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Château de Bellegarde (Loiret)
 
 

  Bellegarde, connue jusqu’au XVIIe siècle sous le nom de "Choisy-aux-Loges" (en raison de l’installation de marchands de Sully dans de petites loges réparties autour de la place du marché) abritait déjà un donjon en pierre au XIIe siècle. En 1358, Choisy devient la propriété de Nicolas Braque. Grand argentier de Charles V, il édifia le donjon actuel à l’emplacement du précédent comme en témoignent la présence d’un pilier ainsi que les restes d’une salle basse conservés au rez-de-chaussée. Une fois aux mains de la famille de L’Hospital en 1358, la fille de Nicolas Braque ayant épousé Jean de L’Hospital, le domaine demeure pendant neuf générations la propriété de la même famille. Grâce aux estampes de Chastillon et aux descriptions de dom Morin, du tout début du XVIIe siècle, il est possible de restituer un terre-plein et deux cours comme c’est encore le cas aujourd’hui. Deux pavillons d’entrée encadrant une porte charretière étaient reliés au château par deux galeries constituées d’arcades en brique dont les traces d’arrachement, avec les départs de voûte, subsistent sur la façade antérieure. Ceci explique le tracé toujours irrégulier du terre-plein et les excroissances du côté nord. Une "basse-cour", reliée au terre-plein par deux ponts-levis successifs, précédait l’ensemble. Elle se composait d’un bûcher, de granges, d’une laiterie, d’une bergerie, d’une "vacherie", d’une porcherie, d’un pressoir ainsi que d’une mare, le tout clos d’un mur de brique aux angles marqués de tourelles. Il semblerait que l’impressionnante tour Capitaine, encore visible aujourd’hui, fasse déjà fait partie de l’ensemble. La citation d’Horace gravée sur une ardoise qui surmonte l'entrée, nota quae sedes fuerat (naguère célèbre par ses colombes), évoque une fonction de colombier.
Une grange dîmière, toujours en place et exclusivement en brique, semble appartenir à ce que dom Morin dénommait "les granges" et pourrait être contemporaine de la tour Capitaine. Cette première cour débouchait, à l’est, sur une "haute cour" pavée, close et entourée de "beaux bâtiments de brique" qui incluaient la maison de l’écuyer, des écuries et des galeries. Le château, de plan carré et cantonné de tours en encorbellement, tel que nous pouvons encore le voir aujourd’hui, était doté, au centre de sa façade antérieure, d’une tour polygonale abritant un escalier en vis. Une excroissance en brique est ajoutée au donjon en moellon, probablement au début du XVIe siècle. Baptisé pavillon des Ondes, ce bâtiment a dû s’avérer nécessaire afin de contrecarrer l’inclinaison de la façade occidentale du donjon, à la manière d’un contrefort. Un rôle qui semble d’autant plus pertinent que la façade ouest du pavillon des Ondes s’incline elle aussi à partir du premier étage mais dans le sens inverse. D'ailleurs, l’ensemble du donjon semble avoir longtemps souffert d’un manque de stabilité si l’on en croit les multiples plaques métalliques scellées dans le mur méridional, comprimant ce dernier à la manière d’un étau. Signalons que la tour Capitaine et le pavillon des Ondes, bénéficiant d’un appareillage identique, ont dû être construits en même temps, sous l’autorité de Jacques de L’Hospital, compagnon d’armes du roi Henri IV.
Marquisat sous la famille de L’Hospital, la terre de Choisy-aux-Loges est élevée au rang de duché-pairie de Bellegarde lorsque le grand écuyer Roger de Saint-Lary, duc de Bellegarde, devient propriétaire en 1645. Après être passé des mains de son neveu à celle de la veuve de ce dernier, Bellegarde est cédé un demi-siècle plus tard à Louis Charles Antoine de Pardaillan de Montespan, marquis d’Antin (et bientôt duc). Lieutenant général des armées du roi et gouverneur d’Orléans à partir de 1707, ce personnage était également chevalier de l’ordre du Saint-Esprit et surintendant général des Bâtiments et Jardins du roi. C’est à lui que Bellegarde doit ses principaux embellissements et, par conséquent, son allure actuelle. Il transforme ainsi les anciennes écuries en deux pavillons: celui du Jardinier et celui du Dôme, ce dernier étant destiné à abriter ses chevaux. Sa porte, refaite au XIXe siècle, est surmontée de trois têtes de chevaux sculptées qui émergent d’une peau de félin aux pattes pendantes attribuées à Coysevox. Dans le fronton, le blason du duc d’Antin coiffé de la couronne ducale, enrobé d’un manteau de pair de France et flanqué de deux palmes finement sculptées. Antoine de Pardaillan fait construire, entre 1717 et 1727, la majorité des bâtiments de la cour principale notamment son logis, aujourd’hui café du château, baptisé pavillon d’Antin, laissant le donjon à ses invités. Ce réaménagement des lieux incluait une bâtisse, intercalée entre les cuisines et le pavillon de la Salamandre, qui n’existe plus. Le château connaît quelques remaniement extérieurs tels que la transformation des ponts-levis en ponts-dormants, la reprise des ouvertures et la réalisation d’un escalier en fer à cheval sur la façade postérieure mettant ainsi en scène l’accès au jardin et au parc, soit un ensemble de plus de 400 hectares.
Des plans représentant sa propriété semblent décrire la vision qu’avait le duc de Bellegarde avant l’aboutissement des travaux et révèlent des projets plus fastueux encore avec une cour orientale, la basse cour, bordée de bâtiments plus nombreux, certains possédant une galerie en rez-de-chaussée. Le domaine est finalement vendu, en 1794, en tant que bien national. Les deux propriétaires successifs donnent au château sa configuration actuelle en faisant démolir les pavillons et les galeries qui précédaient le donjon. De multiples morcellement ont eu lieu par la suite jusqu’au rachat par la municipalité de Bellegarde dont les services administratifs sont abrités dans le pavillon de la Salamandre; quant au parc, il a été urbanisé en 1925. Bien que l’ensemble se compose de réalisations qui se sont échelonnées sur quatre siècles, de Nicolas Braque au duc d’Antin, nous ne pouvons qu'être sensibles à l’unité qui s’en dégage, le dernier commanditaire ayant vraisemblablement veillé au respect du style des époques antérieures. Ainsi les cuisines et les pavillons d’Antin, de la Salamandre et de l’Intendance font non seulement écho aux couleurs du pavillon des Ondes et de la tour Capitaine, mais ils possèdent le même appareil de brique et une répartition des pierres de taille doublée d’une conception des encadrements identiques. Une homogénéité d’autant plus importante qu’au XVIIe siècle, l’ancienne "basse-cour" de dom Morin était devenue l’avant-cour du château, annonçant et mettant en valeur le donjon. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures des bâtiments suivants : le donjon et le pavillon du XVIIe siècle accolé au donjon ; le pavillon d'Antin ; le pavillon de l'Intendance et du Capitaine, et les deux pavillons attenants ; le pavillon du Jardinier ; le pavillon de l'Ecuyer et les écuries attenantes ; le pavillon de la Salamandre (Hôtel de Ville) : inscription par arrêté du 24 avril 1928. Les parties des communs : inscription par arrêté du 13 mai 1937. Le donjon de l'ancien château : les murs, les parapets et les tertres des douves, la plateforme avec ses deux ponts d'accès : inscription par arrêté du 22 octobre 1969.

château de Bellegarde 45270 Bellegarde, ouvert au public, visite extérieure libre toute l'année, visite de l'intérieur sur rendez-vous, tel. 02 38 90 25 37.

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(1)  
    Extrait de Châteaux, Manoirs et Logis : le Loiret, en vente sur http://patrimoines-et-medias.pagesperso-orange.fr

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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