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De nombreuses
transformations ou additions ont profondément modifié le bâtiment, il n’en
reste pas moins que Gaubertin a des racines anciennes. À l’origine, une
motte féodale fut construite au bord d’un marais sur le cours du Petit-Fusin.
Cette motte fut, au fil du temps, renforcée et reconstruite en pierre. Au
début du XIVe siècle, l’ancienne motte castrale devint le fief de la famille
de Barville. Le domaine passa d’Hugues, premier seigneur de Gaubertin issu
de cette ancienne famille, à Pierre de Barville, son fils. Au cours de la
guerre de Cent Ans, vers 1360, le manoir et l’église paroissiale furent
brûlés par des soldats errants, au cours d’une opération de pillage. Pierre
de Barville, profitant d’une accalmie de la guerre, releva le château de ses
ruines. Il fit construire un manoir, la demeure fortifiée d’un vassal, selon
les canons du XIVe siècle: un corps de logis principal, massif, cubique,
éclairé de quelques croisées à meneaux et cantonné de deux échauguettes, qui
servait à la fois de réduit militaire et de résidence seigneuriale. On
retrouve dans ces dispositions celle du proche château de Bellegarde. De
Pierre, le fief passa à Guillaume, son fils, qui partagea ses biens avec son
frère Pierre devant maître Brunet, notaire à Yèvre, en 1430. Guillaume reçut
les seigneuries de Barville et de Gaubertin, mais délaissa très vite cette
dernière. La date est toutefois incertaine, dès 1420, selon le même auteur,
Jeanne des Hayes, fille des Pierre des Hayes, seigneur d’Ascoux et de
Gaubertin, apportait en dot les terres de son père à Pierre de Bougy.
Christophe, leur fils, se maria trois fois et eut un fils, Claude, qui
épousa Jeanne de Mousselars. Jehan de Bougy, leur fils, comparut en 1509 à
la rédaction de la coutume d'Orléans. Plus tard, il suivit François 1er dans
sa campagne italienne, mais fut tué au cours de la deuxième journée de la
bataille de Marignan. Il fut inhumé sur le champ de bataille. Une plaque
funéraire, commandée par sa veuve et scellée dans le mur de l’église de
Gaubertin, rappelle sa bravoure. Gaubertin passa ensuite aux Barbançon par
une vente de Frairette de Boisgarnier, fille du premier lit de Christophe de
Bougy, des héritiers de Jehan de Bougy et à Jacques de Barbançon.
En 1600, la mouvance de Gaubertin revint au roi. Au début du XVIIe siècle,
Pierre de Verton, "sieur de Coubertin", trésorier de France à Orléans acquit
ou reçut le château. Il ne demeura pas longtemps. Dès 1616, Pierre Boitel,
"sieur de Gaubertin", publiait sous son nom et titre un premier ouvrage Les
Tragiques Accidents des hommes illustres, suivi de nombreux autres. Le
domaine entra ensuite dans le patrimoine de la famille de Harlay qui
possédait déjà plusieurs seigneuries dans la mouvance de leur comté de
Beaumont. Achille de Harlay vendit, devant maître Chupin, notaire à Paris,
le 11 décembre 1683, la seigneurie de Gaubertin à Edme du Deffand, valet de
la garde-robe du roi. Plus de quatre-vingts ans après, en 1767, les
héritiers de ce dernier le cédèrent à Edme de La Taille, chevalier,
lieutenant des maréchaux de France. La Révolution puis la Terreur
effleurèrent Gaubertin comme une brise légère causée par une tempête
lointaine. Les archives seigneuriales furent toutefois brûlées. En 1806, une
licitation départagea les héritiers du chevalier de La Taille, mort en 1785,
et Gaubertin échut à Louis-Alexandre Barbot, bourgeois de Janville. À sa
mort, le 7 octobre 1831, ses héritiers, après d’âpres disputes, vendirent le
manoir à Paul-Ernest Lecaron de Fleury, originaire de Lorcy. Le nouveau
propriétaire engagea de vastes travaux de rénovation de la vieille demeure.
L’antique manoir devint une maison bourgeoise conservant toutefois son
volume et ses échauguettes. Mais Paul-Ernest Lecaron de Fleury se ruina et
dut céder son château à Charles-Louis Salmon, banquier à Montargis, qui
commença à dépecer le domaine. Louis-Théodore Anceau, originaire de Boynes,
négociant à Paris, arrêta le dessein du lotisseur et acquit le domaine en
1844. Depuis son décès, Gaubertin s’est transmis par les femmes dans la même
famille. (1)
château de Gaubertin 45340 Gaubertin,
propriété privée, ne se visite pas.
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