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Une végétation luxuriante enserre les ruines austères de Pestilhac d’un étau
implacable. Dominant la vallée de la Thèze, la forteresse, au XIIIe siècle,
surveille l’endroit où serpente l’antique voie Moissac-Gourdon. Elle
autorise ou interdit le passage au gré des humeurs de ses seigneurs: les
Pestilhac, vieille, noble, puissante et redoutable famille. Face à la
forteresse, sur le plateau voisin, un petit castrum construit par leurs
soins, verrouille la vallée. Issus d’une lignée dont les aïeux ont participé
aux croisades de 1096 et de 1099, avec les barons de Luzech, les Pestilhac
restent fidèles au comte de Toulouse pendant la guerre des Albigeois. En
représailles, Simon de Montfort va, en 1215, confisquer une partie de leurs
terres au profit de l’évêque de Cahors. Plus tard, le roi de France,
Philippe le Bel, ordonnera la création d’une bastide à l’emplacement de leur
castrum. Guy de Cabrier, Sénéchal du Quercy, en dirigera la construction. Ce
sera la bastide de Montcabrier. Pendant la guerre de Cent Ans, Amalvin de
Pestilhac et son frère Guillaume vont épouser la cause des Anglais, avec une
hargne démente que seule la haine vouée à l’évêque de Cahors et au roi de
France peut expliquer. Aidé par une armée composée de soldats des seigneurs
locaux dévoués au parti anglais, Amalvin va ravager pendant des années toute
la région, des Arques à Belaye, semant la peur et la désolation. Cette vague
de terreur, additionnée d’une succession de procès et de recours à la haute
justice pour contester l’appropriation de ses biens par le roi de France
attirera sur Amalvin la haine de ses contemporains. En 1369, sur le plateau
de Pomarède, Amalvin sera surpris par les armées du seigneur de Marminiac,
Pierre Sanglet, revenant du siège de Domme. La bataille sera à la hauteur
des protagonistes, terrible: Amalvin sera décapité par le seigneur de
Marminiac, dont l’armée investira ensuite Pestilhac. La forteresse sera
rasée. Le temps de gloire et de splendeur de Pestilhac est définitivement
clos.
Les ruines s’échelonnent à flanc de colline. Une tour isolée dresse encore
deux pans de murs lézardés où s’accroche une végétation tenace. Plus haut,
de l’église et sa chapelle attenante, surgissent, fantomatiques silhouettes
parmi la broussaille épaisse, les ruines pathétiques. Dans la chapelle,
l’abside semi-circulaire, voûtée en cul de four, clôt la nef rectangulaire.
Une petite fenêtre est percée en son milieu. Des traces infimes de peintures
subsistent dans la partie gauche de l’abside. Pour une raison inconnue,
l’axe de cette chapelle n’est pas parallèle à celui de l’église, si bien
qu’un intervalle d’une soixantaine de centimètres sépare les angles
nord-ouest des deux édifices. Le chœur de l’église comporte une travée
droite voûtée en cul de four, décorée de sept arcatures soutenues par des
colonnes. Cinq fenêtres percent le chœur. Dans le fond, au sud, les vestiges
d’une tribune luttent contre l’écroulement définitif. Une arcade ample et
gracieuse orne le bas du mur ouest. À l’extérieur, la porte nord, à
plusieurs voussures, ayant à sa gauche un début d’archivolte à billettes,
monte la garde, dérisoire gardienne du temple. (1)
Éléments protégés MH : l'église et château de Pestillac (ruines) :
inscription par arrêté du 16 février 1926.
château
de Pestillac 46700 Montcabrier, visite des extérieurs
uniquement, vestiges envahis par la végétation.
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