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Dès le début du XVe
siècle, vers 142., nous trouvons la trace d’une famille Bonafous, installée
à Marminiac. Cadet d’une famille descendant peut-être des seigneurs de
Pestilhac, Marc de Bonafous récupère son château endommagé par les ravages
de la guerre de Cent Ans, "dont il ne reste que la tour, quelques vestiges
et des fondrières". Cette vieille famille d’ancienne noblesse occupera les
lieux jusqu’au XVIIe siècle. En 1659, le château est vendu à Jean-Marc de
Gauléjac, dont le père, fils bâtard de Gabriel de Gauléjac, seigneur de
Puycalvel, avait été légitimé par Louis XIII en 1625. Cette famille vivra à
Bonafous jusqu’en 1817. Pendant la Révolution, les Gauléjac auront un héros
au destin tragique: Paul-François de Gauléjac, que la légende appellera
"Renaud l’Invincible" ou "Trompe-la-Mort". Né en 1754, le jeune aristocrate
devient officier dans le régiment provincial de Rodez, puis lieutenant au
régiment Maine-Infanterie. Dès le début des troubles révolutionnaires, il
est arrêté, soupçonné d’être intimement lié au parti royaliste. Faute de
preuve, il est rapidement libéré. Ayant décidé de rejoindre l’armée
vendéenne, et afin d’éviter des représailles à l’encontre de sa famille,
notamment ses vieux parents restés dans leur château de Bonafous, il monte
une mise en scène destinée à faire croire à son suicide. Il disparaît alors,
après avoir coupé tout contact avec les siens, sa femme et ses deux fils. Il
rejoint les Chouans, au sein desquels il adopte le pseudonyme de Renaud. En
1794, il est fait prisonnier par l’armée de la République. Condamné à mort,
il est fusillé. Laissé pour mort, il survivra miraculeusement, et ne tardera
pas à reprendre le combat. C’est alors qu’il sera surnommé l’Invincible ou
Trompe-la-Mort. Après cet exploit qui le fait entrer vivant dans ia légende,
il est nommé en 1795 membre du Conseil des armées royales, commandant des
compagnies catholiques et royalistes, au côté de La Rochejacquelein. De ce
moment, jusqu’en 1799, Renaud l’Invincible organise la guerre civile en
Vendée. Le Directoire met sa tête à prix 200 Francs, à celui qui le ramènera
mort ou vif.
Le 1er avril 1799, le héros trouvera la mort, sans rémission cette fois,
lors d’une bataille entre les Chouans et les Bleus, à Courberie. Le
Commissaire du Directoire du Lot écrira "il ne nous reste plus qu’à bénir le
génie de la République, qui a bien voulu terminer les jours de cet
invincible par excellence". Mais le destin des héros est synonyme de
légende. Celle-ci colportera la résurrection, une nouvelle fois, de Renaud
qui serait mort tranquillement vers 1815... Sulpice de Gauléjac, père du
héros, était demeuré terré dans son château de Marminiac, qu’on appelait
toujours Bonafous. En raison de son grand âge, il sera épargné par la
Terreur. Complètement ruinés, les fils de Renaud l’Invincible durent vendre
leurs biens en 1817. Le château sera acquis par Louis Bouson de La Comte,
qui s’en séparera en 1826, au profit de Louis de La Sudrie. En 1845, la
demeure sera à nouveau vendue à un notaire, Marc Cangardel, dont les
descendants occupent toujours les lieux. Tel qu’il existe aujourd’hui, le
château doit son aspect à la restauration entreprise au siècle dernier par
Louis de La Sudrie. Il fait abattre la vieille tour circulaire, aménage le
logis principal, qu’il encadre de deux pavillons. Les armes des Gauléjac
étaient "d’argent à la bande d'azur et à la bordure du même, chargée de dix
besants d’or". (1)
château de Bonafous 46250
Marminiac, propriété privée, ne se visite pas
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