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Entre les murs du
château siffle la plainte aiguë des vents furieux, quand sévit la tempête.
Aux beaux jours, les vieilles pierres, ambrées par le soleil, ressuscitent
l’écho de moments oubliés. Du jardin suspendu, où, à la belle saison, un
tilleul centenaire jette une ombre fraîche sur des iris en fleurs, l'œil
saisit jusqu’à l'horizon l’ondoyante étendue d’un paysage immuable. Tel,
dans sa vertu champêtre, qu’il devait apparaître, autrefois, aux seigneurs
de ces lieux. La sévère demeure porte leur nom: Marsa. Implantée près de la
bastide de Beauregard, elle a longtemps été appelée Labastide-Marsa. Cette
famille de chevaliers de la châtellenie de Caylus émerge dès le début du
XIIIe siècle dans le cartulaire des Templiers de Lacapelle-Livron. Quelques
décennies plus tard, en 1267, un litige s’élève entre le Temple et les
seigneurs de Marsa au sujet de dîmes indûment perçues par ces derniers au
détriment du puissant Ordre. Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis,
alors comte de Toulouse, reçoit une plainte des Templiers. Les Marsa,
chevaliers modestes, doivent s’incliner. Au siècle suivant, les Marsa sont
représentés à la cour pontificale d'Avignon, certains membres de la famille
y sont écuyers. Après la guerre de Cent Ans, Jean de Marsa habite son
repaire. Pour pallier le déguerpissement de ses gens, dû aux ravages de la
guerre, il s’emploie alors à repeupler, au moins en partie, son territoire,
dont il accense les terres vers 1460. En 1504, lors du dénombrement pour le
ban et l’arrière-ban, Pierre de Marsa fait la liste de ses biens. Mais il
demeure, non loin de là, dans son fief de Saillac. Au XVIIe siècle, le
château devient la propriété d’un parent de la famille: Emmanuel de
Lagardelle. Quelques années avant la Révolution, les enfants de son
descendant auront pour précepteur Guillaume Lacoste, futur historien, auteur
de l’imposante Histoire Générale du Quercy. En 1786, Jean de Saint-Martin
est devenu le seigneur des lieux. Quant aux descendants de la branche
cadette des Marsa, celle de Saillac, ils traverseront le XVIIIe siècle dans
une demi misère, jusqu’à l’extinction de leur nom. Les Marsa portaient
"D'azur à trois rocs d'échiquiers d’argent". (1)
Le château et ses dépendances sont disposés autour d'un vaste espace ouvert
qui en constitue aujourd'hui la cour, mais où Jean Lartigaut pouvait
supposer l'existence d'un habitat subordonné, avec une rue publique, qui se
serait en partie maintenu jusqu'au XVIIe siècle. Le logis se compose de deux
groupes de corps de bâtiment reliés par un corps de galerie, d'une vingtaine
de mètres de long, qui se signale à l'extérieur par ses deux niveaux de
croisées. Le groupe nord-est comprend la tour en pierre de taille du XIIIe
siècle : de plan carré, elle était accessible par une porte haute, couverte
par un arc brisé, qui est conservée au deuxième niveau de l'élévation sud.
L'un des deux corps de bâtiment qui lui sont accolés contient un escalier en
vis, dont la porte présente une mouluration à bases prismatiques et
baguettes croisées. La partie sud-ouest est également composée de plusieurs
corps de bâtiment qui portent les marques d'époques différentes. On y
remarque en particulier des encadrements de fenêtres à cavet, du XVe ou du
XVIe siècle, et de grandes fenêtres rectangulaires du XVIIe siècle. A
l'angle sud-est, un bâtiment en forme de tour était couronné par un hourd
dont on distingue encore les poutres, sciées, qui portaient
l'encorbellement. (2)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 27 juillet 1979.
château de Marsa ou
de Labastide-Marsa 46260 Beauregard, propriété privée, ne se visite pas.
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