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Adossé à la falaise surplombant la vallée du Lot, en
amont de Cajarc, l’étonnant château de Larroque-Toirac porte haut et fort le
nom de son village qu'il domine. L’habitat primitif du lieu fut constitué
par des grottes aménagées dans les falaises. Autrefois forteresse plus
massive, d’aspect sans doute plus rébarbatif, le château dont on aperçoit de
loin la haute tour gracile, a, de nos jours, la silhouette élégante d’une
demeure enchantée. Il fut vraisemblablement construit par les Barasc,
seigneurs de Monbrun dès le XIIIe siècle. En 1320, une partie de leurs biens
est cédée à Pierre Duèze, frère du pape Jean XXII. Quelques années plus
tard, le fief de Monbrun est acquis par Hugues de Cardaiïllac-Brengues. Des
chevaliers résidant à La Roque, vassaux des Cardaillac, émerge une famille
qui en prendra le toponyme. Pendant la guerre de Cent Ans, les Cardaillac,
toujours propriétaires d’une partie de la seigneurie, sont de farouches
adversaires des Anglais. À la fin du XVe siècle, les La Roque, enrichis par
des alliances successives avec les Cardaillac, font construire un nouveau
corps de bâtiment, qui est actuellement la partie centrale du château. Mais
au siècle suivant surgissent des difficultés financières qui obligent les
Larroque à vendre le fief, en 1546, à Pierre d’Hugols, bourgeois de Figeac.
Les d’Hugols seront seigneurs des lieux jusqu’en 1732. Au cours des ans, ils
feront effectuer des travaux qui gommeront l’aspect militaire de l’édifice,
notamment la transformation de l’aile ouest en une agréable terrasse. Le
XVIIIe siècle verra une tragédie digne de l’antiquité se dérouler dans les
vieux murs. Jean Joseph d’Hugols, fils de Rose de Pontanier, désigne comme
héritier, en 1732, Raymond de Pontanier de Saulon. Ce dernier sera tué, en
1738, d’un coup d’épée, par un nommé Joseph Delbreil, dont le père sera
ensuite assassiné par Bertrand de Pontanier, frère cadet de Raymond.
Condamné à être décapité, le coupable obtiendra des lettres de grâce. La
seigneurie sera rachetée, vers 1760, par un lointain parent, Jean-Joseph
Dufau. Pendant la Révolution, le château subira différents dommages, entre
autres la destruction de la tour pentagonale, qui avait une hauteur de 32
mètres ainsi que la dégradation de la décoration intérieure. En 1840, un
descendant, Charles Dufau, fait lotir les terres et la demeure, pour les
vendre. En 1883, le domaine appartient ainsi à quatre propriétaires
différents, dont la commune, qui fera plus tard l’acquisition des autres
lots et transformera l’édifice en école de garçons. (1)
Adossé à un escarpement, le château domine le village de Larroque de sa
silhouette pittoresque, avec "sa haute tourelle qui semble échappée d'une
illustration romantique pour un conte de fées". Contrairement aux
fortifications de falaise, le château est détaché de l'abrupt rocheux dont
il est séparé par un chemin, barré au sud par un portail défendu par une
archère-canonnière cruciforme. Il présente au sud un corps de bâtiment
flanqué d'une grosse tour ronde qui fait fonction de corps d'entrée avec une
porte couverte d'un arc brisé et chanfreinée, sur laquelle est sculpté un
écu aux armes des Laroque. Ce bâtiment, qui a été arasé pour aménager une
terrasse, était relié au corps de logis nord par la tour d'escalier à
laquelle on accède, depuis la petite cour qui la précède, par une porte à
voussures multiples et arc segmentaire sous une archivolte brisée. Le corps
de logis nord, qui confère au château sa silhouette si particulière, est un
bâtiment étroit, à six niveaux, flanqué à un angle d'une tourelle haute
d'une quarantaine de mètres. Des mâchicoulis sur consoles la couronnaient et
formaient aussi une galerie sur l'élévation sud du logis. Les encadrements
des fenêtres sont ornés d'un tore retombant sur des bases prismatiques ou de
baguettes croisées, ou seulement abattus par un chanfrein ou un cavet. A
quelques mètres au nord-ouest du château, mais sur le même replat, sont
conservés les vestiges de deux constructions distinctes. La première, de
plan rectangulaire et qui était peut-être à une simple maison du castrum,
est arasée au-dessous du niveau du chemin actuel et était accessible par une
circulation établie en contrebas. La seconde, connue sous le nom de "tour à
Cinq-Cayres", est également arasée au niveau du chemin qui permet d'accéder
aujourd'hui à la terrasse qui la couvre. Elle présente un plan pentagonal
dont l'éperon est tourné vers la falaise en vis-à-vis d'une importante
cavité. Cette implantation singulière a conduit à supposer que la tour, dans
son état originel, aurait été assez haute pour dépasser le niveau de la
falaise et opposer son éperon au rebord du plateau. (2)
Éléments protégés MH : le château de Larroque Toirac en totalité :
classement par arrêté du 23 octobre 1995.
château fort de Larroque Toirac 46160 Larroque Toirac. Tel. 06 12 37 48
39, ouvert au public du 1er mai au 31 octobre de 10h à 12h et 14h à 18h.
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