|
Le lieu de Saint-Sozy, connu dès 932, est cité en
1054 dans l'acte d'hommage rendu à l'évêque de Cahors par un certain de Bosc,
vicomte de Saint-Cirq de Calvignac, à côté de Brassac, Montvalent, Creysse,
Cazillac et Souillac, fief acquis au siècle suivant par le vicomte de
Turenne. Aucun texte ne mentionne en revanche le repaire de Lachièze avant
le XVIe siècle, sans doute en raison d'un changement de nom après
l'installation des nouveaux occupants. Le repaire aurait auparavant
appartenu aux Cosnac. Les Lachièze, une famille de marchands du Bas-Limousin,
venus à Saint-Sozy au service du vicomte de Turenne, font bâtir une chapelle
dans l'église paroissiale dès 1470. En 1552, Jean Lachièze fait
reconnaissance au vicomte pour le repaire de Lachièze, où la famille se
maintient, semble-t-il, jusqu'au XVIIIe siècle. La tour principale peut être
datée, d'après ses caractères constructifs, de la fin du XIIe ou du début du
XIIIe siècle. Les parties les plus anciennes du logis actuel ne sont pas
antérieures au XVIe siècle, avec des adjonctions du XVIIe siècle. La tour
de Lachièze offre la particularité assez rare d'être établie sur plan
rectangulaire (6,50 m sur 8,10 m) et non sur plan carré. Sur la face sud
ouvraient deux fenêtres dont les vestiges apparaissent encore dans les
élévations intérieures de l'édifice ; l'une d'entre elles est restituable
sous la forme d'une fenêtre triple. Sur la face ouest, il est possible
qu'ait existé une porte d'accès au rez-de-chaussée de la tour. La face est,
mieux conservée, présente, aux deuxième et troisième niveaux, deux portes à
arêtes vives et couvertes par des arcs brisés à claveaux étroits et profonds
; elles étaient liées à des dispositifs de charpente disparus mais dont
subsistent les encastrements. La plus basse des deux a pu offrir un accès
direct au premier étage par l'intermédiaire d'un escalier en charpente. La
porte haute ouvrait probablement sur un balcon ou une galerie destinée entre
autres à l'exercice de la garde. Des latrines en encorbellement apparaissent
sur la face nord qui était manifestement hors enceinte dans l'état primitif
de l'édifice. Toutes les autres ouvertures sont modernes. Les niveaux de
l'édifice ont été modifiés sans doute au XVIIe siècle. La présence de
gargouilles d'évacuation indique le niveau primitif d'un couronnement non
couvert qui était crénelé.
Une cave conservée au nord de la tour appartient au bâtiment encore
représenté sur le plan cadastral de 1829. Les chaînes d'angle de la tour et
les caractères constructifs de la cave montrent cependant que ce bâtiment
adossé, nettement plus récent, n'était pas antérieur au milieu du XVIe
siècle ou au début du siècle suivant. Ce bâtiment qui n'avait apparemment
aucune communication directe avec la tour, ne peut donc servir de référence
à la restitution de l'état médiéval supposé. La singularité de la tour
féodale suppose que des logis l'aient accompagné. Aucun vestige de logis
médiéval n'a été décelé dans les structures conservées mais celles-ci n'ont
fait l'objet que d'un examen superficiel et toutes n'ont pas été visitées.
Détachés de la tour, les bâtiments d'habitation pouvaient cependant en être
rapprochés jusqu'à n'être séparés que par une étroite venelle. La position
des portes incite à imaginer un tel logis du côté est de la tour ou, plus
vraisemblablement encore, du côté ouest, plutôt qu'au voisinage de ses faces
nord et sud.
Le logis se compose d'un ensemble disparate de corps de bâtiments qui
ferment la cour au nord, et d'une aile en retour à l'ouest. Celle-ci
présentait une galerie en bois à l'étage. S'ajoutant à la tour médiévale,
les trois autres tours qui flanquent les bâtiments d'habitation nord
accentuent l'allure de château de l'ensemble. Celle du sud-est, ronde, était
probablement une tour d'escalier qui desservait un bâtiment aujourd'hui en
partie en ruines. La deuxième tour d'escalier, beaucoup plus haute, présente
une tourelle en encorbellement pour gagner le dernier niveau ; un trou de
tir, placé au centre d'un coeur, permettait de battre la façade du logis. La
troisième tour, de plan rectangulaire, flanque le logis au nord. (1)
château de Lachièze 46200 Saint Sozy, tel. 06 83 48 85 15, location de
trois gîtes.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
A voir sur cette page "châteaux
du Lot" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|