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Blottie au sein des bois, l’ancienne maison forte
de La Taillade est une longue bâtisse datant de la fin du XVe ou du début du
XVIe siècle. Elle a subi des transformations au siècle suivant. En effet, un
acte notarié daté de 1664 indique la nature des travaux entrepris par son
propriétaire d’alors, Jean de Bodosquier, à savoir: réfection de la toiture
de la première tour, achèvement de la seconde tour identique à la première à
l’extrémité droite de l’édifice, remise en état du pigeonnier, et sablonnage
des murailles de l’enceinte. Si la tour carrée sur la gauche de la demeure
est encore visible, bien que fondue dans le logis, la deuxième tour est
moins évidente, quant à l’enceinte, son emplacement reste encore à
déterminer. Une porte cochère surmontée d’une bretèche tronquée donne accès
à une petite cour intérieure, dont une façade est ornée d’un linteau en
accolade replacé là ultérieurement, et de petites meurtrières. La façade
nord du logis a conservé, dans une fenêtre agrandie au XVIIe siècle, les
montants d’une croisée Renaissance. Les Domergue sont les premiers occupants
connus de la demeure au XVIe siècle. En 1542, ils succèdent dans la place à
un sieur de Buigues. En 1556, Armand Domergue est conseiller au Présidial,
en 1559, on le trouve avocat du roi. Devenus par la suite protestants, les
membres de cette famille vont exercer différentes charges auprès du roi de
Navarre. Par alliance arrivent au siècle suivant les Larroque-Bouillac, qui
seront vers 1620 seigneurs de Fraysse et de La Taillade. Ils portaient
"D'argent, au chef d'azur chargé de trois échiquiers d'or". Mais dès 1667,
un nouveau venu est maître du repaire, Jean de Boudosquier, avocat, déjà
évoqué plus haut qui ne s’attardera pas, lui non plus, dans les lieux. Sans
que l’on puisse déterminer de quelle façon le fait se produit, la demeure
revient ensuite aux héritiers Domergue. Puis, par alliance cette fois, les
Lantron de Lavalette reçoivent le domaine au XVIIIe siècle. Pendant la
Révolution cette famille ne sera pas inquiétée, ayant eu la sagesse
d’épouser les idées avancées de la République. Un citoyen Lavalette de La
Taillade sera juge de paix de son canton. Au siècle suivant, les Secondat de
Roquefort, probablement par héritage, arrivent dans la vieille demeure. Elle
connaîtra par la suite différents hôtes de passage avant son acquisition,
vers 1975, par son propriétaire actuel. (1)
château
de la Taillade 46800 Saint-Cyprien (Lendou-en-Quercy), lieu-dit Lataillade,
propriété privée, ne se visite pas.
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