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Le château est
implanté sur la rive droite de la Loire, à flanc de coteau sur un éperon
calcaire délimité par le fleuve et le ru qui traverse la ville. D'après les
éléments architecturaux visibles, ici et là, ou des bâtiments encore en
place à l'intérieur de son enceinte, les parties les plus anciennes sont
romanes. Il conserve de cette période un donjon quadrangulaire commencé
entre 1015-1030. Au nord-est, le logis seigneurial de plan rectangulaire
avec sa cour intérieure comprend le logis de Dunois à l'est sur lequel on
aperçoit des vestiges de baies romanes. Il fut transformé au XIVe siècle
puis agrandi entre 1452 et 1460 environ et encore modifié entre 1519 et
1523. En face, le logis de Jean d'Orléans-Longueville fut édifié entre 1516
et 1520 tandis qu'un corps de galeries superposées, au sud, remonte à
l'époque de Dunois. Au nord se trouve un bâtiment du XIXe siècle qui
remplaça une construction en maçonnerie au rez-de-chaussée et à pan de bois
à l'étage. Cette dernière fut sans doute édifiée à l'époque de Dunois et
comportait au rez-de-chaussée : cuisine, un ou deux offices et des chambres
à l'étage. L'ensemble du logis fut transformé après la Révolution et lors de
la création d'un Dépôt de Mendicité en 1839 dans l'enceinte du château, et
plus récemment lors de la mise en place du musée. Au sud du château fut
implantée une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin dont
l'abbatiale des années 1140 est conservée. Les bâtiments conventuels de la
fin du XVIIe siècle servent d'école pour l'un et d'hôtel-restaurant pour
l'autre. Entre le donjon et le logis seigneurial s'élevait à l'origine un
important bâtiment de trois niveaux dont il reste les murs gouttereaux est
et ouest et le mur pignon nord dont le pignon a disparu. Sur ce dernier mur
qui fait partie de l'enceinte du château, se voit une baie géminée romane
sous un arc de décharge. Un document du début du XIXe siècle représente
partiellement le mur pignon sud dont seuls étaient conservés les deux
niveaux inférieurs. L'étage s'ouvrait de plusieurs baies géminées en plein
cintre, sans arc de décharge visible. L'enceinte castrale pourrait remonter
au début du XIIIe siècle selon C. Corvisier. La chapelle Saint-Georges, qui
remplaça une chapelle du début du XIIIe siècle, remonte sans doute au second
quart du XIVe siècle. Le culte de Saint Georges apparut en effet, dans
l'entourage royal de Philippe VI, à partir de 1331. Le château, par son
emplacement original à flanc de coteau, commande l'accès du pont sur la
Loire dont la plus ancienne mention remonte à 1145. Il n'est donc pas
impossible qu'un pont pouvait déjà exister à l'époque de construction du
donjon au début du XIe siècle. La présence de plusieurs pièces frappées à
Beaugency du temps de Charles le Simple (898-923) signale un pôle économique
local qui pose ce problème avec encore plus d'acuité. Le donjon dit Tour
César, emmotté à l'origine et ceint d'une chemise, fut édifié par Lancelin
1er, seigneur de Beaugency, entre 1015 et 1030 avec trois niveaux : une
salle basse voûtée et deux étages d'habitation, le dernier étant surmonté
d'un chemin de ronde et d'un crénelage. Durant le troisième quart du XIIe
siècle, sous Lancelin III, un troisième étage crénelé avec chemin de ronde
et échauguettes aux angles nord et sud de la face orientale fut ajouté. Les
baies géminées cintrées du deuxième étage remontent, d'après le style de
leur chapiteau, à l'époque où fut édifiée la nouvelle église Notre-Dame,
c'est-à-dire dans les années 1140. Durant la première moitié du XIIIe siècle
fut ajouté un mur longitudinal reposant sur des arcades apparemment cintrées
à la place des cloisons primitives à chaque étage. Sous Philippe le Bel, qui
racheta la seigneurie de Beaugency en 1292, on éleva un quatrième étage à
partir du chemin de ronde du dernier niveau et de nouvelles cheminées furent
réalisées à chaque étage sur les murs est et ouest. Plus précisément, entre
1303 et 1305, on perça 16 fenêtres sur les 18 projetées. Au début du XVIe
siècle, on perça six petites fenêtres et on ajouta deux cabinets de latrine
à l'ouest. Divers aménagements furent entrepris sous Jean d'Orléans-Longueville,
petit-fils de Dunois, en 1519, 1523 et 1524 et après sa mort en 1535. En
1567 ou 1568, le donjon fut incendié par des flammèches provenant de
l'incendie de l'église abbatiale causé par les nouveaux réformés. Jusqu'au
XIXe siècle, il resta en ruine. Dans la nuit du 22 au 23 février 1837, la
voûte du rez-de-chaussée s'effondra, emmenant avec elle les refends à
arcades supérieures, ne laissant plus que les quatre murs de l'édifice. Les
archives municipales conservent un double projet de charpente à poser
au-dessus de la voûte écroulée. Le premier est une charpente courante à
fermes et pannes et l'autre envisageait la pose d'une charpente d'assemblage
du type "Philibert Delorme" composée de 35 cintres à 18 toises de planches
par cintre. Ni l'un ni l'autre ne fut suivi d'effet. Le logis seigneurial
de Dunois et de Jean d'Orléans-Longueville est implanté au nord-est du
château et s'appuie sur le mur de courtine nord alors que ce dernier est
remplacé par la façade du logis de Dunois à l'est. De plan quadrangulaire,
ce bâtiment contient à l'est le corps de logis de Dunois sur lequel vient
s'adosser au sud la chapelle Saint-Georges. A l'ouest, en vis-à-vis,
s'élèvent les vestiges du logis de Jean d'Orléans-Longueville, son
petit-fils, augmenté d'un pavillon disposé à l'extérieur de l'angle
sud-ouest de l'ensemble. Au sud s'élevait un corps de galeries fermé de deux
étages joignant les deux corps de logis. Au nord, adossé au mur de courtine
de l'enceinte, se dresse un corps de bâtiment élevé après 1839, date de
création du Dépôt de Mendicité et avant l'Atlas Froyer de 1847 sur lequel il
est signalé en plan. Il joint également les deux corps de logis et remplace
un bâtiment en pan de bois de l'époque de Dunois. logis de Dunois fut édifié
au milieu du XVe siècle et le logis de Jean-d'Orléans-Longueville à la fin
du premier quart du XVIe siècle. Ce dernier fut construit à partir d'un
corps de bâtiment préexistant remontant à l'époque romane comme le signale
une portion de baie romane cintrée visible dans un vestige de son mur pignon
sur lequel s'accole la partie sud-ouest du pavillon Renaissance. Le corps de
galerie élevé sous Dunois fut transformé aux XIXe et XX siècles et comporte,
à l'heure actuelle, trois niveaux divisés en pièces ou galerie d'exposition
dévolues au musée créé en 1927 sous le nom de musée régional de l'Orléanais
et devenu musée Daniel Vannier. Le corps de bâtiment nord remplaça une
construction plus ancienne remontant certainement à l'époque de Dunois. Elle
comportait alors : une cuisine, un ou deux offices au rez-de-chaussée et des
chambres à l'étage. En maçonnerie au rez-de-chaussée, elle était à pan de
bois à l'étage avec des croisées.
Éléments protégés MH : la tour dite César : classement par liste de 1840. Le
château de Dunois : pavillon carré du XVIe siècle donnant sur la place de la
Barrière ; la tourelle d'escalier hexagonale dans la cour avec les bâtiments
en ailes à droite et à gauche ; la petite tourelle contenant l'oratoise du
cardinal de Longueville ; l'ancienne chapelle dans l'aile droite :
classement par arrêté du 18 août 1926. Le reste de l'édifice : inscription,
par arrêté du 16 juillet 1925. Les façades et toitures de la Tour du Diable,
le sol des deux parcelles cadastrées : inscription par arrêté du 13 décembre
2006.
château Dunois, place Dunois 45190 Beaugency,
tél. 02 38 44 55 23, depuis 1927, musée des arts et traditions de
l'Orléanais, ouvert au public du 15 avril au 15 septembre de 10h à 12h et de
14h à 18h, du 16 septembre au 14 avril de 10h à 12h et de 14h à 17h.
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