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La première mention connue de Sousceyrac a été relevée
dans un acte de 1254. Néanmoins, des indices morphologiques suggèrent
l'existence d'un noyau d'habitat groupé plus ancien, étroitement lié à
l'église paroissiale dont le premier état connu est daté du XIIe ou du début
du XIIIe siècle. En effet, sur le plan cadastral de 1819, le pôle ecclésial
formé par l'édifice religieux et le cimetière s'inscrit au centre d'un
ensemble de parcelles qui définissent une entité morphologique globalement
circulaire ou ovale. L'établissement d'un enclos ecclésial offrant un lieu
d'asile et de refuge (cercle de Paix), dans le contexte des conciles de la
Paix de Dieu, a souvent suscité, dès le XIe siècle, le regroupement de
l'habitat autour de l'église. Ce processus généralement antérieur au XIIIe
siècle reste à confirmer ici par des sources textuelles, mais l'ancienneté
de l'église paroissiale, qui a pu succéder par ailleurs à un premier édifice
disparu, tend à accréditer cette hypothèse. Chef-lieu de paroisse, le
village est également le centre d'un finage et d'un territoire seigneurial
au début du XIVe siècle. Il bénéficie en 1304 d'une charte de coutumes qui
institutionnalise les rapports entre la communauté et le seigneur et fixe
les limites du territoire villageois. Cette source témoigne du statut rural
de l'agglomération à cette époque : il y est fait mention des activités
agricoles et des équipements banaux ou individuels de première nécessité...
Si le lieu est cité en 1441, la "maison noble" de Grugnac n'apparaît pas
dans les textes avant l'hommage fait au vicomte de Turenne en 1643 par
Amalric de Massip, qualifié de seigneur de Grugnac et de La Boisse. Après
avoir pris à ferme le domaine, Jean de Massip avait acheté Grugnac à Jean de
Narbonnès en 1593, et en 1597, il hommageait au vicomte de Turenne pour le "fieuf
noble du villaige de Grunhac" avec toutes justices. Joseph de Massip vend le
domaine et la seigneurie en 1659, et le château devient la propriété de
Durand Scribe, bourgeois de Sousceyrac ; Jean Scribe, seigneur de Grugnac et
de Combal, habite le château en 1671. En 1790, Grugnac passe par héritage à
Louis de Verdal de Lestang. En relevant que "la maison noble" n'était pas
mentionnée avant 1643, J. Lartigaut relevait que si la demeure avait tout de
l'allure des châteaux de la seconde moitié du XVe siècle, les détails de la
construction, porte de l'escalier, fenêtres et fentes de tir par exemple,
appartenaient déjà à l'époque moderne. Le château aurait donc été construit
pour Jean de Massip dans la première moitié du XVIIe siècle. Un petit
bâtiment, inspiré du style du château, a été ajouté au nord au XIXe siècle.
Le logis est un bâtiment, à deux étages, flanqué de deux grosses tours
rondes aux angles nord-est et nord-ouest, et à une tour ronde d'escalier
accolée au centre l'élévation sud. Un couronnement continu de hourds sur
mâchicoulis accentue le caractère massif de la construction. La porte de la
tour d'escalier associe des pilastres doriques et un entablement à un
fronton triangulaire. Le logis était implanté au centre d'un quadrilatère
probablement enclos dans une enceinte dont deux tours d'angle, rondes,
subsistaient encore en 1826 : une seule subsiste, accrochée à un bâtiment de
dépendances.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 30 mai 1989. (1)
château de Grugnac 46190
Sousceyrac-en-Quercy, édifice participant à l'opération patrimoine ouvre
toi, le bourg est un beau village médiéval.
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