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Une demi-lune marque l’entrée de cette majestueuse
demeure, dont les pelouses bordées de buis taillés en topiaires sont
séparées de la route par un saut-de-loup. Des douves en eau baignent le pied
du château, auquel on accède par un élégant pont à degrés faisant fonction
de perron. Les hautes toitures, percées de lucarnes de pierre accostées
d’ailerons et à frontons sculptés, donnent une allure très "Grand Siècle" à
cet ensemble. Le corps de bâtiment central, composé d’un rez-de-chaussée et
de deux étages surmontés de combles, est flanqué de deux pavillons
asymétriques en léger décrochement. Accolée à l’un des pavillons, une
chapelle laisse deviner l’arrondi de son abside. Côté parc, le château se
dresse sur une vaste plateforme fossoyée, entourée d’eau, à laquelle on
accède par un petit pont. Le château d’origine date du XVe siècle. Au XVIe
siècle, il appartient à la famille de Givarlay. De vieux actes relatent que
"Frère Rolland de Givarlay, curé de Batilly et Charles de Givarlay, seigneur
de Champoulet, présentèrent requête à l’évêque d'Auxerre, à ce qu'il leur
fut permis de bâtir une chapelle à Champoulet et de l’ériger en succursale
de Batilly. La permission fut accordée en décembre 1549". Cette chapelle
seigneuriale est devenue par la suite l’église paroissiale Saint-Roch de
Champoulet. Elle abrite toujours la pierre tombale de Guillaume Boutheroue,
sur laquelle on peut lire cette inscription: "Cy-gît Guillaume Boutheroue,
escuyer, seigneur en partie du Canal de Loire en Seyne, Briare, Champoulet.
Décédé en l’année 1648". Guillaume Boutheroue, alors propriétaire de
Champoulet, où il a épousé en 1630 Marie de Troyes, fut en effet l’un des
constructeurs du canal de Briare, avec son frère François et son proche
parent Jacques Guyon.
C’est alors que les nombreux étangs autour du château (étangs du Château, de
la Tuilerie, des Beaurois et de la Cahauderie) ont été agrandis et reliés
entre eux pour servir de réservoir alimentant le canal de Briare. En 1648 à
la mort de Guillaume Boutheroue, Champoulet est acquis par la Compagnie des
seigneurs du canal de Loire en Seine, qui y entreprend d’importants travaux
d’embellissement et d’agrandissement, donnant au château l’allure qu’il a
aujourd’hui. Jacques Guyon, seigneur du Chesnoy, étant l’un des plus gros
actionnaires de la Compagnie, porte le titre de seigneur de Champoulet,
titre qu’il transmet à son fils Armand-Jacques Guyon. Champoulet fut
également un haut lieu de l’histoire pendant la Fronde: c’est là que se
déroula, en 1652, la bataille décisive entre les cavaliers de Turenne et les
troupes du Grand Condé à la tête de la Fronde des princes; victoire qui
sauva la couronne du jeune Louis XIV. Une stèle, près de l’étang de La
Tuilerie, rappelle cet événement. Le château connut une campagne de
restauration et de modernisation intérieure dans les années 1870, orchestrée
par le propriétaire de l’époque, François Bridet. On remarque dans le parc
un très beau pigeonnier circulaire en moellons enduits, avec un toit en
petites tuiles plates coiffé d’un lanterneau en ardoise. Il a conservé,
intacts, son randier en pierre et sa jolie lucarne d’envol. (1)
château de la Tuilerie ou de Champoulet 45420 Champoulet, propriété privée,
ne se visite pas, visible de l'extérieur.
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