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En contrebas des grottes de Presque,
assis sur un petit plateau verdoyant, l'édifice déploie ses deux ailes en
équerre devant une cour fermée par un mur. Celui-ci est cantonné à l’est par
une tour circulaire, qui fut arasée au niveau du comble en exécution d'un
arrêté du représentant du Peuple, le 23 Vendémiaire de l’an II. Un parterre
à la française étale ses allées à l’arrière du bâtiment, au bout duquel se
dresse un pigeonnier carré dont la voûte conserve des traces de peintures
murales et le socle de la table de dîme où les fermiers versaient leurs
redevances. Une construction antérieure a précédé le château actuel. Vers
1690, deux pavillons carrés sont ajoutés au corps de logis primitif qui
contient une chapelle dont la clef de voûte porte le blason de la famille
Bonafos "Écartelé aux 1 et 4 d’azur à la bande d'argent, aux 2 et 3 de
gueules aux besants d'argent". Au XVIIIe siècle, un corps de bâtiment, en
équerre avec l’aile nord, est réalisé, qui prend appui sur une tour ronde.
Il est recouvert d’une haute toiture à coyaux, percée de chiens assis à
double ventaux. Le cartulaire de Beaulieu mentionne pour la première fois la
terre de Presque, ou Prisca, qui signifie très ancien, antique, en 960. Un
duel oppose alors deux frères pour la possession des lieux. L’issue du
combat n’ayant pas été probante, les terres sont confisquées par l’Abbaye,
qui les cédera plus tard à la famille Bonafos. Hugues de Bonafos émerge de
l’anonymat du passé en participant à la septième Croisade de 1248. Il
recevra une donation en terre de Palestine, et figure dans une frise de la
salle des Croisades de Versailles. Les Bonafos vont rester à Presque pendant
cinq siècles, jusqu’à la vente du domaine, en 1712, à la famille Costa de
Beaulieu. Celle-ci va conserver la demeure durant un siècle et demi.
En 1877, Presque est vendu à un marchand de biens de Saint-Céré. Le château
est
à ce moment-là dans un état d'abandon avancé, sans portes ni fenêtres, les
Costa de Beaulieu s’étant rapidement désintéressés de la propriété. Tant
même, que la dernière descendante, Marie de Costa-Beaulieu, détruira les
archives en 1950, lors de son départ au carmel de Carthage. Elle fera part
de son forfait dans une lettre datée de 1951: "Quant aux armoiries; j'avais
une boîte entière de cachets de familles alliées à la nôtre. Ne pouvant les
détruire par le feu comme je l’avais fait pour les archives; le métal aurait
résisté, j'en ai fait avec d’autres souvenirs: croix de Saint-André et de
Saint-Michel, cachets et sceaux, plusieurs paquets que j’ai emportés dans
mes bagages. Du pont du bateau, je les ai jetés dans la mer Méditerranée où
aucune main ne pourra se les approprier..." Que dire devant tant de sottises
et de rancœurs réunies ? En 1937, par héritage, Robert de Solignac,
descendant lointain des Bonafos, prend en main la destinée des lieux, qu’il
entreprend de restaurer. Mais, grièvement blessé en 1940, il est amené à
louer une partie de la demeure à un fermier. Depuis 1988, son propriétaire
actuel s’est employé à ressusciter l’édifice en lui redonnant son aspect
originel. Le vallon et le château sont inscrits à l’Inventaire des sites
depuis 1944. (1)
château de Presque 46400 Saint-Médard-de-Presque, propose un gîte de 9
chambres.
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