à son neveu, Jean-Baptiste Nompère de Champagny. Dans un carnet de poche sur lequel Madame de Champagny notait ses dépenses, carnet également conservé à la Motte, on relève presque chaque jour, un achat de "marrons", à deux reprises une "paire de sabots pour ma petite Zoé" et cette suggestive annotation: "trente-six livresà un cavalier jacobin, qui est venu m’annoncer la mise en liberté de mon mari". Le député aux Etats Généraux avait trouvé à Saint-Vincent la théorie du libéralisme, le duc de Cadore y ajouta l’expérience, courageusement apprise à travers les périls de la Terreur, dans ce même Saint-Vincent. Le prince Rospigliosi, dont les armes sont écartelé d’or et d’azur, à quatre losanges de l’un en l’autre, vendit en 1886, la Motte-Saint-Vincent, à Jean-Gabriel-Eugène du Sauzey, ancien notaire à Roanne, marié le 25 janvier 1864 à Marie-Olympe Rombau, fille de Claude-Joseph-Léon et de Jeanne-Marie-Cécile Poidebard, châtelaine de la Motte au début du XXe siècle. (1)

Éléments protégés MH : le château ; l'orangerie ; le sol de la cour d'honneur ; la grille d'entrée ; les trois terrasses ; les murs de soutènement : classement par arrêté du 8 août 1991. (2)

château de la Motte Saint Vincent, 401 route de la Mairie, 42120 Saint Vincent de Boisset, il est saucissonné en appartements depuis 2006.

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(1)       Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Vol. II, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)

(2)  
     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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