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Les premiers seigneurs attestés de Calamane sont
les Béral, ou Béraldy, selon le bon plaisir des copistes médiévaux, grande
famille de banquiers caorsins. En 1328, le mariage de Delphine Béraldy avec
Raymond de Durfort, fils d’une vieille et noble lignée de l’Agenais, fait
entrer cette famille dans les lieux. Le nouveau seigneur restera fidèle au
roi de France pendant cette période troublée de la guerre de Cent Ans. Mais
son petit-fils Raymond-Bernard sera, au siècle suivant, au côté des Anglais.
En 1426, il participera à la prise du château épiscopal de Mercuès. Les
années qui suivent le voient à la tête d’une petite armée, exerçant
continuellement des ravages aux environs de Cahors. Il tentera même
d’assiéger plusieurs fois la ville, mais en vain. De nature perfide, il
n’hésite pas à changer de camp au gré de son humeur, et surtout, de ses
intérêts. Il s’alliera ainsi, à un moment donné, au chef du parti français,
Audonnet de Lustrac, pour s'emparer de force du château de La Chapelle qu’un
sien cousin lui avait légué. En 1430, les États du Quercy, épuisés par ses
manœuvres de harcèlement, se résignent à lui payer une rançon afin que ses
troupes évacuent le château de Mercuès. Ce n’est pourtant pas la gêne qui
pourrait expliquer son comportement. Il avait épousé en secondes noces
Marguerite de Cazeton, richissime héritière, qui lui avait apporté en dot
les seigneuries de Salviac, Léobard, Saint-Germain, Septfons, Saint-Clair,
Costeraste, Lafontade, Coupiac, Laval et le Mont-Saint-Jean. Autant dire
qu’il détenait la plus grande partie du Gourdonnais. Quand il meurt en 1448,
"après avoir fait beaucoup de mal à son pays", nul ne le regretta. Au siècle
suivant, surviennent les honteuse guerres de Religion. Un Durfort,
Symphorien, seigneur de Duras, se distinguera comme son ancêtre collatéral,
en embrassant le protestantisme et en dévastant le Quercy. Au XVIIe siècle,
Calamane devient la possession d’une famille originaire du Sarladais, les de
Losse. En 1672, Jean-Cyrus de Losse, seigneur et marquis de Calamane,
hommage pour toute justice, haute, moyenne et basse, ainsi que pour sa
seigneurie, ses terres et son château. Au siècle suivant, les
Laroche-Lambert succédant dans les lieux aux Pouzargues, sont devenus les
occupants de la demeure. Pendant la Révolution, Jean-Gaspard de
Laroche-Lambert ayant émigré, ses biens sont confisqués et vendus aux
enchères, mais en 1796, madame Fabres, sa veuve, pourra se porter acquéreur
du château après la mort de son mari, guillotiné à Paris en 1794. La demeure
sera à nouveau vendue, en 1862, aux aïeux des propriétaires actuels.
Situé à l’est du village, en contrebas du viaduc construit au siècle dernier
pour la voie de chemin de fer Paris-Toulouse, le beau château de Calamane
dresse ses deux grosses tours circulaires, insensible à l’intrusion des
machines de ferraille, solidement ancré sur ses terres. Si la façade nord
peut sembler austère et rustique, c’est un trompe-l’œil destiné à cacher la
beauté raffinée de la façade sud et sa tour Renaissance. Le château se
compose d’un corps de bâtiment rectangulaire, flanqué, à ses deux
extrémités, d’une massive tour ronde arasée, dont les murs ont trois mètres
d’épaisseur. Les traces de mâchicoulis qui ceinturent l’édifice sont les
seuls vestiges de ses anciens moyens de défense. Dans la cour d'honneur, une
élégante tour hexagonale à quatre pans visibles fait saillie sur la façade.
Elle renferme un escalier en vis. Elle est percée d’une porte en accolade,
décorée de roses épanouies, datant du XVe siècle. Cette porte est surmontée
d’une demi-croisée à bases prismatiques, incluse dans l’accolade. Au-dessus,
une large croisée Renaissance, au rebord sculpté de bâtons écôtés, est
encadrée par deux larmiers figurant, l’un un cavalier, l’autre un renard
capturant un lièvre. Le blason qui orne la porte est malheureusement
martelé. On peut supposer qu’il figurait les armes des Durfort, "D’argent à
bande d’azur". La demeure repose sur de vastes caves voûtées, dont l’une
possède une belle porte en plein cintre du XVe siècle. Une cheminée de
Calamane a été remontée au château de Giverzac en Dordogne. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité : inscription par arrêté du 29
mars 1929.
château de Calamane 46150 Calamane,
propriété privée, ne se visite pas, visible de la route.
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