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A la fin du XVe siècle, La Romiguière devient la
propriété d’un cadet de famille, Étienne de Bron, originaire comme son nom
l’indique, de Bron, petite ville proche de Lyon. Ce cadet avait servi,
pendant la dernière période de la guerre de Cent Ans, sous les ordres de
Mathelin de Cardaillac, chef de guerre qui commandait la garnison de
Montbrun. Ce seigneur de Cardaillac avait, en 1439, "offert" à son compagnon
d’armes son ancienne maîtresse, Saure del Port, qu’il avait richement dotée.
Le jeune couple pourra de la sorte acquérir une petite seigneurie, celle de
Roquefort, puis une deuxième, Goudou. Devenue veuve, Saure de Bron fera un
échange avec le seigneur de Saint Sulpice, et s’installera sur les terres de
La Romiguière, dans la paroisse de Saint Géry. Au siècle suivant, leur
descendant, Hugues de Bron, sera condamné et décapité, ses restes mis en
quartiers, pour avoir fabriqué de la fausse monnaie en son château. C’est un
cadet de la famille qui, par alliance, s’implante non loin du village de
Marminiac, en 1517. Puis, vers 1570, la branche principale des Bron quitte
Saint Géry pour cette terre de La Romiguière en pays cazalais. En 1667,
François de Bron, après avoir rassemblé les preuves, obtient la maintenance
de ses titres de noblesse. Il donnera, en outre, à son vieux repaire austère
et frustre un aspect et un style plus imposants. Dès 1663, il fait
construire le porche pigeonnier charmant qui donne à cette demeure son
caractère particulier. Quelques années plus tard, les femmes de la famille
feront restaurer une partie de l’habitation. Notamment la porte d’entrée, de
style classique, avec ses deux colonnes et son chapiteau à l’antique. Elle
est surmontée d’un fronton encadrant une niche ayant sans doute abrité les
armes des de Bron "D'azur, à trois rocs d'échiquiers d'or, 2 et 1".
En 1772, tous ces travaux entrepris au siècle précédent n’empêchent pas la
jeune épousée du seigneur de La Romiguière, Jeanne de Fabry, de s’exclamer
devant sa nouvelle demeure: "quelle masure de château " ! Venue des riants
coteaux de l’Agenais, la jeune femme dut être apeurée par la sévérité de
l’édifice et par son isolement au milieu de l’austérité aride du causse.
Sensible à la déconvenue de sa femme, Jean-Louis de Bron fera modifier toute
la façade sud. De larges et hautes fenêtres vont égailler ce côté dominant
la vallée de la Masse. Un jardin est dessiné, tandis que deux terrasses à
balustres viennent encadrer la cour, du côté du causse. À l’intérieur, deux
coquilles Saint-Jacques, sculptées sur l’évier de la cuisine et le linteau
d’une cheminée, rappellent que La Romiguière était située non loin du chemin
de pèlerinage. Après la mort de Jeanne de Fabry, veuve bien avant la
Révolution, qui avait passé toute cette époque solitaire dans sa demeure,
son fils Jean-Louis-François de Bron vendra le domaine. Guillaume de
Gauléjac sera le nouveau maître des lieux, en 1803. Mais ce dernier, malgré
des attaches familiales dans la région, ne réside guère dans sa nouvelle
propriété. Il préfère la demeure de son épouse, en Dordogne. En 1827, il
échange La Romiguière avec la maison d’une dame Calmeille, en Dordogne, et
lui abandonne son banc à l’église, symbole du renoncement à tout idée de
retour sur la terre de ses ancêtres. L'édifice est composé de deux corps de
logis, dont le plus important, daté de 1777, est flanqué d’une grosse tour
ronde du XIVe siècle. Une belle porte à entablement du XVIIe siècle orne la
façade principale. On franchit le seuil de la cour par un petit portail
surmonté d’une pittoresque tour pigeonnier, datée de 1663. (1)
château de la Romiguière 46250 Marminiac, propriété privée, ne se visite
pas.
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