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En 1300 les barons de Luzech
possédaient un fief dans la paroisse de Caillac : le masage de Langle et le
masage du Prunhac. Les Luzech prétendent y exercer la basse justice. Un
texte de 1375 nous apprend que les Luzech sont propriétaires des moulins
dels Angles.. Vers 1420 Guillaume-Amalvin V de Luzech détache Langle de sa
baronnie en faveur de son fils cadet Gasbert. Ce qui accentua les différends
entre les barons de Cessac seigneurs de Crayssac et les Luzech. Chacun ayant
des prétentions sur les possessions et les droits de justice de l’autre. Or
le nouveau seigneur de Langle pouvait revendiquer une part de l’héritage de
ses aïeux seigneurs de Crayssac. Tout ceci amena les deux seigneurs à
transiger dans un acte en date du 28 avril 1447. Cet acte fonde la
seigneurie de Langle, puisque après avoir rappelé les possessions de Gasbert,
il obtient le droit de baile (c'est-à-dire de se fortifier), ainsi que la
basse justice sur son fief qui est délimité avec précision. Les barons de
Cessac seigneur de Crayssac conservent les autres justices et doivent
recevoir l’hommage de ceux de Langle. La seigneurie de Langle englobait un
territoire d’environ 350hectares. La limite partait de la croix du Prunhac
(aujourd’hui dite de Vidaillet), elle suivait le chemin en direction de
Lapoujade, obliquait vers le nord en passant au dessus du hameau du Suquet,
traversait les prés sur le chemin au bout des prés de Langle, gravissait la
cévenne au dessus de la métairie de Langle, longeait la ligne de crête et
redescendait au Bourrut. La frontière était ensuite le Lot jusqu’au dessous
de la Moulinette, où le chemin remontant à la croix du Prunhac finissait de
délimiter la seigneurie.
Le château fut construit en bordure de la rivière Lot et d’un petit ruisseau
venant des combes de Crayssac que l’on nomme le Baoury. Le moulin de Langle,
dont l’existence est prouvée au XIVe siècle, était une source importante de
revenus pour l’époque, qu’il fallait surveiller de près. De plus le Lot
était la principale voie de transport de marchandises de la région sous
l’ancien régime et son contrôle était un enjeu majeur. Ce contrôle ainsi
qu’un prélèvement de taxes sur les marchandises, étaient facilités par la
présence du barrage alimentant en eau le moulin (et qui était un obstacle à
la navigation). L’hypothèse de la construction du château de Langle à
l’emplacement d’une exploitation agricole ou d’un ancien fort de l’époque
médiévale n’est pas à exclure, même si aucune preuve ne vient l’étayer.
Trois phases de construction apparaissent en observant attentivement le
château. La partie la plus ancienne semble être l’aile vers le Lot, qui
possédait autrefois des baies géminées et un bastion semi-circulaire face à
la rivière. Ensuite fut construit une partie de la façade donnant sur la
cour d’honneur. Ce bâtiment était arrondi à ses extrémités pour faciliter sa
défense. Un arrondi est visible au sud, l’autre existe encore, mais se
trouve dans le bâti et abrite l’escalier. Enfin le bâtiment sur la cour
d’honneur fut allongé : cette partie est délimitée par un chemin de ronde
sous les combles. Les travaux durent commencer sous Gasbert de Luzech, ils
se poursuivirent sous son fils et sa petite fille. En effet, ce sont les
armes des Geniès qui furent placées au dessus de la porte. Le château de
Langle avait un but défensif affiché, il était très austère, ce qui lui
valait le qualificatif de « Castel nègre » par les populations locales. Il
n’y avait aucune ouverture au rez-de-chaussée, hormis donnant sur la cour
d’honneur qui était bien protégée. Les fenêtres étaient rares et de petites
dimensions sur l’ensemble des façades. Le toit était fait de pierres plates.
La façade nord était protégée par les mâchicoulis du chemin de ronde ainsi
que par une échauguette (angle nord-ouest) qui permettait de défendre
éventuellement la tour en demi-lune du baile. A l’ouest deux tours fermées
les angles formés par l’aile allant vers le Lot. Le reste du bâtiment était
ceint par le petit baile formant la cour d’honneur. A cette époque, les
pièces à vivre se trouvaient dans les étages, le rez-de-chaussée étant
occupée par une cuisine (avec sans doute un fournil dépassant de la façade
nord) et des réserves. En 1882, le château fut entièrement restauré.
L’architecte inspiré par Viollet-le-Duc, transforma profondément l’édifice :
la plupart des fenêtres furent agrandies ou refaites (deux seulement sont
d’origine !), la toiture en pierre céda la place à une couverture d’ardoise,
l’échauguette nord-ouest disparut, la façade ouest de l’aile vers le Lot fut
entièrement rebâtie (en supprimant le petit bastion). Enfin le château gagna
un donjon de style médiéval avec sa guette. Les travaux supprimèrent la
cheminée extérieure sur la façade nord, ainsi qui le hourd qui protégeait
l’entrée de la cour d’honneur. Au cours des années suivantes, les communs et
autres granges furent aussi restaurés. La Chapelle du château fut bâtie à la
fin du XVIIe siècle pour que les seigneurs de Langle puissent régulièrement
y assister à la messe, mais aussi comme lieu de sépulture. Il est probable
que Louis de La Tour fit construire cette chapelle et fut ainsi le premier à
y être enterré. (1)
château de Langle 46140 Caillac, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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