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Dès le XIVe siècle apparaît dans les textes la mention du Cayrou. Il
appartient à la famille de Guiscard, comme l’attestent les hommages rendus
de 1301 à 1391. En 1483, un procès va opposer Olivier de Guiscard, seigneur
de La Coste, à Armand de Raffin, seigneur voisin du Meüre, au sujet de la
possession du Cayrou. Les Guiscard doivent obtenir gain de cause, puisque
nous les retrouvons au siècle suivant toujours propriétaires des terres du
Cayrou. En 1659, Armand de Guiscard, seigneur de La Gardelle, vend Le Cayrou
aux Chanoines Réguliers de Saint-Augustin de Cahors. En 1765, Antoine de
Verhnes, prieur, hommage à l’évêque. Pendant la Révolution, le domaine,
comme toutes les possessions ecclésiastiques, est confisqué. Il sera vendu
aux enchères à un négociant de vins de Bordeaux, Guillaume Rayet, pour la
somme de 108600 livres. Il deviendra par la suite propriété des Delard, qui
aimeront recevoir en leurs murs, à la fin du siècle dernier, leurs nombreux
amis et parentés. Eugène Delard avait affiché à la porte de sa demeure un
avis destiné à ses hôtes: "Déjeuner: midi. Temps libre. Dîner: sept heures
et demie. Temps libre. Observation: la plus grande liberté individuelle est
accordée à tous les invités. Il ne peut être question d’un devoir fait ou
d’un plaisir pris en commun, à moins de consentement général et spontané. Le
croquet, comme les exercices pieux, estent essentiellement facultatifs. Le
Cayrou, 1892". On ne pouvait être plus élégamment tolérant.
Telle qu’elle existe encore aujourd’hui, la belle demeure du Cayrou, centre
d’une vaste exploitation viticole, s’apparente à une gentilhommière du XVIIe
siècle. Un corps de bâtiment central, allongé, recouvert d’un toit à forte
pente orné de lucarnes armées de canonnières, est encadré par deux ailes en
retour d’équerre dont l’une est munie d’un pavillon carré. Le blason des
Guiscard est sculpté au-dessus d’une porte d’entrée: "d’argent à la bande de
gueules". À l’intérieur, une petite salle possède de magnifiques plafonds à
la française au décor peint de fleurs. La belle cheminée de la grande salle,
dont les piédroits épousent la forme de hautes colonnes cannelées, provient
de la salle de garde du château voisin de La Coste, qui a eu, vers 1960, le
même propriétaire que Le Cayrou. Les ouvertures extérieures ont toutes été
remaniées. Des fossés existaient encore au XIXe siècle. Une tour circulaire,
à quatre niveaux, se dresse à l’écart du château, surmontée d’une toiture en
poivrière munie d’une lucarne à fronton. La demeure est située dans un vaste
parc où des arbres majestueux et centenaires disputent la place à des
espèces rares et délicates. (1)
château du Cayrou
46700 Puy l'Evêque, tel. 06 84 77 89 47, domaine viticole ouvert au public
de septembre à juin du lundi au vendredi de 10h à 17h et en juillet et août,
dégustation des vins du lundi au samedi de 10h à 19h.
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