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Dès le XIIe siècle, une famille de Payrac
est citée dans le cartulaire de l’abbaye cistercienne d’Obazine.
Géraud-Hugues donne ses droits sur des terres possédées par les moines de
Bonnecoste. En 1185, Aicard de Payrac est témoin lors d’un acte qui donne
l’église de Saint-Médard à Obazine. Au milieu du XIVe siècle, Aymeric de
Payrac fait son hommage au baron de Gourdon. Il meurt en 1406 après avoir
été abbé de Moissac de 1377 à 1402. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages,
notamment une chronique de l’abbaye de Moissac, une biographie du pape
Urbain V et une histoire de la vie de Charlemagne fortement romancée. Si la
période de la guerre de Cent Ans reste muette sur Payrac, il n’en est pas de
même, en revanche, des temps troublés des guerres de Religion. En 1589, une
bande de ligueurs trouve refuge dans le village et le château. Cernés par
les armées de Thémines et du baron de Vivans, les ligueurs seront massacrés;
cinq cents hommes, assurent les chroniqueurs contemporains, dans le château
et dans l’église. Depuis le XVIe siècle, la seigneurie de Payrac est détenue
par la famille de Beaumont qui portait "De gueules à la fasce d'argent
chargée de trois fleurs de lys du champ". À la fin du XVIIIe siècle, Payrac
échoue au maître de poste de la localité, le sieur de Vayssié, grâce au
testament fait en sa faveur par le gendre des Beaumont. Le château passe
ensuite à Clotilde Vayssié, supérieure des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul à
Minsac dans la Creuse. En 1856, cette dernière fait donation du château et
de ses dépendances à la congrégation de son ordre. Une close de ce legs
précise qu’au cas où la maison mère fermerait un jour cette dépendance, le
domaine deviendrait la propriété de la commune. C’est ce qui se produit en
1957. La Fédération des Œuvres Laïques du Lot rachète ensuite le château
afin d’y fonder une école pour élèves en difficulté. L'édifice a subi
d’importants remaniements après 1856, sous l’égide des Sœurs de
Saint-Vincent-de-Paul, qui ont altéré son aspect originel.
La situation du château, sur la bordure sud du village et à quelque distance
du noyau ancien, laisse penser que la reconstruction du XVIe siècle s'est
faite sur un emplacement différent de celui du château primitif. De ce
château de la première moitié du XVIe siècle subsiste principalement une
tour circulaire. Le corps de logis a été en grande partie reconstruit au
XVIIIe siècle. Aujourd'hui, le château est composé d’un corps de bâtiment
quadrangulaire flanqué à son angle sud-est d’une grosse tour ronde surmontée
d’une toiture conique, seul vestige de l’époque médiévale. Les murs de cette
tour mesurent deux mètres d'épaisseur, et sont munis de meurtrières, elle a
vraisemblablement été arasée, et repose sur une salle voûtée qui communique
avec une autre salle enterrée, dallée de carreaux de briques. La partie
supérieure a conservé un chemin de ronde muni de quatre meurtrières qu’on
peut remonter au XIVe siècle. (1)
château de Payrac, rue du Lavoir, 46350 Payrac, propriété de la Fédération
des Oeuvres laïques, visite des extérieurs uniquement.
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