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Lacapelle-Marival, ou Merlival, a fait partie de
la baronnie de Cardaillac. Bertand III de Cardaillac, sénéchal du roi
d'Angleterre pour le Limousin, le Périgord et le Quercy en 1261, est
seigneur de Bioule, de Lacapelle-Marival et autres places. L'un de ses fils,
Géraud, serait à l'origine de la branche des Cardaillac-Lacapelle, mais L.
d'Alauzier pensait plutôt à une descendance féminine avec alliance avec les
Castrie. Aucun autre renseignement ne vient éclairer l'histoire de la
seigneurie et du château avant la fin du XVe siècle. Astorg de Cardaillac,
seigneur de Lacapelle-Marival, Saint-Sernin et autres lieux, est mentionné
en 1499 et, en 1504, il dénombre au roi pour Lacapelle-Marival avec une
maison et toutes justices. Sa succession suscite un procès terminé en 1521
par un arrêt du Parlement de Toulouse, qui attribue Lacapelle-Marival à
Gilbert de Cardaillac, au détriment de sa nièce. Une expertise faite vingt
ans plus tard fournit une description très précise de l'état du château de
"feu Gilibert", décédé en 1536 ou peu avant, et des travaux réalisés par son
successeur, dont le nom n'est pas mentionné. Henri-Victor de Cardaillac,
marié en 1624 à Elisabeth de Pluvinel, obtient de Louis XIV l'érection de la
seigneurie en marquisat en 1645. En 1732, le château et les terres sont
vendus au maréchal Loupiac de La Devèze, dont hérite, en 1742, son
petit-fils Joseph de Glandié, seigneur de Vareix, qui occupe les lieux. En
1757, la seigneurie passe à son frère Louis de Vareix, puis en 1766 à son
neveu Alphonse-Louis de Montet. Le château est pillé de fond en comble en
1789. De fait, le château de Lacapelle-Marival n'a jamais fait l'objet d'une
véritable étude, et les éléments principaux de son histoire et de sa
description, sans cesse repris, sont dus à la brève notice de J.-A. Delpon,
de 1831. Ainsi reconnaît-on habituellement dans ce qu'il est convenu
d'appeler le "donjon" le premier château qui aurait été construit vers 1270
par Géraud de Cardaillac, alors que rien ne permet d'attribuer au XIIIe
siècle une quelconque partie de l'édifice qui nous est parvenu. Si un
premier château a existé, il pouvait se trouver dans le "fort", à proximité
de l'église.
Les dispositions d'ensemble et les formes du donjon, et l'un des décors
peints conservés, appartiennent bien à la fin du XVe siècle ou au début du
XVIe, et il faut donc en attribuer la construction à Astorg de Cardaillac.
C'est sans doute à cet état qu'appartenaient l'escalier en vis et les
croisées et demi-croisées décrits par l'état des lieux de 1541. Les rares
vestiges de fenêtres de l'état d'origine indiquent que la mise en chantier
du deuxième corps de bâtiment s'est faite au cours de la même campagne de
travaux ou peu après. Les procès engendrés par la succession d'Astorg de
Cardaillac semblent avoir interrompu les travaux (ce que constatent les
experts de 1541) qui ne sont repris qu'au début des années 1530 par
l'héritier de Gilibert. La distribution et l'aspect du château ont été
profondément modifiés dans le deuxième quart du XVIIe siècle, sans doute
pour Henri-Victor de Cardaillac (les initiales E et H surmontées d'une
couronne de marquis figurent sur le plafond peint du corps de logis sud),
avec en particulier la construction d'un escalier à volées droites, le
remplacement des croisées par de grandes fenêtres rectangulaires et l'ajout
d'un niveau au corps de logis secondaire.
Le "donjon" est le corps principal du château : de plan rectangulaire, et
non carré, il doit sans doute son appellation à sa hauteur et à son
couronnement de mâchicoulis complété par des tourelles d'angle. Ses
élévations montrent des phases successives de construction. Un mur de refend
longitudinal divise les niveaux recoupés en quatre pièces par des
cloisonnements transversaux. Le corps de logis secondaire est lié au donjon
par un angle, tous deux desservis par l'escalier à volées droites et mur
noyau du XVIIe siècle. C'est un bâtiment en simple profondeur, divisé par un
refend médian, flanqué aux angles sud-est et sud-ouest de deux tours rondes
qui étaient couronnées de mâchicoulis dont subsistent les consoles. Il ouvre
au sud sur une esplanade terrassée dont le tracé suggère l'existence de
bastions. Le château conserve des ensembles de peintures murales et un
plafond peint remarquables. Il mériterait une étude approfondie à confronter
à la description de l'état des lieux en 1541. (1)
Éléments protégés MH : le château de Lacapelle Marival en totalité :
classement par arrêté du 24 janvier 1939.
château de Lacapelle Marival 46120 Lacapelle-Marival, visite des
extérieurs, aujourd'hui propriété de la commune qui a installé les locaux de
la mairie dans l'aile ouest.
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