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Pendant le XVIIe siècle c'est une branche cadette d’une des plus vieilles
lignées du Quercy, les Vielcastel de Merguil, qui est installée au repaire
de Gardes. L'existence des Vielcastel est attestée en 1259 dans des
reconnaissances faites au comte de Poitiers. Si la participation de certains
de ses membres aux premières croisades, colportée par la légende familiale,
n’est pas vérifiable, en revanche, Raymond de Vielcastel prend part à la
septième croisade en 1250. Au XVIIe siècle donc, Pierre de Vielcastel de
Merguil habite son repaire de Gardes, "où il y a château, maison,
basse-cour, grange, labourage d’une demi paire de bœufs en mauvais fond,
bois, vignes et jardins, soit quinze quartes de terre". Il possède en outre
de nombreuses maisons, moulins et villages, mais tous "de médiocres
revenus", car la famille, comme bon nombre de gentilshommes campagnards,
connaît une gêne qui va s’accentuer dans le siècle suivant, au point de
l’amener à la ruine totale et définitive. Au XVIIIe siècle, Henri de
Vielcastel de Merguil est acculé par les consuls de Marminiac (le berceau
familial) à faire la preuve de la noblesse de ses biens; un comble pour
cette lignée d’ancienne chevalerie, sinon il sera assujetti à payer la
taille. Pour ce faire, le malheureux est obligé d'engager des feudistes, ces
hommes de loi spécialisés dans le droit féodal, et de plaider sa cause
pendant dix ans devant les tribunaux, ce qui va achever de le ruiner. Pour
faire face à ces dépenses, il hypothèque tous ses biens. À sa mort, sa
veuve, Marie de La Roque-Bouillac, dans la détresse la plus extrême, doit
emprunter pour payer les frais. Elle meurt rapidement, en 1762, ce qui lui
évite de connaître, en plus de tous ses problèmes financiers, le terrible
drame qui va endeuiller les siens et avoir pour conséquence l’extinction de
cette branche des Vielcastel-Merguil. En 1763, son fils aîné Jean-Louis est
assassiné par son fils cadet, le chevalier de Vielcastel. Le motif ne sera
jamais éclairci, mais on peut supposer que la misère matérielle où se débat
la famille n’est sans doute pas étrangère à ce coup de folie. Arrêté et
emprisonné à Cahors, en 1764, le jeune homme s’évade trois jours plus tard.
Nul ne sait avec certitude ce qu’il devint ensuite. En 1776, le château de
Gardes est vendu par le tuteur des enfants de la victime à un avocat général
de la Cour des Aides de Montauban, Bernard de Boysson. Le château de Gardes
se trouve à deux kilomètres à l'ouest de Cazals. La demeure est un logis
modeste, de forme rectangulaire, chapeauté d’une haute toiture à quatre pans
recouverte de tuiles plates. Elle est entourée d'une enceinte flanquée d’une
tour ronde découronnée munie d’une petite bretèche. Une seconde tour ronde
plus petite abrite le pigeonnier près des communs. (1)
château de Gardes, D45, 46250 Cazals, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
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