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Le château de Gien, premier château royal par sa
situation en amont de la Loire, est construit en équerre et s’élève sur un
promontoire calcaire qui domine la ville. Tel qu’il se présente aujourd’hui,
il provient de la reconstruction entreprise par Anne de Beaujeu de l’ancien
château médiéval qu’elle reçoit, avec le comté de Gien, de son père Louis XI
en 1481. De ce château primitif, il subsiste une tour quadrangulaire, dite
"tour Jeanne-d’Arc", en souvenir du passage de la future sainte lors de sa
campagne militaire du Val de Loire. Mais, le manque évident d’archives du
XVe au XVIIIe siècle ne permet pas d’exposer les étapes de son édification.
Le château est fait de pierres et de briques polychromes; ces dernières
donnant aux façades extérieures un intérêt tout particulier confirmé par
l’agencement des tours et des tourelles. L'association de briques rouges et
noires permet d’animer les façades de nombreuses variantes de motifs à
caractère géométrique comme le losange qui est le plus fréquent. D’autres
compositions forment des figures plus complexes appartenant au registre
symbolique: une étoile à six branches, une marelle, des losanges emboîtés,
ou encore un carré ou un V inscrits dans un cercle. Le décor sculpté dans la
pierre se limite à l’ornementation des portes et fenêtres ainsi que des
culs-de-lampe des tourelles circulaires où apparaissent des personnages qui
relèvent encore du mode de figuration médiéval. Mais c’est déjà une sorte de
pré-Renaissance antérieure à l’introduction de l’italianisme en France qui
se fait ici sentir pour la première fois de façon unitaire. Muni d’une tour
d’angle terminée par une lanterne octogone surmontée elle-même d’une
couverture brisée à pans coupés au-dessus de laquelle s’élève fièrement un
épi de plomb en forme de broussailles, le château est composé de deux ailes
disposées en équerre, dont les façades du côté de la cour sont animées de
trois tourelles d’escalier octogones, plus ou moins engagées, surmontées
chacune d’une chambre haute en encorbellement, flanquée d’un petit escalier
à vis latéral.
L’aile sud, parallèle à la Loire est constituée d’un corps de galeries et
d’un corps de logis terminé par l’escalier d’honneur. L’aile est, en retour
d’angle, abritait les appartements privés d’Anne et de Pierreil de Bourbon,
sire de Beaujeu. Leur distribution par un couloir témoigne de la volonté de
donner à cette construction le confort d’une demeure moderne pour son
époque. Le château de Gien continue de s'inscrire dans le cours de
l’histoire de France. Il accueille François 1er. Henri II y loge au retour
d’un voyage en Piémont. Catherine de Médicis et Charles IX y séjournent
pendant les guerres de Religion. Fuyant la Fronde, Anne d’Autriche, Louis
XIV et Mazarin s'y réfugient pour attendre le résultat de la bataille qui
s’est déroulée à Bléneau (Yonne) le 7 avril 1652, au cours de laquelle
Turenne sortira vainqueur. À la suite de nombreuses aliénations et
successions, la propriété du château échoit en 1744 à Claude-Henry Feydeau
de Marville, marquis de Dampierre, dernier comte de Gien, qui meurt à Paris
en 1801, puis reste à sa famille jusqu’en 1823, date à laquelle le château
est vendu au département. À partir de 1826, il est aménagé pour recevoir la
sous-préfecture, le tribunal et la prison. Le décor intérieur existant est
alors détruit ou masqué. En 1867, l’architecte Juste Lisch (1828-1910)
établit des projets de restauration qui n’aboutissent que très
partiellement. Le château échappe à une totale destruction lors des
bombardements de juin 1940 qui ravagèrent la ville. Mais d’importants
dégâts, conséquence d’un incendie, endommagent considérablement certaines
parties. De nouveaux bombardements en 1944 seront à déplorer. Par la suite,
des travaux sont menés par les Monuments historiques jusqu’au début des
années 1980 qui concernent notamment des salles dévolues à l’accueil des
collections d’un musée consacré à l’art de la chasse, inauguré en 1952. (1)
château de Gien 45500 Gien, tél. 02 38 67 69 69, Musée International de
la Chasse, ouvert du 1er février au 31 mars et du 1er octobre au 31 décembre
de 10h à 12h et de 14h à 17h, sauf le mardi, du 1er avril au 30 juin et du
1er au 30 septembre de 10h à 18h, sauf le mardi et du 1er juillet au 31 août
de 10h à 18h. Les collections permanentes qu'abritent 14 salles permettent
une découverte chronologique des techniques cynégétiques : armes, gravures
et dessins... des divers types de chasses et de gibiers: chasse à tir,
vénerie, fauconnerie... et des nombreux objets d'art inspirés par la chasse
: les peintures de François Desportes et de J.B. Oudry, les tapisseries, les
céramiques, les bronzes animaliers, les pendules et les divers accessoires
du chasseur. Le musée, c'est également l'insigne collection de boutons de
vénerie (environ 4000) de trompes de chasse, les 500 trophées personnels de
M. Hettier de Boislambert et ceux de M. François de Grossouvre. Depuis sa
création le musée international de la chasse présente au public la plus
grande collection d'Alexandre-François Desportes exposées en permanence,
grâce au dépôt consenti dès 1952 par la Manufacture nationale de Sèvres.
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