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Ce château, remanié à plusieurs reprises au
cours des siècles, présente un corps de bâtiment à sept travées, à un étage
carré et six lucarnes en croupes sur le versant du toit à longs pans. Il est
flanqué de deux tourelles circulaires à poivrière qui, bien que très
remaniées, remontent au XVe siècle. Sur la façade postérieure qui donne sur
la Loire, deux tourelles carrées, dont l’une est évidée en voûte au
rez-de-chaussée, ponctuent le bâtiment. Une tradition, que ne vient étayer
aucun document, veut que Charles VII se soit occupé de faire restaurer le
château après la guerre de Cent Ans, et que Charles IX l’ait fait embellir
pour sa maîtresse orléanaise Marie Touchet. À partir de 1593, on connaît les
différents propriétaires de cette demeure seigneuriale, parmi lesquels
brillent deux célèbres figures féminines: la première, au XVIIIe siècle,
Félicité Lion du Sablon, qui a épousé en 1763 Étienne Fleureau de
Guillonville, contrôleur des bois du duché d’Orléans. Le couple, qui vit à
Orléans, s’installe à la belle saison dans son château de La Chapelle, où se
retrouve toute une société brillante d’amis et d’admirateurs, artistes et
beaux esprits, comme le poète, dessinateur et graveur Michel Campion,
Aignan-Tomas Desfriches, l’éditeur Couret de Villeneuve, l’écrivain
Bérenger. On y fait de la musique, on organise des fêtes dans les beaux
jardins à la française: tout l’art de vivre au siècle des Lumières y
fleurit.
Parmi les propriétaires, le deuxième personnage marquant est Mademoiselle
Raucourt, grande actrice de la Comédie-Française, qui a séjourné
régulièrement entre 1801 et 1815 au château de La Chapelle, le meublant avec
goût et raffinement, l’ornant de sculptures et de tableaux, y donnant libre
cours à sa passion pour la botanique. Les collections de plantes rares
qu’elle entretenait dans ses serres étaient remarquables et devaient, à sa
mort, aller enrichir les collections du jardin des plantes d'Orléans. En
1844, l’évêché d'Orléans achète le domaine pour y installer l’école
secondaire ecclésiastique. Le château devient la maison de campagne de
l’évêque, tandis que dans le parc est construit le petit séminaire, qui,
sous l’impulsion de Monseigneur Dupanloup, acquiert une renommée nationale
quant à la qualité de son enseignement. Après la loi de séparation de
l’Église et de l’État, l’établissement devient caserne, puis sanatorium,
puis hôpital, puis maison de retraite. Le château des Hauts appartient
aujourd’hui au conseil général du Loiret. (1)
château de La Chapelle-Saint-Mesmin, rue du château, 45380 La
Chapelle-Saint-Mesmin, propriété du conseil général du Loiret.
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