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Au XIIIe siècle, les La
Popie, seigneurs de Cenevières, construisent et habitent le château. Vente
par Guillemette de La Popie à Jean de Gourdon de tous ses droits, les
vicomtes de Gourdon Cenevières deviennent les seigneurs du château et des
terres de Cenevières au XIVe siècle. En 1469, Olivier de Penne de
Gourdon hommage pour ses dépendances du dûché de Guyenne, des châteaux et
lieux de Gourdon, Sennebières, Saint Jean de Laur, Limogne, La Toulzanie,
Lugagnac, Puigourde, Gaiffier et Puylagarde. En 1531, Flottard de Gourdon,
vicomte de Gaiffier et de Cenevières, épouse Marguerite de Cardaillac,
Baronne de Saint Cirq La Popie, le château est transformé en Palais
Renaissance. De 1561 à 1616, Antoine de Gourdon, a joué un grand rôle parmi
les chefs Huguenots pendant les guerres de Religion. Convertit au
protestantisme par la Reine, Jeanne d'Albré, il reçoit très souvent à
Cenevières le Roi Henri de Navarre, futur Roi Henri IV. En 1580, prise de
Cahors par Henri de Navarre aidé d'Antoine de Gourdon. Fidèle serviteur de
la royauté, les terres de Cenevières sont érigées en Marquisat, en 1612, par
le Roi Louis XIII. En 1691, Charles-Barthélémy de La Tour du Pin, marquis de
Cenevières, quitte la religion protestante et épouse à Paris, Louise Emilie
Goussé de Rochelard, les témoins du mariage étaient le roi Louis XIV et
Madame de Maintenon. Charles-Frédéric de la Tour du Pin, marquis de
Gouvernet, épouse, en 1717, mademoiselle de Livry. Sauvé de l'incendie grâce
au vin de Cahors, l'édifice est pillé par les révolutionnaires en 1792.
Avant de monter sur l'échafaud en 1793, le marquis de La Tour du Pin vend le
château de Cenevières à M. Louis Naurissart, aîeul des propriétaires
actuels. En 1826, Mortimer Lesage, neveu de Naurissart, épouse Mademoislle
de Boÿs. A la fin du second empire, Charles Lesage, maire de Limoges, épouse
Julia de Cautillon de Lacouture. Celui-ci effectuera d'importants travaux
d'entretien à Cenevières : remparts, corps de garde, intérieurs... La fille
de Charles Lesage, la comtesse de Combarel du Gibanel, continue les travaux
de restauration vers 1919. Sa fille, Mme de Braquilanges assure la
maintenance jusqu'en 1981, et obtint le classement "Monument Historique" de
Cenevières en 1957 et l'a aussitôt ouvert au public. Monsieur et Madame Guy
de Braquilanges et leurs enfants continuent les travaux, et organisent des
animations et des découvertes pour contribuer au maintien et à l'embelissement
du château...
Le château développe entre deux cours des logis dissymétriques datant pour
l'essentiel des XVIe et XVIIe siècles et qui ont dû tenir compte des
contraintes de la topographie et de la présence de constructions
antérieures. L'entrée de la basse-cour est défendue par deux tourelles très
restaurées mais dont les meurtrières proches de celles de la barbacane de
Cahors accusent l'extrême fin du 16e voire le XVIIe siècle. La courtine au
centre de laquelle elle ouvre est flanquée par un grand bastion (à droite)
et, à ses extrémités, par deux tours rondes de fort diamètre. L'ancien
temple protestant est adossé au revers de la courtine et un châtelet
d'entrée secondaire ouvre en hauteur sur l'à-pic sur le front nord. Entre la
basse-cour et le rebord de la falaise s'interposent les logis. Ils dessinent
approximativement un arc de cercle évoquant l'enceinte supérieure des
anciens châteaux de falaise, comme on en voit un exemple à Rocamadour. Le
corps de garde se présente comme une épaisse tour carrée couronnée de
mâchicoulis, adossée aux logis et en avancée sur la basse-cour. Un
pont-levis au mécanisme atypique implique l'hypothèse que la tour était
précédée d'une fosse. A gauche du pavillon d'entrée, à l'extrémité nord de
l'aile principale, un autre pavillon (la tour "des Gourdon") agrémenté de
lucarnes et de fenêtres Renaissance à frontons correspond à une ancienne
tour médiévale reconnaissable aux vestiges de ses anciennes archères et de
ses fenêtres géminées et à la qualité de ses maçonneries de moyen appareil
que l'on retrouve sur le logis attenant. D'une première transformation,
attribuable à la fin du XVe siècle, date la cheminée monumentale de la
grande salle ainsi que quelques vestiges de croisées moulurées. Pour
l'essentiel, les autres transformations de ce logis primitif sont imputables
aux nombreuses campagnes de modernisation et d'agrandissement qui furent
menées entre le milieu du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. Les
vestiges de la construction médiévale primitive se concentrent dans la
partie nord de l'édifice actuel ; ils se composent de deux ensembles
disjoints : un logis rectangulaire accosté d'une tour carrée (la tour "des
Gourdon") et un second bâtiment inclus dans l'actuelle aile nord-est, en
rebord de falaise. Ces deux ensembles, distants de plus de 5 m et orientés
différemment, sont séparés, sous le niveau actuel des terrasses, par la
chapelle castrale et, au-dessus, par le grand escalier à l'italienne.
La tour carrée (8,15 m de côté) est conservée sur cinq niveaux dont deux
sont enterrés actuellement sous le niveau de la cour. Elle semble avoir
précédé la construction du logis, au moins en partie haute où l'accolement
est visible. Le niveau inférieur correspond à un caveau voûté en berceau
faiblement brisé, dont les murs particulièrement épais dépassent 2,70 m. Ce
niveau enterré était aéré par une ample fente de jour, inscrite dans une
embrasure à couvrement conique en arc brisé qui démontre qu'il correspondait
primitivement à un rez-de-chaussée. Le second niveau, également en sous-sol
aujourd'hui, est couvert en plein cintre et disposait initialement d'un
accès direct depuis l'extérieur par une porte en arc brisé à arrière
voussure segmentaire. Il était éclairé par une fenêtre rectangulaire
largement chanfreinée, inscrite dans une embrasure à couvrement conique en
arc brisé. Ce niveau correspondait donc primitivement à l'étage d'accès dont
les murs étaient considérablement amincis (1 m et 1,15 m) par rapport à ceux
de l'étage inférieur. Le rez-de-chaussée actuel correspond donc au deuxième
étage primitif. Les aménagements du XVe siècle, en le dotant d'une ample
cheminée, l'ont transformé en cuisine mais son usage était sans doute
différent initialement. Sur le panneau sud se trouve la porte d'entrée en
arc brisé. Elle a été condamnée au XVIe siècle et remplacée par une
canonnière à double ébrasement. Sur le même panneau, la présence d'un ancien
caisson de latrines est à relier à la surépaisseur du mur qui apparaît à
l'extérieur. Une deuxième porte, au centre du panneau est, assurait la
communication avec les salles attenantes du logis. A l'ouest, dans le
panneau occupé aujourd'hui par la cheminée, ouvrait une archère cruciforme,
visible à l'extérieur, mais dont la base est malheureusement masquée par un
escalier moderne. Sur la face nord, enfin, la porte qui ouvre aujourd'hui
sur les salles voûtées modernes qui portent la terrasse nord a été
réaménagée dans une fenêtre géminée dont les dimensions indiquent qu'elle
était semblable à celles des étages supérieurs. La salle est couverte par
une voûte d'ogives dont la clé ornée d'un fleuron suggère qu'elle pourrait
appartenir à l'état médiéval.
Le premier étage (ancien troisième étage) a été largement repris au XVIe
siècle. Il présente cependant des vestiges assez lisibles de ses
dispositions d'origine : deux fenêtres géminées à coussièges au nord et à
l'ouest, une ancienne porte d'accès et une niche de latrines au sud ; une
armoire murale à l'est. La porte de communication qui relie la chambre à la
grande salle est moderne de même que la mise à niveau de leurs sols. Le
repérage des percements primitifs montre en effet que les deux salles
n'étaient pas au même niveau et ne communiquaient pas dans leur état
médiéval. Le dernier étage présente une organisation semblable à celle du
niveau inférieur. Ses fenêtres géminées apparentes sur les faces nord et
ouest, en arc brisé brut, sans chanfrein, étaient soulignées par un appui en
gorge et cordon d'imposte biseauté portant des anneaux de bannes dont un est
partiellement conservé.
Le logis principal médiéval est accolé à la tour dont il semble néanmoins
sensiblement contemporain, les murs des deux constructions ayant pu être
solidaires en partie basse. Il s'agit est un bâtiment rectangulaire de 8,55
x 16,20 de deux étages, dont les murs étaient épais d'un peu plus d'un
mètre. Au rez-de-chaussée, l'espace disponible est recoupé en deux salles
inégales par un refend. Accessible par la tour attenante, la première salle
a elle-même été divisée en deux petites salles voûtées à l'époque moderne.
La salle d'origine disposait d'une armoire murale en arc brisé et sur
l'élévation regardant à l'est côté falaise, d'une porte en arc brisé et de
deux fenêtres établies à des hauteurs différentes. Ces baies ont été
remaniées ou condamnées par l'adjonction, au XVIIe siècle, d'une galerie à
voûtes d'arêtes établie sous une terrasse. La plus haute des deux fenêtres,
dotée d'un coussiège, surmontait la porte, impliquant de restituer un
plancher intermédiaire. L'élévation sud de cette première salle ouvre
aujourd'hui par un grand arc chanfreiné, sur une salle carrée terminée par
une abside à pans coupés et voûtée d'ogives, faisant office de chapelle
castrale. La voûte d'ogives, mal raccordée aux doubleaux, ne paraît pas
antérieure au XVe siècle. L'abside à pans coupés ouvrait par deux fenêtres
frustes, l'une sur la falaise et l'autre sur une venelle utilisée comme
couloir de latrines, situation qui peut faire douter que la salle ait eu dès
l'origine une vocation sacrée. La salle principale du rez-de-chaussée
correspond actuellement à une cuisine voûtée dont la cheminée actuelle, du
XVe siècle, a été rapportée récemment. La mise en place tardive de sa voûte
en berceau y a masqué les traces des éventuels percements médiévaux. Les
dispositions de l'étage sont plus lisibles. Contrairement au
rez-de-chaussée, il comporte une salle unique. Sur le pignon sud, subsistent
les traces de deux fenêtres géminées à coussièges condamnées dont l'une,
partiellement réouverte, montre deux formes en arc brisé surmontées par un
jour d'écoinçon en losange curviligne. Deux portes sont en partie conservées
sur les élévations est et ouest. Celle de l'est, fermant de l'intérieur de
la salle, a été condamnée par l'escalier à l'italienne du XVIe siècle ;
celle de l'ouest, fermant de l'extérieur de la salle, ouvrait sur un
bâtiment aujourd'hui disparu. Deux arrachements de murs, visibles sur
l'élévation sud de la tour et l'élévation ouest du logis laissent supposer
qu'un bâtiment disparu, de plan approximativement carré, reliait les deux
volumes. Edifié en même temps que le logis, il semble qu'il soit plus récent
que la tour sur laquelle il est venu se greffer. La superposition des portes
qui faisaient communiquer le bâtiment disparu avec la tour et leur
différence de niveau avec celles qui desservaient le logis, laisse penser
qu'un escalier a pu y prendre place. Un deuxième logis médiéval subsiste
dans l'extrémité de l'aile est, qui se présente sur la cour comme un ouvrage
homogène du XVIe siècle. L'examen de la face nord-est, sur la falaise,
montre en effet que la façade du XVIe siècle est venue raccourcir un
bâtiment initialement plus développé, comme le montre la croisée amputée de
l'élévation est, côté falaise. Or cette croisée de la fin du XVe ou du début
du XVIe siècle résulte elle-même du percement d'une maçonnerie antérieure
que son parement de moyen appareil permet d'attribuer au XIIIe ou au XIVe
siècle. Le repérage de ces maçonneries primitives permet de restituer un
bâtiment de 6,85 m de largeur, dont la longueur, aujourd'hui de 7,60 m
environ, atteignait initialement 8,90 m si l'on en juge par la position des
deux arcs de refend qui l'articulent intérieurement. Outre ces deux arcs de
refend, deux portes au moins semblent appartenir à la construction
d'origine. L'une, dans l'élévation nord, ouvre sur un conduit étroit ou une
venelle qui aboutit, côté falaise, à un caisson de latrines réaménagé après
coup et dont subsistent les corbeaux. La seconde porte, couverte par un
linteau, ouvre directement sur l'à-pic. Accompagnée de deux trous
d'encastrement au niveau du sol et au niveau de son linteau, il est
vraisemblable qu'elle desservait initialement un hourd. Le bâtiment médiéval
disposait d'un étage au moins, en partie conservé. La croisée à remplages
chanfreinée et celle qui lui a succédé, dotée d'une canonnière en allège,
doivent être attribuées respectivement au XVe et au XVIIe siècle. Seul
vestige de l'état médiéval, deux corbeaux solidaires des parements de moyen
appareil semblent confirmer l'existence contre l'élévation est de structures
de charpente appliquées formant balcon sur la vallée. Sur l'esplanade de la
basse-cour est aménagé un jardin d'accompagnement.
Éléments protégés MH : le château, avec le mur d'enceinte et l'ancien temple
protestant situé à l'entrée: classement par arrêté du 9 décembre 1957. (1)
château de Cenevières 46330 Cenevières, tél. 05 65 31 27 33, ouvert au
public du 1er mai au 05 novembre tous les jours sauf mardi, de 10h à 12h et
de 14h à 18h, en plus, location pour réceptions avec quatre salles,
terrasses et cours.
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