|
Le château de Lolmie appartenait au XIIIe siècle
aux seigneurs de ce nom. L’étymologie du lieu vient de l’ormeau, arbuste
commun qui ornait souvent, autrefois, les campagnes et les places de
villages de cette région du Quercy Blanc. Lolmie fut, au XIIIe siècle, le
témoin d’un drame qui causa sa perte. Pendant la guerre des Albigeois, le
seigneur de Lolmie, qui avait dans un premier temps fait acte d’allégeance à
Simon de Montfort, reprit sa parole et retourna dans le giron de son
suzerain, Raymond VI de Toulouse. Ce dernier, bien qu’il fût resté
catholique, défendait avec acharnement le droit des hérétiques vivant sur
ses territoires. Son principal ennemi, après le roi de France, était son
propre frère Baudoin qui, après l’avoir servi, pactisa avec Simon de
Montfort. En 1214, Baudoin, à la tête d’une petite troupe, fit halte à
Lolmie pour une nuit de repos. Confiant et sans méfiance, car ignorant le
retournement du seigneur des lieux, il accepta son hospitalité. Celui-ci, en
accord avec Ratier de Castelnau, avait tendu une embuscade à Baudoin. Ses
hommes furent massacrés, et lui-même fut arrêté. Conduit dans un premier
temps à la tour de Montcuq, afin qu’il donnât l’ordre à ses soldats de
déguerpir, il fut ensuite transféré à Montauban. Jugé pour félonie et
trahison, Baudoin fut pendu en présence de son frère Raymond VI de Toulouse,
par le comte de Foix, sitôt la sentence prononcée, sans avoir reçu les
sacrements qu’il avait demandés. Son corps fut recueilli et enterré par les
Templiers de Villedieu.
Ce châtiment fratricide fut accueilli avec des transports de joie dans tout
le Languedoc, et inspira des vers triomphants aux troubadours. Dans la
Chanson de la Croisade, le comte de Foix parle des croisés "traîtres sans
honneur et sans foi" qu’il eut la chance d’exterminer: "De ceux que j'ai
tués ou détruits, il m’en vient joie au cœur, de ceux qui me sont échappés
ou ont fui, il m’en vient mal". En représailles, les armées de Simon de
Montfort ravagèrent les terres des Castelnau, et détruisirent le bourg et le
château de Lolmie. On ignore le nom du constructeur de l'actuelle demeure.
Elle date vraisemblablement du XVIe siècle. La seigneurie, après avoir
appartenu aux d’Orgueil, était alors passée aux Reilhac, par le mariage de
Marguerite d’Orgueil avec Jean-Pierre de Reilhac en 1515. Le couple
s’installa à Lolmie. Au siècle suivant, leur descendant Gabriel de Reilhac
vendit le domaine, en 1661, aux Clarisses de Cahors qui le conservèrent
jusqu’à la Révolution. Il sera à ce moment-là, comme toutes les possessions
ecclésiastiques, confisqué et vendu aux enchères. La demeure, qui recèle
trois belles cheminées du XVIe siècle, dont l’une ornée d’un blason martelé,
fut achetée au siècle dernier par les aïeux des propriétaires actuels. Elle
est composée de deux tours carrées, qui ont été ultérieurement reliées entre
elles par une galerie couverte. Dans les caves voûtées, il faut noter la
présence d’une colonne surmontée d’un chapiteau sculpté sur trois de ses
angles: deux têtes de femmes et un chien, datant du XIVe siècle. (1)
château de Lolmie 46800 Saint-Laurent-Lolmie, propriété privée, ne se visite
pas, visible de l'extérieur.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Lot" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|