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Le château aurait été tenu à l'origine par les
Roussillon, une famille de modestes chevaliers, dont un membre, Folc, est
dit "seigneur du château de Roussillon" vers 1300. L'histoire de ses
possesseurs avant la fin du XIVe siècle est toutefois incertaine. G. Lacoste
(1884) y fait résider les Antéjac dès les années 1230, et signale un
Bertrand d'Antéjac ou de Roussillon connu vers 1280 ; Raymond d'Antéjac est
seigneur de Roussillon en 1337, quand les consuls de Cahors craignent qu'il
ne livre le château aux Anglais. Les de Jean commencent cependant à être
possessionnés dans la seigneurie dès le début du XIVe siècle : en 1305,
Guilhamon de Jean détient le péage de Roussillon, sans doute sur la grand
route de Cahors à Brive. Comme d'autres places occupées par les compagnies
anglaises, Roussillon fait partie de celles dont les consuls de Cahors
obtiennent le déguerpissement moyennant finance en 1359, installant en 1362
une garnison à Roussillon et à Valroufié dont Gaucelin (ou Gaucelm) de
Vayrols voulait s'emparer. Capitaine chargé de la défense de Cahors,
Gaucelin de Vayrols est nommé sénéchal de Quercy en 1369 par le duc d'Anjou,
fonction qu'il occupe jusqu'en 1371. En 1363, il a acquis Roussillon et
Valroufié de Brayda de Jean, fille de Raymond de Jean.
En 1430, Marguerite de Vayrols épouse Guillaume d'Auriole et lui apporte
Roussillon, que les Auriole possèdent encore en 1504 : Aymar d'Auriole,
seigneur de Roussillon, dénombre alors pour Roussillon, avec toutes justices
et le château. Par le mariage en 1517 d'Anne d'Auriole, la seigneurie de
Roussillon passe aux Gontaud-Cabrerets, qu'ils la conservent jusqu'au XVIIIe
siècle, mais en délaissant le château qui est affermé. Au XIXe siècle, le
maréchal de Gontaud-Biron cède le domaine à son intendant et le château
commence alors à être démantelé : la description qu'en donne J.-A. Delpon en
1831 repose déjà sur des souvenirs. Une tour pentagonale, semblable à celle
de Laroque-Toirac et datable du XIIIe siècle, est le seul bâtiment conservé
de l'édifice antérieur à la reconstruction par les Auriole à la fin du XVe
siècle, à laquelle il faut peut-être ajouter quelques pans de maçonnerie en
moellons réguliers qui apparaissent dans les murs sud et est. Les ruines
portent quelques traces de modifications apportées par les XVIe et XVIIe
siècles.
Le château a été construit à moins de 800 m de la route de Cahors à Brive,
épousant la forme de la pointe d'une serre qui domine les collines voisines
et d'où la vue portait jusqu'à la vallée du Lot. Les ruines qui subsistent,
partiellement réoccupées par les travaux entrepris depuis 1958, permettent
de restituer la plus grande partie des dispositions de la fin du XVe siècle.
Un pont maçonné, qui a remplacé un pont-levis, donne accès à une basse-cour
trapézoïdale, qui était flanquée de deux grosses tours rondes : la plus
importante mais arasée à mi-hauteur, à l'angle nord-ouest, fait figure de
véritable tour militaire ; de celle du nord-est n'apparaît plus que la base
au-dessus du sol. L'entrée dans le château lui-même, par un passage qui
était muni d'une herse, est protégée par la tour pentagonale du XIIIe
siècle, équipée de canonnières au XVe siècle. Les bâtiments qui entourent
une cour centrale forment un quadrilatère flanqué aux angles de quatre tours
rondes, les courtines de la basse-cour venant s'accoler aux deux tours nord.
L'élévation sur cour de l'aile est a disparu, mais des piliers circulaires
et les traces laissées dans les élévations périphériques permettent de
restituer au rez-de-chaussée une galerie voûtée d'ogives : elle était
surmontée d'une galerie ornée de peintures, reliant le corps logis à la
chapelle de la tour nord-est. Dans l'angle sud-ouest de la cour, une tour
d'escalier hors-oeuvre, de plan carré, desservait les deux corps de bâtiment
voisins. L'aile ouest est bâtie sur un niveau de soubassement voûté ; le
deuxième niveau, donnant de plain-pied sur la cour, était éclairé par trois
croisées ouvrant vers l'extérieur et chauffé par une grande cheminée. A
l'exception du niveau de soubassement de la tour sud-ouest ("Tour du
pigeonnier") dont la salle voûtée est circulaire, les pièces des tours sont
carrées ou rectangulaires. La pièce du premier étage de la tour nord-est
était occupée par la chapelle, voûtée d'ogives, qui se signalait à
l'extérieur par sa fenêtre dont le réseau de pierre a disparu.
Éléments protégés MH : le château de Roussillon en totalité : inscription
par arrêté du 29 mars 1929.
château de Roussillon 46090 Saint Pierre Lafeuille, tel. 06 22 19 54 45,
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