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Implanté au bout de ses
champs de vignes, l’ancien repaire de Caïx, devenu au fil du temps un
château romantique dressant sa silhouette élégante non loin des rives du
Lot, appartint au XVe siècle à une famille de notaires de Luzech, les del
Couderc. Le chef de famille, Pierre del Couderc, s’allia avec une
représentante de la vieille noblesse du bas Quercy, Hélène de Lolmie, du
château de Ramps, qui lui apporta différents droits seigneuriaux dans la
juridiction de Montcuq. Un des petit-fils épousera la veuve du baron de
Luzech, Isabelle de Roquefeuil. Le repaire et les terres passèrent ensuite,
par mariage, à la famille Courtois, originaire de Gimel dans le Limousin. En
1640, Hélène de Courtois épousa Géraud Lefranc, président de la cour des
Aides de Cahors. De cette époque, subsiste une plaque de cheminée portant
trois colombes tenant dans leur bec un rameau d’olivier avec l'inscription:
"Pax Optima Rerum" (La paix est la meilleure des choses). Deux arrière
petits-fils Lefranc allaient se distinguer: Jean-Georges fut nommé
archevêque de Vienne, député du clergé aux états généraux de 1789, ministre
de Louis XVI, président de l’Assemblée de Versailles. Il prononça l’oraison
funèbre de la Dauphine en 1747, et celle de Marie Leczinska, reine de
France, épouse de Louis XV, en 1768. Il mourut en 1790. Jean-Jacques
Lefranc, né en 1709, fut avocat général à la cour des Aides de Montauban, où
il posséda par héritage les terres et le château de Pompignan. Il se rendit
célèbre par ses écrits qui le firent, un temps, comparer par Voltaire à
"l’héritier de Racine".
C’est à Caïx, dans le belvédère du parc, qu’il composa la pièce Didon, qui
lui valut une grande notoriété, dont le roi avait fait supprimer ces quatre
vers: "S’il fallait jusqu’au premier titre Qui du sort des humains rendent
les rois arbitres, Chacun pourrait prétendre à ce sublime honneur Et le
premier des rois fut un usurpateur". Plus tard, quand Lefranc de Pompignan
publia sa traduction de Jérémie, son ami Voltaire fit publier un petit
épigramme incendiaire qui les brouilla définitivement: "Savez-vous pourquoi
Jérémie À tant pleuré toute sa vie ? C’est qu’en prophète il prévoyait Qu'un
jour Lefranc le traduirait". En 1737, rentré à Montauban pour les devoirs de
sa charge, Lefranc prononça à la cour des Aides une violente diatribe contre
les impôts trop élevés et les exactions des fermiers généraux, discours
pré-révolutionnaire en faveur des opprimés, qui lui valut d’être un temps
éloigné de sa charge, et une disgrâce de six mois. En 1745, il fit
entreprendre d’importants travaux de réaménagement au château de Caïx, si
cher à son cœur qu’il en fit sa résidence préférée. En 1759, il fut reçu à
l’Académie française. Son discours d’entrée, en 1760, provoqua une levée de
boucliers de la part des hommes de lettres et des scientifiques de l’époque.
En effet, Lefranc critiqua violemment les philosophes et les
encyclopédistes: Voltaire, d’Alembert, Buffon... Ceux-ci n’hésiteront pas à
le ridiculiser. Seule la famille royale lui conserva sa faveur. Les
terres de Pompignan furent érigées en marquisat. En 1757, il avait épousé
Félicité de Caulaincourt, petite-fille de Sully, après une liaison
contrariée avec Anne Olympe, amie de Jeunesse. Une fille était née, future
Olympe de Gouges, guillotinée à quarante-cinq ans, malgré son engagement
révolutionnaire, pour avoir pris courageusement la défense, avec
Malesherbes, de Louis XVI. Lefranc de Pompignan mourut en 1784. Son fils
Georges n’habita jamais Caïx. Il donna le domaine en fermage à une citoyenne
Lafon, dont le fils fut député en 1852. Le château sera vendu en 1919 à la
famille Miran, puis en 1974, à la famille royale du Danemark. Le Prince
Consort, issu d'une famile de la région, les Monpezat, entreprit la
restauration des vignes.. Le château est composé de trois vastes corps de
logis datant du XVIIe siècle, disposés en équerre autour d’une belle cour
intérieure. Quatre tours rondes cantonnent chaque angle extérieur des logis.
Une haute tour carrée domine l’édifice. Devant la façade méridionale, une
vaste terrasse se déploie face aux vignes. Au fond du parc, surplombant les
méandres du Lot, suspendu à la falaise, un belvédère soutenu par sept
colonnes doriques domine le paysage, mélancolique et solitaire. (1)
château de Cayx 46140 Luzech, tel. 05 65 30 52 50 domaine viticole, les
caves se visitent sur rendez-vous.
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