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La Ferté Nabert, la Ferté Sénecterre, la Ferté Lowendal, et La Ferté Saint
Aubin, tels furent les noms que prit ce château déroutant, selon ses
propriétaires successifs, composé de bâtiments d'âges différents qui lui
font gagner en originalité ce qu'il perd en unité. Les eaux vives du Cosson
baignant les fossés ainsi qu’une futaie profonde sont le cadre offert par le
château de La Ferté-Saint-Aubin, construit de 1635 à 1650, par le maréchal
de La Ferté-Senneterre dans la cour même de la demeure élevée par son père
quarante ans plus tôt, laquelle termine encore la façade du côté de la
rivière. Ce très beau morceau d’architecture, qui associe si heureusement la
brique à la pierre de taille, fut augmenté, au XVIIIe siècle, des deux ailes
encadrant la cour. Le château de La Ferté-Saint-Aubin est remarquable par la
noble ordonnance de ses lignes, par la sobriété des pilastres décorant les
murs entre les fenêtres, par les élégantes balustrades couronnant les
fossés, par la patine ambrée de ses pierres et le ton vieux rose de ses
briques. Conçu sur un plan grandiose, il occupe l’extrémité d’un terre-plein
rectangulaire isolé par de larges douves, séparé de la route par un vaste
espace gazonné. Encadré de petits pavillons carrés, coiffés de toits à
l’impériale, le portail d’entrée est contemporain du Grand Château. Le
fronton triangulaire qui le couronne, porté par des pilastres ioniques, est
coupé par les deux saignées verticales des bras d’un pont-levis primitif.
De part et d’autre de la cour se développent deux corps de dépendances
monumentales, dont les lignes puissantes et équilibrées ne sont pas sans
évoquer Versailles. La partie centrale correspondait aux écuries dont le
fronton s’orne des armes d’Henri II de Senneterre. L’écu est timbré d’une
couronne ducale et accompagné du manteau de pair de France, des bâtons de
maréchal et des colliers des ordres du Saint-Esprit et de Saint-Michel.
Quant aux pavillons extrêmes, ils abritaient des logements: appartements
face au château, habitations de service près de l’entrée. Au fond, le corps
de bâtiment proprement dit juxtapose des façades d'ordonnances très
différentes. À gauche, le Petit Château est un bâtiment bas couvert de deux
toits parallèles, dont les maçonneries de briques sont animées des
croisillons sombres habituels aux demeures du XVIe siècle. À droite se
développe l’ordonnance majestueuse du Grand Château, beaucoup plus élevé et
coiffé de hauts combles à la française, qui est attribué à Théodore Lefèvre,
architecte du duc d'Orléans. En 1822, la comtesse de Talleyrand-Périgord
céda le domaine à François-Victor de Masséna, prince d’Essling, duc de
Rivoli, fils du célèbre maréchal d’Empire. Le château devait changer encore
de nombreuses fois de propriétaire avant de servir de cadre à Jean Renoir
pour La Règle du jeu, tournée en 1937, et d’être acheté en 1947 par le comte
d’Hoffelize. Il était en très mauvais état en 1987, lors de son rachat par
M. Jacques Guyot, qui depuis lors en a entrepris la complète restauration et
l’ouverture à un large public. Depuis 1992, les espaces de la cour d’honneur
ont retrouvé leur ordonnancement du XVIIIe siècle; les carrés de pelouses
sont redessinés dans l’avant-cour, la cour d’écurie et la cour d'honneur.
Véritable prolongement physique du château, le parc couvre aujourd’hui une
superficie de quarante hectares, dont sept hectares de bras d’eau et
plusieurs îles qui en font le charme. Sa création remonte à 1630; c’est
alors un vaste jardin à la française, dans lequel les eaux du Cosson
isolaient différents terre-pleins et organisaient un réseau de parterres,
allées, bois et bassins, régulièrement et symétriquement composé avec de
grands massifs à broderies situés derrière le château. (1)
Éléments protégés MH : le château proprement dit et ses deux ailes isolées ;
la poterne d'entrée ; les soutènements du terre-plein et les quatre ponts
qui y accèdent : classement par arrêté du 29 juillet 1961. Le parc délimité
au nord par le mur de l'orangerie, au sud par la route de Vannes, à l'ouest
par la route nationale 20, les douves étant comprises intégralement :
inscription par arrêté du 7 mars 1995.
château de
La Ferté Saint Aubin 45240 La Ferté-Saint-Aubin, tel. 02 38 76 52 72, ouvert
au public tous les jours de 14h à 18h du 18 février au week-end de Pâques et
de 10h à 19h à partir du week-end de Pâques.
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