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Cet élégant château doit son existence à un
cadet des Molières. Ces derniers, originaires d'Auvergne, issus du milieu
rural, vinrent faire souche en Quercy, comme beaucoup de leurs compatriotes
après la guerre de Cent Ans, afin de redonner vie à cette province
particulièrement décimée par les ravages de l’interminable conflit. Ils
reçurent les terres et l’ancien repaire de Floyras des mains de ces
derniers, en 1446. Les Molières, au fil des ans, par acquisition de terres,
de rentes ecclésiastiques et d’alliances, s’élevèrent dans l’échelle
sociale. Au début du XVIIe siècle, une nouvelle demeure fut construite sur
le domaine noble de Labastide-Floyras, peut-être à l'emplacement d’une
ancienne maison forte. Ce sera Labastidette-Basse. Son fondateur semble
avoir été Antoine de Molières, frère de Guillaume qui résidait dans la
demeure du haut, et possédait la maison de famille à Cahors. Un interminable
procès opposait depuis plusieurs années les différentes branches des
Molières, à propos de reconnaissances de biens, et de prérogatives. Au début
du siècle suivant, les hostilités reprirent de plus belle entre les deux
familles au sujet de l'aménagement de Labastidette-Basse. En 1609, Antoine
de Molières, conseiller au présidial de Cahors, avait décidé de transformé
le vieux repaire en "batissant deux tours l’une ronde qui flanque deux parts
de la maison, et une autre carrée qu’il faict servir au plus haut d’icelle
de pigeonnier qui garde l’entrée de la maison et un autre pang d’icelle et
ung machicol servant de garde-robe, pertuise de deux endroits, pour faire le
flanc entier de ladicte maison", tel qu’on peut encore l’admirer de nos
jours. Mais que n’admira point le seigneur et parent du château "d’en haut".
Le temps des procès repris gaillardement, justifiant, si besoin en était, la
formule employée à leur égard: "ils naquirent, ils plaidèrent, ils
moururent". Les Molières possédèrent Labastidette-Basse pendant un siècle et
demi environ. Au XVIIe siècle, leur descendante, Anne, épousa Arnaud de
Besombes, lieutenant particulier au Présidial de Cahors. Le ménage,
partageant sa vie entre Cahors et la "maison des champs", autrement dit
Labastidette-Basse, eut une nombreuse progéniture. L'un de leurs petit-fils,
Pierre-Louis de Besombes, après une jeunesse dévote, une maturité plus
délurée, deviendra un vieillard mystique. Très cultivé, amoureux de l’
Antiquité, il traduisit Homère, et poursuivra une correspondance assidue
avec des gens de lettres comme Lefranc de Pompignan, son cousin. Sensible à
l’environnement, il laissera aussi une étude sur les activités agricoles en
vigueur à Labastidette-Basse, particulièrement sur le vignoble. Il mourut en
1783, sans héritier mâle. Sa fille unique était alors mariée à Pierre de
Gard, seigneur de Cousserans, capitaine au régiment d’Eu. Une fille seule
survivra, qui épousera Jean-Baptiste Lacoste de Fontenilles, général dans
l’armée de la République, mais qui en fut chassé en raison de son origine
aristocratique. Leur petite-fille se maria avec Arthur de Valon, député du
Lot pendant vingt ans. Jean de Valon, leur petit-fils, convolera avec Régine
Mante, nièce du poète Edmond Rostand. Jean de Valon, officier, servira la
France au Maroc puis en Pologne, pendant les deux dernières guerres. Leurs
descendants habitent toujours les lieux, gardiens fidèles de la tradition et
de l’histoire. (1)
château de Labastidette Basse
46150 Pontcirq, propriété privée, ne se visite pas.
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