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Après avoir appartenu aux Lamothe-Bateng, la
demeure passe en 1765, à la famille Belleud de Saint-Jean. Un événement
tragique va s’y dérouler pendant la Révolution. En mai 1791, Antoine-Joseph
de Belleud, dit Monseq, gendarme du roi, son frère Jean-Jacques, dit
Lamarasquière, ayant appartenu à la "Garde du dedans" du roi, se prennent
d’altercation avec un régiment des gardes nationaux sous les ordres de
Ramel, futur général d’Empire. Les deux frères se réfugient dans leur maison
située sur la place du bourg. Assiégés par les soldats, ils refusent de se
rendre. Ayant vu leur proche château de Bateng pillé par des
révolutionnaires au début de cette année-là, ils redoutent un nouveau
saccage. Une bataille s’engage alors. Les frères, retranchés avec leurs
domestiques, tirent sur la Garde. Celle-ci fait appel à une bande de
"citoyens volontaires", et riposte violemment. À la fin de cette première
journée de siège, deux brigades de gendarmeries sont envoyées en renfort par
la commune de Cahors, accompagnées, au fur et à mesure de son avancée dans
le pays, par une foule d'hommes armés. Rendus fous furieux, les Belleud
tuent un soldat. Dans l’échauffourée qui s'ensuit, Lamarasquière est arrêté
alors qu’il essayait de s’enfuir. Toujours retranché dans sa demeure, son
frère continue à se battre comme un forcené. Il réussit à mettre le feu aux
maisons voisines. Mais le lendemain, comprenant que la partie est perdue, il
se donne la mort. La foule se déchaînera sur son corps, qui sera pendu à
l’ormeau de la place après avoir été décapité. Le lendemain, son frère
Jean-Jacques sera massacré par le peuple lors de son arrivée à Cahors.
Ramel, impuissant, n’avait pu intervenir. Il sera lui-même assassiné à
Toulouse, en 1815, après avoir connu une vie mouvementée au service des
armées napoléoniennes. La demeure a subi différents remaniements au cours
des siècles. Massive construction rectangulaire, elle possède encore sur sa
façade ouest deux baies géminées. Une belle porte en arc brisé permet
l’accès aux caves voûtées. La façade est présente deux ouvertures ogivales
murées. Une étroite tourelle quadrangulaire remaniée flanque la façade sud
en son milieu. (1)
Éléments protégés MH : la façade du XIIIe siècle : inscription par arrêté du
20 décembre 1924.
château de Lamothe-Bateng,
impasse des Chambrettes, 46170 Castelnau-Montratier, propriété privée, ne se
visite pas.
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