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Château de Sury le Comtal (Loire)
 
 

        Le château de Sury fut construit par les comtes de Forez dans la première moitié du XIe siècle. Il était alors en forme de fer à cheval, le côté rectiligne parallèle à la rivière et la ligne courbe se développant sur le plateau. Il n’était protégé naturellement que d’un seul côté, le côté rectiligne, où sa muraille se dressait à une certaine hauteur au-dessus des terrains qui descendaient vers la Mare. Entre 1624 et 1625, le château fut reconstruit par Jacques de la Veuhe. Ce dernier pourvut son habitation de belles cheminées en pierre, d’où l’art n’était point absent. Deux d’entre elles sont encore visibles au premier étage, et une autre qui se trouve dans le grand salon du rez-de-chaussée est masquée par le portrait du cardinal de Sourdis. Ces cheminées ont vraiment grand air, des colonnes accouplées d’ordre toscan supportent le manteau de la première, qui est un entablement du même ordre avec sa corniche. Au-dessus, deux pilastres ioniques cannelés continuent la ligne des colonnes et vont supporter sous le plafond un entablement avec fronton triangulaire interrompu; ils encadrent une grande toile rectangulaire qui représente une apothéose du bon Roi Henri. Lorsque la salle immense qui l’abrite, dont les fenêtres ont été fâcheusement remaniées et dont le parquet a été non moins fâcheusement ouvert pour donner accès à un escalier, se présentait dans son aspect primitif, elle devait faire majestueuse figure avec ses murs revêtus de tapisseries de haute lice. Dans la seconde cheminée, c’est l’ordre dorique qui domine, mais le principal intérêt est ici dans la peinture qu’encadrent les motifs sculpturaux, laquelle représente probablement Anne de Rostaing. L’appartement qu’elle décore est la seule partie existante du château primitif, on y a retrouvé un fragment de muraille peinte qui a permis d’établir avec une quasi-certitude que c’est dans cette salle que se déroula l’événement connu sous le nom de "Danse du Forez", dont nous dirons un mot .

Le château de Sury formait, au XVIIe siècle, dans sa partie principale, un rectangle légèrement irrégulier, flanqué de deux ailes d’un médiocre relief. Vers 1642, Pierre Descoubleau fit de l’intérieur du château de Sury, un véritable palais. Toute la magnificence du grand siècle resplendit dans les boiseries: hauts et somptueux lambris, plafonds à compartiments variés à l’infini, cheminées d’une richesse inouïe, surmontées de trumeaux ou guirlandes, rinceaux et figures, donnent à un panneau central qui est peint un encadrement merveilleux, admirables galeries à balus res, et au besoin cariatides grandioses: tout concourt à faire de cette décoration quelque chose d’unique en Forez, et peut-être en France, Versailles excepté. Dans le grand salon du rez-de-chaussée on admire le portrait de François Descoubleau, cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux. Le prélat est représenté de grandeur naturelle, assis de trois-quarts auprès d’une table, le côté droit tourné vers le spectateur, et un livre ouvert dans la main gauche, celle-ci reposant sur la table. Dans le salon d’été, qui occupe l’aile gauche du rez-de-chaussée, se trouve le plafond le plus riche du château. Au milieu est un grand médaillon ovale, où est peinte une gracieuse figure de femme; il est encadré d’une énorme guirlande de raisins et de feuilles de vigne; à l’entour, quatre guirlandes de chêne, lourdes et courtes, acheminent le dessin vers la forme quadrangulaire et chacun des angles est occupé par un étrange et fin profil de satyre imberbe, à la bouche grande ouverte, dont les cornes s’épanouissent en volutes, les oreilles en petites ailes, et le cou en rinceaux terminés par des fleurons.

Au premier étage et dans l’aile droite se trouve la chambre d’Abraham, absolument intacte avec ses sculptures de bois. Le lit était placé au milieu de l’alcôve et gardé par deux hautes cariatides, deux figures de femmes d’un travail délicat et vigoureux. Le plafond est fort riche et la cheminée l’est plus encore. Deux pilastres ornés de guirlandes et de pendentifs en feuillages et raisins y supportent le plus gracieux des manteaux: deux petits génies accostés, dont le corps se prolonge en un rinceau terminé par un fleuron et qui tiennent de la main un cartouche rectangulaire. Dans le trumeau, une peinture en camaïeu bleu représente le sacrifice d’Abraham. Le cadre de cette peinture est rectiligne de trois côtés, avec un beau fronton Louis XIII, aux armes de Pierre Descoubleau: Parti de gueules et d’azur, à la cotice d’or brochante, et d’Antoinette d’Avaugour, sa femme: Ecartelé aux 1er et 4e d’hermines, qui est Bretagne, aux 2e et 3e contre écartelé de France au lambel d’argent; et d’argent à la guivre d’azur couronnée d’or, qui sont Orléans des Vertus, sur le tout: d’argent; au chef de gueules, qui est d’Avaugour. Dans l'autre aile du château étaient les appartements de Marie de Crémeaux, seconde femme de Pierre Descoubleau. La chambre était fort belle. Aux deux côtés de l’entrée de l’alcôve, de hauts pilastres cannelés, d’ordre composite, soutenaient une frise où les guirlandes de feuillages et de fruits se complétaient de deux petits amours. Dans le corps de bâtiment qui fait suite par derrière à l’aile gauche, se trouve la chambre rouge que Pierre Descoubleau fit magnifiquement décorer. On se demande comment on a pu accumuler tant de merveilles dans un espace aussi restreint. Ce sont, à l’entrée de l’alcôve, au plafond, à la cheminée, d’admirables guirlandes, au plafond huit petits génies, au haut de la cheminée quatre bustes de femmes en cariatides, au milieu du manteau deux génies qui semblent atteindre le maximum de l’art. Deux artistes, deux grands maîtres sont les auteurs de ces merveilles: Germain Baudoin et Simon-Claude Désiré.

Guy IV en 1239, Benaud en 1270 s’étaient, dans leur testament, intéressé à Sury. Renaud le légua à Isabeau de Beaujeu qui y résidait en 1273. Guy VI, fils de Renaud, suivit l’exemple de son père. En 1278 il assigna à sa femme, la comtesse Jeanne de Montfort, pour son douaire en pays de Forez, le château de Sury avec toutes ses appartenances. Le nouveau comte Jean 1er, qui devait régner de 1278 à 1333, allait donner toutes ses faveurs à Sury. En 1299, la comtesse Alix de Viennois se trouvait enceinte, elle vint faire ses couches au château de Sury et y mit au monde celui qui devait être le comte Guy VII, le 19 avril. En 1313 Jean 1er rassembla à Sury toute la noblesse du comté et "il festoya avec une grande splendeur et appareil toute cette noble compagnie". Mais ayant voulu leur donner le plaisir et divertissement du bal, la salle s’abîma tout à coup sous les pieds des danseurs et la plupart restèrent sous les ruines. Jean 1er mourut en 1333 et Guy VII ne paraît pas avoir affectionné beaucoup le manoir qui l’avait vu naître. Il mourut en 1358, et son fils Louis était tué à Brignais en 1362. La comtesse Anne Dauphine passa avec sa fille Isabelle de Bourbon et toute une cour de gentilshommes, l’hiver et le printemps de 1413 à Sury. On a retrouvé une pierre sculptée à ses armes: Mi parti au 1er de Bourbon; au 2e dauphins du Forez et du Dauphiné, l’un en chef, l’autre en pointe. Elle testa en 1416, fondant une prébende dans l’église de Sury. Le successeur de Louis II, Jean Ier, fait prisonnier à Azincourt en 1415, ne devait pas revenir et sa femme, Marie de Berry, délaissa Sury. Après la défection du connétable, Sury fit partie des seigneuries attribuées par voie de confiscation à la Couronne. En 1524, François 1er vendit sous condition la seigneurie de Sury à François Rostaing et la reprit ensuite. Le 13 septembre 1541 l’ayant reprise, il la revendait pour 13.000 livres à Mathieu de Rostaing, prieur de Sury, mais la vente encore ne tint pas.

Une revente au même prix, faite le 26 juin 1564 par Tristan de Rostaing à Antoine II de Rostaing, seigneur de Veauchette, et à son gendre Geoffroy de la Veuhe, acquéreurs par moitié, ne tint pas davantage. Au fond ces ventes sont des locations, et les Rostaing furent en réalité seigneurs engagistes de Sury, pendant une partie du XVIe siècle. En septembre 1543, âgé de 30 ans, Tristan de Rostaing avait acquis du Roi la châtellenie de Sury-le-Comtal. Le 15 juin 1544 il épousait Françoise Robertet, fille unique de François, seigneur de Brou, et de Jacqueline Hurault. Les Rostaing portent d’azur à une roue d’or surmontée d’une fasce en devise haussée du même. Le frère de Tristan, Antoine, avait épousé d’abord Gabrielle du Cluzel, en 1526, puis Marguerite de Pierrevive. Tristan atteignit le faîte des honneurs, fut conseiller d’Etat, lieutenant général au gouvernement de l’Ile de France et fut même élevé par le Roi Henri III à la dignité de maréchal de France, par brevet de mai 1589. Il mourut le 7 mars 1591, à 78 ans, ayant eu six enfants dont Tristan, qui mourut jeune; 2° Charles; 3° et 4° Françoise et Charlotte, mortes sans alliance; 5° Marguerite, mariée à Pierre de Lévis, baron de Couzan, puis à Gilbert des Serpents, baron de Gon dras, et le 15 février 1586 à Pierre, baron de Flageac et d'Aubusson; 6° Anne. Cette dernière épousa d’abord René Descoubleau, seigneur et baron de Sourdis, et en eut sept enfants. Le 15 septembre 1604, elle épousait en secondes noces Jacques de la Veuhe, seigneur de Montagnac. Le 24 avril 1609, Jacques de la Veuhe achetait le château et la seigneurie de Sury. Cette famille de la Veuhe porte d’azur à l’aigle d’or, fixant un soleil du même au franc canton. Le 9 avril 1609 eut lieu entre Henri IV et Gabrielle d’Allonville, l’échange qui visait Sury, Saint-Romain, Montsupt et Saint-Marcellin; quinze jours plus tard ces terres passaient à Jacques de la Veuhe, moyennant 64.500 livres tournois et 24 deniers.

En mai 1623 Sury devenait marquisat, mais le nouveau marquis n’avait eu d’Anne de Rostaing qu’un enfant, mort jeune, et après sa mort le titre allait passer à l’un de ses beaux-fils, Pierre Descoubleau, le quatrième des enfants du premier lit d’Anne de Rostaing. En 1629, Pierre épousait Antoinette Avaugour, fille du comte de Vertus et veuve de Pierre de Rohan, sieur de Guéméné, sénéchal d’Anjou, il en eut une fille Anne, qui épousa François de Simiane. En 1650, il épousait en secondes noces Marie-Christine de Crémeaux d’Entrague, fille de Guillaume et de Péronne de Grillet de Gondy. Il mourut le 24 juin 1660, laissant du second lit un fils, Louis-Antoine, mort le 18 décembre 1663, et deux filles, Madeleine et Marianne-Judith, morte le 23 septembre 1668. Le 19 juillet 1677 Madeleine Descoubleau de Sourdis épousait à Sury haut et puissant seigneur, Charles-Ignace de la Rochefoucauld, marquis de Rochebaron et autres places, fils de Louis et de Catherine de Serpents. Les armes de cette illustre maison sont burelé d’argent et d’azur de 10 pièces; à 3 chevrons de gueules brochants, celui du chef écimé. Madeleine mourut en février 1720, laissant un fils, François de la Rochefoucauld de Rochebaron, qui épousa sa cousine, Françoise de la Rochefoucauld de Gondras. Il en eut un fils au château de Sury, le 2 juin 1720, et mort le 5 octobre 1722. Le 8 octobre de cette année-là François rend hommage de Sury. Le 5 juin 1735, devant Saulnier et Perrin, notaires à Lyon, François de la Rochefoucauld et sa femme vendaient la terre de Sury et Saint-Romain à Christophe de la Frasse de Seynas, conseiller du Roi. Ce dernier était né le 13 juillet 1692, il était fils de Claude et de Marie Ravachol, petit-fils de Claude et d’Antoinette Pécoil, celui-ci fils de Jacques et de Marguerite Solleillas et petit-fils de Barthélemy, vivant en 1550.

Le 15 février 1721, il avait épousé Françoise Perrichon, fille de Camille et de Suzanne Olivier de Sénozan, dont Claude, qui suit; 2° Camille-Anne, née le 26 septembre 1723; 3° Gaspard-Louis, chevalier de Saint-Louis; 4° Françoise-Gasparde, mariée le 2 décembre 1743 à Louis-Charles Chappuis, seigneur de Margnolas, fils d’Alphonse et de Marguerite Fayard. Claude de la Frasse, seigneur de Sury et Saint-Romain, né le 5 juin 1722, député de la Noblesse, épousa le 16 janvier 1749 Hippolyte-Madeleinede Cavasse de Lévy, fille de Félix et de Claire Maurel, dont Camille-Claudine-Françoise-Hippo lyte, mariée le 4 avril 1769 à Jean-Claude-Marie de la Coste de Maucune; 2° Suzanne Christophe, mariée le 13 février 1775 à Jacques-Catherin Charrier de Grigny; 3° Hyacinthe-Françoise, née le 15 juin 1762, mariée le 20 février 1781 à Guillaume-César, comte de Ferrary de Romans. Les armes de cette famille de la Frasse sont d’or au chevron de gueules, accompagné en pointe d’un lion naissant du même; au chef de gueules chargé de 3 étoiles d’or. Le 29 novembre 1791, Claude de la Frasse vendait Sury à Antoine Henri Jordan, fils d’Antoine-Henri, échevin de Lyon, mort victime de la Révolution, et de Madeleine Briasson, petit-fils d’Henri et de Jeanne Degérando. Henri était lui-même fils d’Abraham et d’Antoinette Lyons, petit-fils d’Elie, fils lui-même de Lanthelme Jordan, ministre de la religion prétendue réformée. Il épousa en 1792 Catherine Dugas de Chassagny, dont Jacques-Henri, qui suit; 2° Jean-Baptiste, auteur des Jordan de Puyfol; 3° Claude-Edouard, branche de Chassagny; 4° Julien-Marie, né le 26 Messidor an IX, jésuite; 5° Louis (1805-1815); 6° Henriette, mariée le 28 avril 1811 à Alphée Aynard, fille de Claude-Joseph et de Pierrette Renaud; 7° Jeanne-Angélique née le 16 ventôse an IV, mariée le 20 décembre 1813 à Alexandre Magneunin.

Jacques-Henri Jordan de Sury (23 août 1794-5 mai 1872) épousa le 27 février 1821 Anne-Marie Jovin des Hayes, fille de Jean-Aimé et de Thècle Victoire Jourjon, dont Antoine-Henry (2 janvier 1822-4 juillet 1862); 2° Jean-Aimé, qui suit; 3° Marie-Camille, mariée à Jacques-Edmond Humann; 4° Henriette-Edith mariée le 30 avril 1853 à Henri Dugas de la Boissonny, fils de Camille-Joseph et de Pauline Malgontier. Jean-Aimé Jordan de Sury épousa en 1852 Alice-Madeleine Hu mann, dont Henri, marié en janvier 1886 à Antoinette-Anne-Marie de Gouvion Saint-Cyr, fille du marquis Laurent-François et de Marie-Adélaïde Bachasson de Montalivet; 2° Thècle-Julie-Marthe, mariée à M. de Bichirand; 3° Marie, née en 1863, morte le 18 janvier 1891, mariée en 1883 à Raoul d’Assier. Les Jordan, toujours en possession de Sury au début du XXe siècle, portent de sinople à la fasce dentelée d’or, accompagnée de deux étoiles du même en chef, et d’un jars d’argent, becqué et membré d’or en pointe. (1)

Éléments protégés MH : les six pièces suivantes : le grand salon ; le salon d'été ; la salle à manger ; la bibliothèque ; la chambre de Médicis ; la chambre de Diane : classement par arrêté du 12 avril 1948. Le deuxième grand salon situé au rez-de-chaussée, entre le salon d'été et la bibliothèque : classement par arrêté du 8 avril 1963. Le château en totalité, à l'exclusion des parties déjà classées, soit : les façades et les toitures, les autres pièces et intérieurs, les communs et la petite salle d'eau, l'ouvrage d'entrée avec son pont-levis, les vestiges de la partie en ruine de l'ancien corps de logis, l'orangerie ainsi que la parcelle sur laquelle ils se trouvent : inscription par arrêté du 8 juillet 2011. (2)

château de Sury le Comtal 42450 Sury le Comtal, tel. 04 77 30 18 80, les propriétaires proposent une chambre et deux suites. L'étang, la porte fortifiée, les terrasses face aux monts d’Auvergne et la piscine sont à votre disposition pour les moments de repos et de détente.

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(1)       Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)
(2)  
     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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