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Aucune
mention antérieure à la guerre de Cent ans ne semble connue. En 1360, les
consuls font doubler la garde de plusieurs places, dont le château de
Cieurac, et en 1372, ils enjoignent à Bertrand de Cardaillac d'en assurer la
garde. En 1469, Jean de Cardaillac hommage pour la baronnie de Cardaillac et
plusieurs châteaux dont Cieurac. De même que ceux de Saint-Cirq-Lapopie,
Biars et Concots, le château de Cieurac aurait été démoli sur ordre de Louis
XI pour punir Raymond de Cardaillac d'avoir pris le parti du duc de Berry ;
en 1590, Charles VIII le nomme sénéchal de Quercy, et Raymond de Cardaillac
aurait alors choisi d'établir sa résidence à Cieurac. Son fils Jacques de
Cardaillac, sénéchal du Quercy, dénombre pour Cieurac, entre autres lieux,
en 1504 ; il a épousé en 1503 Jeanne de Peyre et il obtient du roi, en 1512,
en raison des services rendus par son père Raymond, de vêtir le lion de son
écu d'une cotte d'armes d'azur semé de fleurs de lys. Leur héritier
Antoine-Hector, seigneur de Saint-Cirq-Lapopie, de Peyre et de Cieurac,
épouse en 1540 Marguerite de Caumont ; converti au protestantisme, il meurt
vers 1567. Le château aurait été arasé au niveau du premier étage sur ordre
de Richelieu, mais il semble que l'information doive être vérifiée. Cieurac
est possédé par les Cardaillac jusqu'en 1629, date à laquelle Jacques Dayrac
en hérite, puis passe par alliance aux Godailh qui le conservent jusqu'à la
Révolution. Le château est pillé en 1790 puis vendu comme bien national en
1794 au citoyen Caminel ; en 1850, le contrôleur des contributions y
remarque encore "la place des fossés et des ponts-levis, des restes de
créneaux, des croisées fort belles, des cheminées...", en regrettant que le
propriétaire ait mutilé l'édifice en lui enlevant sa toiture pour la
remplacer "par un toit de maison bourgeoise". Incendié par la division Das
Reich en 1944, le château a fait "l'objet d'une reconstruction très fidèle"
dans les années 1970.
Le logis conserve à son extrémité nord le vestige d'un corps de bâtiment du
XIIIe ou du XIVe siècle. A l'opposé, les arrachements laissés par la
destruction de deux salles superposées montrent un buste de femme, sculpté
sur un culot, qui permettrait de dater le bâtiment disparu de la fin du
XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. La construction du nouveau logis,
que ses formes situent vers 1500, devrait être attribuée à Jacques de
Cardaillac et son épouse Jeanne de Peyre, dont les armes figurent en
différents endroits. Le début du chantier pourrait se situer vers 1503, avec
un arrêt après 1512, puisque le lion des Cardaillac porte la cotte d'armes
sur le blason placé au-dessus de la fenêtre haute de la travée de
l'escalier, sur l'élévation est. Le décor montre cependant d'apparentes
incohérences : les armes des Peyre, des Caumont et des Cardaillac sont
placées sur des cuirs découpés, motif qui se diffuse dans les années 1540 ;
ceux-ci sont associés, sur des clefs rapportées, à des couronnes décoratives
dont les motifs appartiennent au vocabulaire de la Renaissance, tout à fait
absent du reste du décor architectural qui reste fidèle aux formes
gothiques.
Le château a été implanté en bordure d'une terrasse dominant la vallée du
ruisseau de Cieurac, à un peu plus d'un kilomètre de l'église. L'extrémité
nord du logis, épargnée par l'arrêt du chantier du XVIe siècle, conserve
dans son élévation ouest l'accès au niveau de soubassement, couverts d'arcs
segmentaires, et deux portes couvertes d'arcs brisés à l'étage ; dans
l'élévation nord apparaît le piédroit d'une baie. Les arrachements du corps
de bâtiment disparu à l'extrémité sud permettent de restituer deux salles
voûtées superposées ; au niveau de l'étage subsistent à côté de la fenêtre
moderne le piédroit et une partie du linteau échancré en arc brisé d'une
fenêtre. L'angle sud-est est occupé par un escalier en vis éclairé par des
fentes de jour. Le logis du XVIe siècle, resté inachevé, a été conçu sur un
plan symétrique, à quatre travées séparées par une travée centrale contenant
le portail d'entrée suivi d'un vestibule conduisant à l'escalier en vis
rejeté sur l'arrière, dans oeuvre. Les fenêtres sont à double traverse et
larmiers reliés entre eux par les cordons d'étage, sauf pour les travées
centrales est et ouest où les fenêtres sont des croisées simples. Les culots
sont sculptés d'animaux qui tiennent parfois des écus armoriés, les
encadrements sont moulurés de baguettes croisées retombant sur des bases
prismatiques. Le portail est à pinacles et gâble en accolade. Les armoiries
des Peyre-Cardaillac-Caumont sont placées sur un cuir dont les enroulements
ont été cassés. Le vestibule est couvert d'une voûte d'ogives à nervures
multiples.
Un culot conservé dans les arrachements du corps de bâtiment sud est orné
d'un buste de femme. Armoiries des Peyre au-dessus de la fenêtre centrale du
premier étage, sur la façade, et sur une clef de voûte du vestibule :
(d'azur) à l'aigle éployée de (sable), support : deux griffons, timbre : un
casque posé de profil, devise : PLVS(...). Armoiries au-dessus de la porte
d'entrée du logis : parti au 1 (d'azur) à l'aigle éployée de (sable), qui
est de Peyre, au 2 écartelé, en a de (gueules) au lion (d'argent armé,
lampassé et couronné d'or), à douze besants (d'argent) en orle, qui est de
Cardaillac, en b (d'azur) à trois léopards (d'or), armés, lampassés et
couronnés de (gueules) (qui serait de Caumont). Armoiries des
Cardaillac-Saint-Cirq sur la façade est et sur une clef de voûte de
l'escalier : de (gueules) au lion (d'argent), armé, lampassé et couronné
(d'or), vêtu d'une cotte d'armes (d'azur) semée de fleurs de lys (d'or), à
treize besants (d'argent) (douze sur la clef de voûte) en orle. Armoiries
non identifiées sur le culot d'une fenêtre de l'élévation est : de (...) à
la barre de (...), support : un lion. Armoiries des Caumont, sur une clef de
voûte de l'escalier : (d'azur) à trois léopards (d'or), armés, lampassés et
couronnés de (gueules). Sur une clef du vestibule : une tête de femme de
profil.£Le dessous des marches de l'escalier est entièrement couvert de
gaufrures constituées de motifs géométriques auxquels se mêlent
exceptionnellement des feuilles et une tête d'homme de profil. Les vantaux
du portail composent une architecture feinte, la partie conservée de la
frise de l'entablement est ornée de rinceaux, d'animaux fantastiques, de
deux bustes de profil et des armes des Peyre.
Éléments protégés MH : le moulin à vent : classement par arrêté du 17
février 1937. Le château en totalité : classement par arrêté du 2 juin 1938.
(1)
château de Cieurac 46230 Cieurac. Tél : 05 65 31 64 28, ouvert au public
du 1er au 30 juin et des journées du patrimoine au 31 octobre, les samedis
et dimanches de 14h à 18h 30 et du 1er juillet au 15 septembre toute la
semaine, hormis le lundi, de 14h à 18h 30. Location des dépendances pour vos
réceptions...
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