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Le château de Creysse porte le
nom de son village, qui lui-même tire son nom du ruisseau qui le traverse:
le Cacrey. Construit à l’extrémité d’un petit éperon rocheux que le ruisseau
contourne, il domine les rives de la Dordogne, ce qui lui conférait une
fonction de guet incontournable au Moyen Âge. Une haute tour, appelée de
Cosnac du nom de ses seigneurs, qui subsiste encore de nos jours, confortait
les moyens mis en œuvre pour la surveillance et la défense du castrum.
Creysse était une châtellenie détenue par les vicomtes de Turenne. En 1738,
elle passera dans le domaine royal lors de la vente de la vicomté à Louis
XV. Celui-ci cédera Creysse, en 1748, à Jacques de Salignac, marquis de la
Mothe-Fénelon. L'édifice actuel est construit, au XVe siècle, sur des
substructions plus anciennes qui attestent de la présence d’un château
antérieur vraisemblablement détruit pendant la guerre de Cent Ans. Il repose
sur deux salles basses superposées, dont la première est bâtie à même le
rocher, munies d’ouvrages de défense. La salle inférieure possède trois
canonnières, l’autre salle est percée par trois archères.
Le château est composé d’un logis rectangulaire cantonné à son angle
sud-ouest d’une grosse tour circulaire coiffée ultérieurement d’une toiture
en dôme recouverte d’ardoises. L’épaisseur de ses murs varie de 1,90 à 2,20
mètres. Elle est flanquée sur son côté sud par une petite tour carrée. Une
tourelle, dont ne subsiste que l’emplacement au nord de l’édifice, défendait
l’accès à celui-ci. Une deuxième logeait la vis permettant la circulation
dans les étages. La vaste terrasse se déployant devant la façade nord est un
aménagement du XXe siècle. Après avoir été pendant trois siècles en
possession de la famille Cornil, qui donne un évêque à la ville de Cahors en
1280 et qui s’éteint en 1530 par le mariage de Françoise de Cornil avec
Gilbert de Durfort, le fief de Creysse passe aux Vassignac, originaires du
Limousin. Gédéon de Vassignac est gouverneur de la vicomté de Turenne en
1625. Leur appartenance à la religion réformée les contraint à l’exil en
Lorraine, et Creysse passe à la famille d’Arliguie qui occupera les lieux de
1689 à 1740. À cette date, la seigneurie passe, par alliance, à la famille
Pascal. Pendant la Révolution, Jean-Pierre de Pascal émigre. Ses biens sont
alors confisqués, mais sa femme, demeurée au pays, obtient de conserver sous
surveillance la demeure qui passera, par héritage ou par alliance à
différentes familles, jusqu’à nos jours. (1)
château de Creysse 46200 Creysse, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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