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Placé comme en diadème au haut d’un tertre et dominant
un vallon, le château de Dammarie qui a été le lieu d’une importante
seigneurie, a conservé en dépit des vicissitudes son cachet féodal. De
l’orgueilleuse forteresse de la famille de Courtenay, il ne reste guère que
le vieux donjon, des murs percés ça et là de meurtrières, une tour reliée au
donjon ainsi qu’un magnifique portail aux puissantes tours jumelles entre
lesquelles s’abaisse un pont-levis qui enjambe le fossé et donne accès a une
voûte, autrefois a clôture de herse. Au frontispice d’entrée apparaît en
relief une sculpture représentant un chevalier en armes et chevauchant, un
sire de Courtenay et, sur la housse du palefroi, les trois écus de Coligny,
avec ce cri de haro: "Et puisaye! Et puisaye! Et puisaye!" Regardant sur la
gauche cet appareil féodal, vraisemblablement des débuts du XIIIe siècle, on
aperçoit largement la partie principale du château, ajourée de belles
fenêtres hautes et régulières, le tout dominant le large fossé d’enceinte.
Plus loin, c’est encore une tour a demi rasée qui aide aux vieux murs a
soutenir la terrasse intérieure. La cour intérieure avec ses dépendances
semble relativement restreinte en apercevant les grands murs de l’église
qui, bien qu’en léger contrebas du château, faisait anciennement partie
intégrante de l’enceinte. Le majestueux donjon semble avoir été
primitivement l’habitation seigneuriale du château. Cette grosse tour, de
forme ronde, compte trente-trois mètres de hauteur et son périmètre a la
base est d’égale mesure. Cinq étages la divisent, dont deux renferment de
belles salles avec haut foyer. Des voûtes ogivales à nervure se relient au
sommet. A même l'épaisseur du mur, l’escalier se contourne en spirale
jusqu’a la terrasse supérieure, ceinte de mâchicoulis. De là un panorama
superbe se développe jusqu’au-delà de la Loire, vers le Sancerrois. S’il est
vraisemblable de croire que le fief de Dammarie demeura l’apanage des
évêques d’Auxerre jusqu’à la fin du XIIe siècle, il est certain que tout cet
appareil de défense a été l’oeuvre d’un puissant seigneur. Narjod de Feins
n’aurait-il pas été le créateur au XIIIe siècle de la forteresse féodale de
Dammarie ? Quoi qu’il en soit, d’après des documents anciens, il résulte que
par plusieurs ventes et transmissions, le fief de Dammarie échut à
d’illustres maisons à commencer par la maison de Courtenay, puis la maison
de Coligny qui s’y maintiendra pendant cent quatre-vingt et un ans
(1451-1632), et enfin la maison de Fraguier de Rouville qui la conserva
jusqu’à ce que Claude Fraguier, poète, littérateur et membre de l'Académie
française (élu en 1707) soit contraint en 1727 de vendre Dammarie à Jacques
de La Rivaudais pour être vendu finalement par sa femme dix ans plus tard à
la Société du canal de Briare laquelle en resta propriétaire durant un
siècle et treize mois (1737-1838). L’ensemble qui contenait près de 900
hectares fut alors acquit par Alexandre-Emmanuel de Filleul de Longthuit,
qui s’y fixa par passion de la chasse, en y installant un chenil et des
dépendances nécessaires pour contenir les chevaux d’équipage. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la poterne d'entrée,
de la tour Ouest ; les parties subsistantes des murs de courtine, de la tour
Nord-Est et de la tour Est ; le donjon ; les fossés : inscription par arrêté
du 1er octobre 1987.
château de Dammarie en Puisaye
45420 Dammarie-en-Puisaye, propriété privée, ne se visite pas.
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