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Surplombant le lit de la Dordogne, le
village de Meyronne reflète dans les eaux ses vieux murs, témoins d’un passé
ancestral. Ses terres, en effet, sont déjà mentionnées dans un acte daté de
932, quand Adhémar des Échelles les donne au prieuré de Tulle. Suscitant la
convoitise de quelques seigneurs turbulents, il faut l’intervention de
l’évêque de Cahors, en 1097, lors d’un Synode général, pour rappeler à
l’ordre ces derniers et leur signifier fermement l’appartenance de Meyronne
aux abbés de Tulle. Dans le siècle qui suit, différents évêques de Tulle
feront des lieux leur résidence, notamment ceux issus de la famille
Gourdon-Genouilhac, laquelle obtient la seigneurie de Meyronne en 1520. Si
l’on ignore précisément les ravages que la guerre de Cent Ans a pu
occasionner sur ces terres de la vicomté de Turenne, par contre, les dégâts
subis pendant les guerres de Religion sont connus. Meyronne est entièrement
investi, en 1580, par des troupes protestantes commandées par le capitaine
Masclat et les frères La Rue, qui feront abattre le château, la maison et la
tour appartenant à Louis de Genouilhac, évêque, vicomte et seigneur de
Tulle. Dix ans plus tard, une partie du domaine est aliénée à Jean de
Visandon, et la seigneurie avec toute justice est acquise par Louis de
Gourdon de Genouilhac-Vaillac, frère de l’évêque de Tulle.
Le fief semble passer ensuite à la famille de Turenne-Aynac, branche bâtarde
des vicomtes de Turenne, puisqu’en 1666 un litige intervient à propos de
Meyronne entre cette famille et l’évêque de Tulle qui les somme de lui
revendre les droits et "la masure de château-fort". En 1701, le château et
le port sont affermés par un lieutenant des Eaux et Forêts à Bordeaux, puis,
en 1731, messire Jean-François de Tournier, président au parlement de
Toulouse, fait l’acquisition des lieux. En 1782, Meyronne, qui avait encore
changé de propriétaires, est affermé une nouvelle fois, par Marie-Françoise
de Gardareins, à un bourgeois du voisinage, Jean Maury. La Révolution
achèvera de détruire les vestiges du château, qui sera ultérieurement
reconstruit dans un style différent, et qui abrite aujourd’hui dans ses murs
un hôtel-restaurant. Le site surplombe la Dordogne d'une douzaine de mètres,
en amont du port (le bac est encore mentionné par la carte de Cassini, dans
la seconde moitié du XVIIIe siècle et subsistera jusqu'à la construction du
pont). Du château ne subsiste qu'un mur, très épais et bâti en pierre de
taille, qui enclôt un espace d'une quarantaine de mètres de côté, des pans
de murs qui ont peut-être appartenu à une tour, au sud-ouest, et une partie
des élévations nord et ouest d'un logis dont l'emplacement est aujourd'hui
occupé par une construction moderne (antérieure à 1830, date du plan
cadastral ancien). L'angle nord-ouest du logis médiéval était renforcé par
un contrefort plat du côté ouest. Au premier niveau du bâtiment actuel, le
grand arc qui couvre l'embrasure de la fenêtre ouest appartient à la
construction médiévale. Dans les combles sont conservés deux placards, une
archère à niche et des latrines.
château de Meyronne 46200 Meyronne, tel 05 65 32 21 60, Gilles et Françoise
Liébus, hôtel-restaurant 3 étoiles.
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