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Le château du
Frayssinet, dont le nom vient du mot patois fraysse qui désigne le frêne,
fut bâti au XVIIe siècle sur une colline dominant la vallée du Lendou dans
le pays des Serres, ou des Vaux, autrement dit des vallées. D’une grande
simplicité accentuée par la blancheur de ses pierres, le corps de logis est
un massif quadrilatère muni à ses quatre angles; ce qui lui donne une note
pittoresque, d’échauguettes sur mâchicoulis, arasées au niveau de la
toiture. Celle-ci est en tuiles canal bordée d’une large génoise. L'autre
signe distinctif de cette demeure se trouve à l’intérieur: un large et
somptueux escalier de pierre à volées droites et balustres. Il occupe une
position centrale dans la maison et dessert les deux étages où les pièces
s’organisent de part et d’autre des paliers. Les deux salles du
rez-de-chaussée ont leur plafond en arêtes d’ogive. Malheureusement ont
disparu les belles cheminées qui ornaient cette demeure étonnante. Il semble
qu’un simple mas ait précédé sur les lieux l’édifice actuel. En 1459, un
certain Pierre del Frayssinet y rédige son testament. Puis le terroir
devient la propriété, en 1606, d’une famille Dayma. Cette dernière va
rapidement gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Le nom suivra
l’évolution de cette ascension. Devenu d’Ayma, il est, à la génération
suivante allongé en La Tour d’Ayma de Castanède, pour finir en un
aristocratique de Lamothe-Castanède, du nom d’un fief acquis peu avant la
Révolution. Néanmoins, l’un de ses membres sera poursuivi pour le meurtre
d’un paysan du village voisin, en 1739.
Et quelques années plus tard, la famille se fera à nouveau remarquer avec
les déboires d’un autre des siens. En 1742, François de La Tour d’Ayma avait
acheté au roi l’office de maire de Cahors. Les dépenses somptuaires dont il
va être prodigue pour la ville lui vaudront d’être condamné à rembourser une
forte somme d’argent à celle-ci. En effet, en douze années, les dépenses
communales de 5190 livres, étaient passées à 26115 livres en 1753. Mais le
maire, qui n'avait aucune envie de passer la main, fit casser l’arrêt et
chasser le président du tribunal. C’était sans compter sur une partie de la
population à laquelle se joindra aussi une partie de la noblesse et de l’Eglise
qui unirent leurs efforts pour se débarrasser d’un personnage aussi
dilapideur. En 1756, le Conseil du roi supprima l'office de maire
"considérant que les affaires de la ville étaient depuis longtemps ou
négligées ou administrées sans règle et sans ordre, avec une assemblée trop
tumultueuse ou trop peu éclairée pour que les bons avis puissent y
prévaloir". La Révolution confisquera tous les biens des Lamothe-Castanède.
Le Frayssinet sera adjugé pour une somme dérisoire. Déserté depuis
longtemps, l'édifice est placé au centre d’une vaste exploitation agricole.
(1)
château du Frayssinet 46800 Saint Cyprien
(Lendou-en-Querc), propriété privée, ne se visite pas.
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