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Bélaye est un ancien "castrum",
accroché au sommet d’une "cevenne", dominant le Lot d’une hauteur de
cent-trente mètres. En 1228, la châtellenie est incluse dans la temporalité
de l’évêque de Cahors, sans qu’on puisse déterminer encore aujourd’hui de
qui elle avait acquis le fief. Les coseigneurs seront les Séguier et les
d’Orgueil. En 1329, Guillaume Séguier hommage à l’évêque de Cahors pour ses
terres de Bélaye. Les d’Orgueil rendront le même hommage en 1359, 1392,
1402, 1461. Pendant la guerre de Cent Ans, le village va subir les ravages
et les exactions de ce long conflit. En 1340, les seigneurs de Durfort, de
Pestilhac et de Jean des Junies, passés aux Anglais, viennent faire le siège
des lieux. Ils arriveront à s’en emparer grâce à la trahison d’un marchand,
Catinas. Le seigneur de Durfort occupera ensuite le fort avec ses troupes.
Il fera entreprendre la reconstruction du village, très endommagé par
l’assaut, afin de renforcer ses défenses pour tenir un long siège. En 1348
enfin, il quitte la place après avoir reçu de Bertrand de Cardaillac, évêque
de Cahors, 3000 écus d’or et l’annulation de son excommunication. Le sieur
Catinas sera alors puni de sa traîtrise. Enfermé dans un tonneau piqué de
pointes à l’intérieur, il sera précipité du haut des falaises dans les eaux
du Lot. Bélaye sera néanmoins à nouveau occupé par les Anglais sous la
houlette de Bertugat d’Albret et du sénéchal de Bordeaux, sous le règne de
Charles VII et ce pendant un demi-siècle, jusqu’en 1442-43.
Le village connaîtra encore au siècle suivant les funestes conséquences des
guerres de Religion. Malgré la signature de l’édit de Poitiers, suspendant
les hostilités entre catholiques et protestants, un aventurier, le capitaine
Treps, envahit le fort en 1579, qui sera pillé impitoyablement. Le roi de
Navarre, futur Henri IV, lui écrit alors: "Capitaine Treps, ayant entendu le
refus fait aux commissaires députés pour l’établissement de la paix en
Languedoc, de rendre le château de Bélaye que vous détenez, quelques
remontrances que vous ayent été faites par lesdits commissaires et par les
Srs vicomte de Gourdon et Scorbiac, je vous ai bien voulu dire que je l’ai
trouvé mauvais, vous enjoignant et commandant très expressément que vous
ayez incontinent la présente reçue, à sortir du fort ensemble ceux qui y
sont entrés avec vous, et icelui fort quitter et abandonner, sans y faire
aucun dégât. L'assurance que j’ai que suivrez ma volonté m’empêchera de vous
en faire plus longue lettre que pour prier Dieu vous donner, capitaine
Treps, heureuse et longue vie". Après son départ, le sénéchal de Vésins
ordonne la destruction de la forteresse afin d’éviter une nouvelle
occupation. Quelques vestiges de la demeure épiscopale subsistent: logis,
courtines, archères cruciformes, quelques pans de murs du fort, un portail,
une maison de chevaliers, l’église du XIVe siècle, donnant à l’ensemble le
charme mélancolique des lieux désertés. (1)
château
de Bélaye 46140 Bélaye, propriété privée, visite des extérieurs uniquement,
vestiges.
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