|
Depuis
qu’en 1987 le château de Chamerolles a été racheté par le conseil général du
Loiret, qui l’a débarrassé de la luxuriante végétation qui l’avait envahi,
de ses fourrés et de ses ronces, l’atmosphère romantique, le mystère, le
silence qui en faisait un château de la belle au bois dormant, a
définitivement disparu. La vie publique qui assure sa survie a relégué au
rang des légendes, les histoires chaotiques et violentes qui s’y sont
succédé pendant des siècles. La famille de Brouard qui l’habitait au XIIIe
siècle a vu sa maison ravagée en 1364 par les hordes anglo-navarraises,
chassées elles-mêmes par les Bretons appelés au secours, qui le pillèrent à
leur tour comme tous les châteaux des environs. En 1440, Bertrand du Lac s’y
installa et se fit enterrer à La Cour-Dieu en 1466. Son fils, Lancelot du
Lac, chambellan du roi, devint gouverneur d'Orléans et mourut en 1536. Son
petit-fils prénommé aussi Lancelot se fit protestant et en 1567 s’en alla
piller La Cour-Dieu, qu’il dévasta, s’arrêtant seulement devant la tombe de
son grand-père. La chapelle du château se transforma alors en un temple
protestant qui servit à tous les réformés des environs et qui a laissé une
profonde mémoire à leurs descendants d'Amérique. À partir de 1672, le
château de Chamerolles passa de mains en mains: les Brachoux, Jacques
Johanne de La Carre, marquis de Saumery, puis le comte breton de Coëtlogon.
Enfin, en 1764, le domaine fut acquis par Claude Guillaume Lambert,
conseiller au Parlement et contrôleur des finances, qui l’aménagea dans le
goût du jour. En 1794, Lambert fut arrêté et guillotiné. Après la
Révolution, en 1805, son fils aîné, Augustin Lambert, préfet d’Empire,
racheta Chamerolles. En 1886, sa fille épousa Philippe de Brossard. En 1924,
leurs descendants vendront Chamerolles à Gaston Jessé Curely, un diplomate
d’une grande culture, qui réunit une belle collection d’objets d’art pillée
au cours de la guerre de 1940. Dévasté et mutilé, le château passa
brièvement à M. Bernet Rolande, bâtonnier au barreau de Riom. Passé par
divers organismes sociaux qui ne firent qu’aggraver son état, il fallut
attendre sa reprise par le conseil général pour voir le château entièrement
restauré. Elle a été réalisée par l'architecte des Monuments historiques
Jacques Moulin. Remeublé afin de restaurer l'atmosphère à l'époque de ses
habitants, un musée des parfums est installé dans l'aile sud. Le château
accueille un ensemble de pièces et d'objets uniques témoignant de l'histoire
du parfum et de l'hygiène au fil des siècles. Le parc et les jardins ont
retrouvé une splendeur qu’ils n’ont peut-être jamais connue.
L'enceinte en forme de trapèze est entourée de fossés en eau. C’est bien à
l’origine un château féodal construit sur une motte carrée entourée d’eau,
flanqué de quatre grosses tours cylindriques. Trois côtés
sont occupés par des bâtiments bas: à l'ouest, le corps de logis principal
avec deux ailes en retour d'équerre; les écuries et un appartement moderne; les cuisines et services. Sur le quatrième côté est placé le pavillon
d'entrée, isolé des autres constructions. A chaque angle du trapèze est
placée une grosse tour circulaire. Un pavillon rectangulaire flanqué, sur la
façade extérieure, de deux tourelles dont l'une contient l'escalier, marque
l'entrée du château. Sa partie inférieure est percée d'un passage voûté avec
porte charretière et poterne. La partie supérieure est occupée par de
nombreuses chambres de domestiques. La tour flanquant la gauche de l'entrée
a conservé son sous-sol voûté en berceau annulaire sur pilier central en
brique. En retour d'équerre, l'aile ouest comprend une série de pièces de
réception desservies par un couloir. Les lambris et cheminées paraissent
dater du milieu du XVIIIe siècle. Un escalier en pierre avec rampe en fer
forgé de la fin du XVIIIe siècle, relie l'aile ouest à l'étage de l'aile sud
et donne également accès à la tribune de la chapelle. La chapelle est
couverte de voûtes construites suivant la méthode gothique, avec arcs
diagonaux à liernes et tiercerons. A l'extérieur, du début du XVIe siècle
jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, les jardins restent limités au
quadrilatère placé devant la façade occidentale du château. Au sud, l'étang
est aménagé en miroir d'eau qui prend une forme cintrée à "oreilles".
Éléments protégés MH : les façades extérieures et intérieures ; les toitures
; le puits et les fossés (douves):classement par arrêté du 4 août 1927. Le
terrain d’assise du jardin actuel, à l’ouest du château, y compris les
fossés qui le délimitent ; le miroir d’eau ; les murs de clôture ; la grille
de la demi-lune de l’avant-cour ; les façades et les toitures des deux
pavillons de l’avant-cour ; les ponts franchissant les douves du château ;
la galerie de l’aile sud du château en totalité ; le passage qui prolonge la
galerie, à l’extrémité de l’aile sud du château, en totalité ; la chapelle
située dans la tour d’angle sud-ouest du château en totalité ; l’écurie
située dans l’aile nord du château, ainsi que les deux petites pièces
voûtées qui lui sont contiguës, en totalité : inscription par arrêté du 7
octobre 2016.
château de Chamerolles 45170 Chilleurs aux Bois, Tél. 02 38 39 84 66,
ouvert du 1er février au 31 mars et du 1er octobre au 31 décembre: de 10h à
12h et de 14h à 17h, fermé le mardi, du 1er avril au 30 juin et du 1er au 30
septembre de 10h à 18h, fermé le mardi, du 1er juillet au 31 août de 10h à
18h
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E, photos
ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Loiret" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|