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Si une vivace tradition orale attribue le château de
Lacoste aux Templiers, rien jusqu’à présent n’est venu corroborer cette
légende, et pour cause, quand fut construite cette demeure, aux XVIe et
XVIIe siècles, l'Ordre du Temple était depuis fort longtemps tombé dans les
trappes de l’Histoir Lacoste se dresse au centre d’un village, Salviac, qui
fut le siège d’une baronnie primitivement rattachée à celle de Gourdon,
puisque Bertrand de Gourdon, dans son hommage au comte de Toulouse en 1226,
l’inclut dans la liste de ses biens. Son successeur Guillaume, fondateur de
l’une des dernières abbayes cisterciennes, Sainte-Marie de Gourdon dite
l'Abbaye Nouvelle, renouvelle l'hommage en 1246. Son gendre, Aymeric de
Malemort, fils du sénéchal Géraud de Malemort, recueillera l’héritage. Ce
dernier sera relaxé par un arrêt retranscrit dans les Olim, à la suite d’un
procès qu’on lui fit injustement. Accusé d’avoir hébergé des meurtriers et
d’en avoir tiré gloire, ainsi que son oncle archidiacre à Limoges, il sera
innocenté. Après avoir un temps assez bref été en possession de Pierre de
Balène, la baronnie de Salviac est vendue à Philippe de Jean, seigneur des
Junies, en 1337, issu d’une famille de banquiers cahorsins, qui choisit le
parti des Anglais pendant la guerre de Cent Ans. Puis elle devient par
alliance, la possession des Cazeton, qui la transmettent, toujours par
alliance, en 1478, aux seigneurs de Durfort-Boissières, lesquels la
détiendront jusqu’au moment de la Révolution. (1)
Le château de Lacoste occupait, dans son dernier état, un vaste espace, de
65 mètres de côté environ, à l'extrémité ouest du noyau ancien de Salviac,
correspondant probablement à l'emprise du castrum. L'ensemble est
aujourd'hui divisé en une douzaine de parcelles. La partie sud garde les
traces d'un parc enclos. Le logis se compose de trois corps de bâtiment
disposés en U autour d'une cour, et d'une aile en retour à l'est. On y
accède depuis la rue du Château, à l'ouest, par un portail d'architecture
classique, au-dessus duquel est remployé un linteau orné d'un écu bûché
placé dans un trilobe. Les parties conservées de l'édifice médiéval se
trouvent principalement dans les bâtiments ouest. La longue élévation sur la
rue du Château ne subsiste plus qu'à l'état de lambeaux où apparaissent
néanmoins les vestiges très significatifs de deux baies en lancette à
linteau échancré en plein-cintre au rez-de-chaussée (la plus grande a été
reprise tardivement), et, à l'étage, de deux fenêtres géminées, l'une à arcs
brisés, l'autre à linteaux échancrés en trilobe, et d'une porte à arc brisé
et arêtes vives. Une tour carrée est accolée au corps de logis, au nord. Le
rez-de-chaussée, voûté en berceau plein-cintre, n'est éclairé que par un
jour étroit ; une porte, à arc segmentaire et embrasure à arc brisé, donne
sur l'aile nord, que l'épaisseur de son mur extérieur conduirait à attribuer
à l'édifice médiéval. Un corps de bâtiment en saillie sur celui-ci conserve
à l'étage une porte à arc brisé donnant sur l'extérieur. D'autres vestiges
de constructions médiévales sont visibles dans la partie est : un large pan
de mur en pierre de taille dans l'élévation est de l'aile nord, et un autre
avec une porte à arc brisé aux deux tiers enterrée dans l'élévation nord de
l'aile en retour. Le haut de la hotte pyramidale d'une cheminée est conservé
dans le comble de l'aile est.
Les élévations sur la cour ont en revanche été entièrement remodelées au
XVIe siècle, puis de nouveau aux XVIIe et XVIIIe siècles. La tour d'escalier
construite dans l'angle nord-est appartient à une campagne de travaux
engagée dès l'arrivée des du Sirech dont les armes figurent sur un culot,
alors que la porte du corps de logis nord et les reliefs représentant des
scènes mythologiques en remploi dans la façade appartiennent déjà à la
Renaissance. L'entablement de la porte contient des cartouches avec
l'inscription : je triomphe de la douleur par la patience. Je mets ma
confiance en Dieu. Les appartements ont été refaits par les
Gransault-Lacoste au XVIIIe siècle, et ornés de gypseries. Ce sont peut-être
leurs armes qui ont été placées au-dessus de la porte de l'escalier : elles
diffèrent cependant de celles données par L. Esquieu, hormis les deux
étoiles qui timbrent le chef.
Éléments protégés MH : le château de Lacoste en totalité : inscription par
arrêté du 13 juillet 1962. (2)
château de Lacoste,
boulevard Hugon, 46340 Salviac, propriété privée, ne se visite pas, visible
au centre du bourg.
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