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La masse imposante du château de
Béduer domine à la fois le village dont il porte le nom et la campagne
alentour. De très loin sa silhouette massive attire le regard, dans ce
paysage vallonné de la vallée du Célé. Dès le Xe siècle, le fief est
l’apanage de la famille de Barasc. Très ancienne lignée, l’un de ses membres
participera à la première croisade, en compagnie de Bertrand, comte de
Toulouse. Au XIIIe siècle, survient la cruelle guerre contre les Albigeois.
En 1214, Déodat Barasc offre ses services à Simon de Montfort et va l’aider
dans sa sanglante entreprise à travers les terres du Quercy. À ce moment-là,
les Barasc sont très puissants et ne possèdent pas moins de onze châteaux
répartis dans l’est de la province. En 1298, Arnal Barasc de Béduer est
qualifié de baron dans une lettre adressée par Philippe le Bel à Pierre de
Mornay. On le charge de céder la plus grande partie du Quercy aux agents du
roi d’Angleterre. Pendant la guerre de Cent Ans, le château résistera
vaillamment aux attaques anglaises. Mais pendant les guerres de Religion, il
sera occupé par les troupes protestantes. En 1555, meurt le dernier seigneur
de Barasc. Après une série de conflits, la forteresse échoue, en 1598, à
Jean de Narbonnès. Quelques années plus tard, sa veuve convolera à nouveau,
avec un marquis de Lostanges, faisant ainsi entrer cette nouvelle famille
dans les murs. Elle y restera plus de deux siècles. Pendant la Révolution,
Henri de Lostanges sera le dernier gouverneur et sénéchal du Quercy. Homme
affable, sa popularité évitera au château de subir d'importants dégâts.
Seule la haute tour médiévale, symbole à des kilomètres à la ronde d’un
système féodal honni, est alors abaissée d’une vingtaine de mètres. En 1874,
les Lostanges vendent la demeure aux sœurs de la Sainte-Famille qui, très
rapidement, la cèdent aux Colrat de Montrozier. Le gendre de ces derniers,
Maurice Fenaille, ne va pas tarder à se faire connaître dans la province en
sauvant de la ruine définitive le merveilleux château de Montal. En 1939,
Béduer est acquis par une jeune femme, l'écrivain Jean Voilier, amie de Paul
Valéry qui fera de longs séjours en ses murs. Depuis 1985, le nouveau maître
des lieux a ouvert les portes de la vieille demeure aux artistes et aux
savants désireux de se rencontrer, ainsi qu’aux vacanciers souhaitant
séjourner entre ses murs marqués du sceau de l’Histoire.
Un parc magnifique ombragé de tilleuls, un jardin de roses et un verger
déploient leur beauté sereine devant la façade principale. Du château
médiéval ne subsiste que le plan général. En effet, la demeure subit une
importante restauration au XVIIe siècle. La tour arasée du XIIIe siècle est
le vestige le plus important de l’ancienne construction. Dépourvue de
contreforts, elle comporte trois niveaux: un rez-de-chaussée voûté, à
l’origine aveugle, surmonté de deux salles. L'une comporte des meurtrières,
l’autre une fenêtre ternée percée sous un arc de décharge. Les corps de
logis sont tous éclairés par des ouvertures modernes. L'ensemble de
l’édifice porte la marque du XVIIe siècle: les balustres de la terrasse,
l’escalier intérieur, le portail à bossage finement ciselé qui permet
l’accès à la cour intérieure. On devine encore au-dessus les traces de
l’ancien pont-levis. Des armoiries sont sculptées à la partie supérieure de
la porte. À l’intérieur, il subsiste certains éléments plus anciens, comme
la cheminée des cuisines, datant du XIIe siècle. La grande salle où se sont
réunis trois fois les états généraux du Quercy au XIVe siècle, recèle une
belle cheminée dont les piétements sont du XVe siècle. Les blasons de
Dieudonné de Barasc et de sa femme Antonia de Gimel, du fils de Dieudonné et
de Claude de Balzac, son épouse, y sont gravés "Aux 1 et 4 à la vache
passante colletée et clarinnée d'azur", qui est de Barasc, "aux 2 et 3
d'azur, à quatre cotices d’argent en barre et une cotice de gueules en
bande, brochant sur le tout", qui est de Gimel, "d'azur à trois flanchis
d'argent, au chef d'or chargé de trois flanchis d’azur", qui est de Balzac.
Cette salle est aussi remarquable par la somptuosité du décor polychrome des
poutres de son plafond. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de l'ancien donjon ; le
porche d'entrée à bossage : inscription par arrêté du 25 juillet 1973.
château fort de Béduer 46100 Béduer, tel : 05 65 11 40 18, la salle des
États offre une capacité de 100 personnes pour vos réceptions familiales ou
entre amis, hébergement pour 17 personnes, le château est agrémenté d'un
joli parc aujourd'hui...
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