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Château d'Aujols (Lot)
 
 

  La tradition qui veut qu'Aujols ait été le siège d'un établissement templier est contredite par le fait que dès avant le milieu du XIIIe siècle, la seigneurie était en possession des chanoines de Cahors qui l'avaient inféodée à Bertrand de Cardaillac en dépit des droits que revendiquaient les descendants des anciens vicomtes de Cahors. A la fin du XIIe siècle, cependant, les chevaliers de Vayrols qui avaient établis les templiers à Cahors y possédaient des terres. Conforté par les similitudes précises qu'offre le parti architectural de l'église d'Aujols avec celui de la commanderie de Lacapelle-Livron, cet indice accrédite malgré tout la tradition. Il faudrait alors supposer que les chanoines venaient d'acquérir ou de récupérer l'église et la terre lorsqu'ils fondèrent leur prieuré et qu'ils inféodèrent la seigneurie. Une part de cette seigneurie, que les Cardaillac tenaient encore après la guerre de Cent ans, semble d'ailleurs avoir échappé à la suzeraineté du chapitre si l'on en juge par les hommages que les Cardaillac rendirent au roi à plusieurs reprises au cours du XIVe siècle, tant pour Aujols que pour Cieurac et Saint-Cirq-Lapopie. De fait, la proximité qui associe l'église et le logis médiéval désigné aujourd'hui comme le château, distants de moins de dix mètres, pose question. En 1310, cette intimité des deux édifices, sans doute inscrits dans une enceinte commune, était déjà relevée par les textes par le fait qu'elle contraignait les paroissiens à traverser le château pour se rendre aux offices. Ce problème avait conduit les chanoines à passer un accord avec Bertrand de Cardaillac, confirmant ainsi que le logis médiéval voisinant l'église n'était pas un logis prieural mais participait bien alors d'un château seigneurial dont l'église avait vraisemblablement été distraite. La façade qui subsiste peut être datée, d'après la forme des fenêtres, de la seconde moitié du XIIIe siècle, et sa construction devrait donc être attribuée aux Cardaillac. Le château d'Aujols aurait été démoli, en même temps que ceux de Saint-Cirq-Lapopie, Cieurac, Biars et Concots, sur ordre de Louis XI pour punir Raymond de Cardaillac d'avoir pris le parti du duc de Berry.
A quelques mètres de l'église, s'élève une importante construction médiévale développant au nord une ample façade-écran crénelée à laquelle une claire-voie de fenêtres gothiques confère l'allure d'un hôtel urbain. De l'édifice initial, seules subsistent aujourd'hui les élévations nord et ouest. Au début du XIXe siècle (1821), une maison rurale, partagée en deux habitations mitoyennes disposant chacune de son propre perron, s'établit à l'arrière de la façade écran, dans les murs d'un logis antérieur. Ce dernier était déjà considérablement diminué lui-même par rapport à l'emprise originelle de l'édifice médiéval. A en juger par l'arc brisé de sa porte d'entrée, condamnée par les aménagements du XIXe siècle, cette première réduction de l'édifice serait intervenue dès avant le XVIe siècle, peut-être au lendemain de la guerre de Cent ans. Cependant, les traces d'un solin de toiture, encore visibles au revers de la façade écran indiquent qu'un second bâtiment accolé à celui-ci et disposant comme lui d'une toiture à forte pente a existé. Plus que d'une réduction de l'édifice initial, les aménagements du XVe siècle auraient résulté d'un partage, peut-être précoce. Malgré l'ampleur de ces remaniements tardifs, les deux élévations médiévales conservées permettent dans ses grandes lignes de restituer l'édifice médiéval primitif. Organisé sur deux niveaux, il développait une façade de plus de 15 m de longueur pour une profondeur dépassant 16 m. L'importance de son emprise, déduite de ses deux élévations conservées, suppose que des refends le divisaient. Ouverte dans la façade principale au nord, une large porte en arc brisé accostée d'un jour chanfreiné donnait accès à une première salle basse, étroite, munie de trois petites niches murales et d'au moins trois autres jours semblables au premier. Percés dans la même façade que la porte mais à distance, deux autres jours suggèrent par leurs proportions différentes qu'ils éclairaient une seconde division, aujourd'hui disparue et dont ne subsiste aujourd'hui qu'un arrachement de mur. Après un changement d'orientation, la façade nord, elle-même amputée, s'interrompt sur les vestiges d'une seconde porte, indice de la disparition d'une troisième division correspondant peut-être à un ancien passage.
A l'étage, la partition longitudinale du rez-de-chaussée n'était pas reconduite et semble avoir cédé la place à une partition transversale ayant permis à une salle de se développer sur toute la longueur de la façade principale. C'est du moins ce que suggère la série de cinq fenêtres à colonnettes et à coussièges, ornées d'oculus polylobés, qui s'y développe sur un bandeau d'appui continu. Au niveau supérieur, sans doute au-dessus des toitures, se développe le crénelage. Celui-ci résulte d'un changement de parti, intervenu vraisemblablement en cours de construction, comme le suggère la trace de rampant visible dans la maçonnerie de moellons à l'angle ouest de la façade-écran. Les merlons, surmontés d'un chaperon biseauté sans larmier, y surmontent une retraite intérieure correspondant à une ligne de trous d'encastrement. Une galerie de circulation, dont l'accès reste énigmatique, était donc prévue, voire un hourd en surplomb comme le suggèrent les quelques pièces de bois encore engagées dans ces boulins. Il semble toutefois qu'elles résultent d'une mise en place récente. L'église n'a conservé de ses dispositions médiévales qu'une travée romane voûtée en berceau, inscrite dans une tour carrée, précédée par un narthex dont les élévations latérales appartiennent également à la construction originelle.
Extérieurement, la tour quadrangulaire, de 7 m de côté pour 12,5 m d'élévation, flanquée d'une tourelle d'escalier, offre l'aspect d'une "turris" militaire, même si ses crénelages fictifs semblent ne résulter que de la fantaisie des restaurateurs du siècle dernier. De fait, le parti général en est très proche de celui que l'on observe à l'ancienne chapelle des templiers de Lacapelle-Livron. Dans les deux édifices, une courte et haute travée romane occupe la partie basse de la "turris", flanquée d'un escalier en vis hors-oeuvre, inscrit dans une tourelle carrée. Les chapiteaux y sont épais et frustes, décorés de têtes d'angles, de palmes en bas-relief ou de feuillages lisses, parfois terminés par des boules. Sur des tailloirs saillants, ils portent sur quatre arcades dissymétriques une voûte en berceau à Aujols et une coupole sur trompe à Lacapelle-Livron, soulignés par d'épais cordons d'imposte en quart de rond. A Aujols, une porte en plein cintre donne accès l'escalier, en vis de saint Gilles. Décalée dans la travée, afin d'éviter la tour d'escalier, une fente de jour inscrite dans une ample archivolte intérieure ouvre sur la face sud. En dépit du vocabulaire précoce des bases, où se manifeste l'influence de l'architecture romane du Quercy septentrional (Cahors, Beaulieu, Bonneviole), les chapiteaux font référence quant à eux au troisième art roman observé notamment dans les ouvrages du début du XIIIe siècle que sont la nef de Figeac ou celle de Saint-Urcisse de Cahors. Pour sa part, l'église de Lacapelle-Livron dont les caractères stylistiques sont semblables n'aurait été édifiée qu'aux alentours de 1225. Les rapprochements formels qui l'associent à Lacapelle-Livron incitent à porter une attention particulière au crénelage néo-médiéval insolite de la tour d'Aujols, lequel, établi à la même hauteur que celui du logis voisin, pourrait procéder d'une restauration plutôt que d'une simple invention. Dans ce cas, précédant l'édification de l'église proprement dite, la tour d'avant-nef, de même qu'à Lacapelle-Livron, aurait primitivement constitué la "turris" du château, supposition qui rejoint ici les témoignages de 1310.

Éléments protégés MH : les restes du mur crénelé dit Les Créneaux : inscription par arrêté du 25 juin 1929. (1)

château d'Aujols, place de l'Eglise, 46090 Aujols, propriété de la commune, ne se visite pas.

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(1)  
    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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