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On
sait que la seigneurie de Cavagnac, depuis le milieu du XIIe siècle au
moins, était tenue sous la suzeraineté des abbés de Beaulieu par le lignage
éponyme et que celui-ci jouissait du droit de sépulture dans le cimetière de
l'abbaye. Ces liens avec Beaulieu n'excluaient pas une certaine proximité
avec les cisterciens d'Aubazine. En 1142, un certain Guillaume-Robert de
Cavagnac, agissant conjointement avec le vicomte de Turenne, présidait à la
constitution de la grange cistercienne de Saint-Palavy, attenante à sa terre
de Cavagnac. Aux "Robert" de Cavagnac, descendants de Guillaume-Robert,
succédèrent des Giscard (ou Guiscard), originaires de Gagnac. Cette
succession ne se produisit sans doute pas avant la fin du XIVe siècle car,
en 1351, le damoiseau Rigald de Cavagnac, qui prêtait serment tête nue au
vicomte de Turenne sur le pont du Rhône à Avignon, pour ses possessions de
Cavagnac, était encore un descendant direct de Guillaume-Robert. Mais,
désormais, il n'était plus seul seigneur de Cavagnac et partageait ses
droits avec le chevalier Guillaume de Vassal et entre temps la suzeraineté
était passée des abbés de Beaulieu au vicomte de Turenne Guillaume-Roger de
Beaufort, neveu du pape Clément VI. Antoine de Guiscard est seigneur de
Cavagnac en 1454 ; lui succède son neveu Antoine de Guiscard, seigneur de
Cornac, qui dénombre au roi en 1504. La châtellenie devient baronnie au
début du XVIIe siècle et les Giscard occupent les lieux jusqu'à la
Révolution ; le château devient ensuite propriété des Materre de Chauffour,
magistrats.
La tour-maîtresse qui est conservée date du XIIIe siècle, ainsi peut-être
que les vestiges d'un logis primitif reconstruit ou réaménagé aux XVe et
XVIIe siècles. Caractérisé par ses fenêtres chanfreinées à appuis épais et
ses canonnières pour arme de faible calibre percées pour certaines d'entre
elles dans les allèges, le pavillon bastionné, pentagonal, qui prolonge
l'aile orientale, en dépit de son allure médiévale, ne date apparemment que
de l'extrême fin du XVIe siècle ou des premières décennies du siècle
suivant. L'aile orientale du logis a fait l'objet de plusieurs
réaménagements vraisemblablement de la seconde moitié du XVIIe siècle : les
grandes fenêtres rectangulaires ouvrant sur la cour, de même que les
cheminées à manteau de bois mouluré du premier étage datent de cette époque.
D'une tour d'escalier en vis, que les réfections du XIXe siècle ont fait
disparaître, reste une porte moulurée remployée, attribuable à la fin du XVe
siècle. L'ensemble des logis a par la suite fait l'objet d'une recomposition
d'envergure, réalisée vers la fin du XVIIIe siècle, sans doute par un
Materre de Chauffour. Des similitudes stylistiques précises incitent de les
rapprocher du portail de l'église, daté par une inscription de 1779.
L'importance des parements retaillés à la boucharde montre cependant que des
réfections y furent réalisées dans la seconde moitié du XIXe siècle comme le
confirment le grand escalier et la rampe de fonte qui le décore. Il n'est
donc pas impossible que la Révolution ait interrompu en cours le projet de
reconstruction.
Le château de Cavagnac est implanté à l'extrémité d'un promontoire dominant
la vallée de la Tourmente, au contact immédiat de l'église paroissiale et
d'un modeste bourg castral. Il dispose ainsi d'une vue étendue sur la vallée
de la Tourmente, face au donjon de Cazillac.En vis-à-vis du parvis de
l'église, un portail moderne adossé à une grange ouvre aujourd'hui sur une
avant-cour, laquelle précède un second portail encadré par des pilastres
néoclassiques. Autour de la seconde cour, de plan carré, se développe un
ample logis en équerre, relié par une courtine moderne à l'ancienne
tour-maîtresse établie au milieu de la face occidentale. Un gros
mur-bouclier en éperon, couronné de mâchicoulis, s'interpose entre l'aile
orientale et le premier portail. A l'arrière du quadrilatère de logis une
esplanade de jardins occupe la pointe de l'éperon. Elle est cernée par un
mur d'enceinte formant fausse braie et flanquée de tourelles en fer à
cheval. L'une de ces tourelles protège une poterne réaménagée au XVIIe
siècle et ouvrant côté vallée. Projeté en avant de l'ancienne enceinte dont
ne subsistent plus que les accroches, le pavillon pentagonal, insolite "faux
donjon", tournait vers l'entrée un épais éperon de maçonnerie destiné,
semble-t-il, à résister à des tirs d'artillerie à en juger par son épaisseur
: 3,40 m à la pointe pour des murs latéraux de 1,70 m. Une cave voûtée en
occupe le rez-de-chaussée. Elle surmonte un puits sec de plus de 20 m de
profondeur, retaillée dans le roc à partir d'une cavité naturelle. Une
meurtrière profonde mais de faible calibre, orientée vers l'entrée, en
constitue le seul dispositif défensif.
Un escalier en vis, aménagé après coup dans la masse de l'éperon, permettait
de relier cette salle basse aux étages, à usage de chambre. Un second
escalier, aménagé dans un angle opposé prenait le relais pour joindre les
combles et donner accès aux mâchicoulis par l'intermédiaire d'un simple
créneau ménagé dans le comble. Non sans une certaine sophistication, la
galerie de mâchicoulis, étant droite, ne suivait donc pas le tracé de
l'éperon et nécessitait un accroissement progressif de la hauteur des
consoles vers les angles. On peut supposer que cette bizarrerie eut au moins
pour effet de simplifier le tracé des toitures.
Le deuxième étage du pavillon, le mieux conservé, est dallé aujourd'hui par
les anciennes marches de la grande vis disparue. Eclairé par une grande
croisée chanfreinée dont les meneaux dormants étaient en menuiserie, elle
était chauffée par une vaste cheminée encastrée au revers de laquelle une
longue gaine traversant l'éperon menait à des latrines.
La tour féodale, la "turris", est un ouvrage de faible ampleur (5,85 x 5,65
m), épaissi à la base par un soubassement à ressaut qui porte ses dimensions
à 6,20 m. Elle était couverte jusqu'à une époque assez récente, par une
toiture en ardoises, surmontée d'un clocheton. La brèche qui donne accès à
sa salle basse résulte d'un percement relativement récent. Ce caveau était
donc accessible à l'origine, depuis le premier étage qui était l'étage
d'accès. Porté par un plancher établi sur de fortes retraites, cet étage
était initialement couvert par une voûte en berceau dont seuls les reins et
le cordon d'imposte en quart de rond ont été conservés. Deux portes lui
donnaient accès, l'une tournée vers la cour, face est, l'autre vers
l'extérieur, face ouest. La porte ouvrant vers l'extérieur est couverte par
un arc en plein-cintre composé de claveaux profonds. Son arrière voussure
est en arc segmentaire. La seconde porte, située à 5,70 m environ au-dessus
du niveau de la cour, est percée au milieu du panneau est. Différente de la
première, elle est couverte par un arc brisé segmentaire composé de claveaux
très inégaux en grès rouge et semble avoir été repercée dans la maçonnerie
d'origine. Il faut donc supposer que la "turris" était primitivement
accessible depuis l'extérieur de l'enceinte. La salle d'accès était
initialement couverte par une voûte en b erceau reposant sur deux cordons
d'imposte en quart de rond. Un jour en meurtrière l'éclairait au sud.
Éléments protégés MH : le château de Cavagnac : inscription par arrêté du 8
août 2013.
château de Cavagnac 46110 Cavagnac, c'est un descendant de la branche
cadette de la famille des Plas dite branche de Peyrilles et du Carriol qui
en est aujourd’hui propriétaire, tel. 06 24 56 30 65, location salles
réceptions, les pièces d’une capacité de 300 personnes s’ouvrent d’un côté
sur la cour d’honneur et de l’autre sur le parc qui peut accueillir des
cocktails.
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