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Planté au cœur
du Ségala, cette région sauvage et déjà cantalienne d’aspect située au
nord-est du Lot, le château de Saint-Thamar dresse sa silhouette massive à
l’orée d’un petit village perdu au milieu de collines boisées. Il est
construit, au début du XVIIe siècle, par une famille de
gentilshommes-verriers établie dans cette région depuis 1469: les Colomb. Le
poète François Maynard apostrophait ironiquement, dans un épigramme, le
pauvre gentilhomme du verre: "si vous tombez à terre, adieu vos qualités",
il n’en demeure pas moins que la noblesse de ces cadets de famille,
autorisés depuis le XIVe siècle à exercer pour vivre le métier du verre, est
authentique. La branche des Colomb de Saint-Thamar, avaient embrassé la
religion réformée. Mais leur héritier, prénommé Thamar, nom biblique
généralement féminin, se convertira au catholicisme. Les Colomb vont, au
cours des ans, s’allier avec les différentes familles nobles des environs,
dont les Verdal, les Grenier du Rezins, les Lachièze de Briance. Cette
dernière famille héritera du château, à la mort de Jacques-Félix Colomb, en
1873. La demeure est alors désertée. Elle sera, pour les générations
suivantes, un simple lieu de villégiature durant la belle saison. Jacques de
Gaches de Venzac, héritier par sa mère, tombe au champ d’honneur, en 1918.
Sa sœur vendra la propriété en 1934 à un couple de Parisiens, les Soulié,
qui, par le biais d’une vente à réméré, permettra à une famille juive d’y
trouver refuge pendant la Deuxième Guerre mondiale. La demeure subira, en
1944, les exactions commises par la division "Das Reich" dans le village
voisin de Terrou. Un début d’incendie sera heureusement circonscrit
rapidement. Quant à Terrou, base du maquis de la région, il sera parmi les
dix-sept communes de France à recevoir la médaille de la Résistance.
Récupérant leur bien à la Libération, les Soulié y passeront quelques
années, avant de le vendre, en 1956, à ses hôtes actuels.
Entouré, à l’origine, par de vastes communs dont il ne subsiste qu’un beau
pigeonnier, l’écurie, la bergerie, et quelques granges, l’édifice est clos
par un beau parc, mais les jardins dessinés à la française ont depuis
longtemps disparu. Le bâtiment primitif se composait d’un unique corps de
bâtiment rectangulaire à trois étages, comportant chacun une vaste salle.
L’angle nord-est est flanqué d’une échauguette, recouverte aujourd’hui par
la toiture, elle est devenue invisible de l’extérieur. Une tour circulaire
découronnée flanque l’angle sud-est, où se greffent les deux ailes ajoutées
au XVIIIe siècle. Des pierres d’attente font supposer qu’une troisième
adjonction était prévue à l’extrémité de la façade ouest. Des vestiges
d’enceinte s’appuient au pigeonnier carré. Épargné par la Révolution,
François de Colomb, étant opportunément maire du village à ce moment-là, le
château subsiste de nos jours, tel qu’il se dressait alors, immuable et
serein dans son environnement champêtre. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château de Saint
Thamar : inscription par arrêté du 17 juin 1975.
château de Saint Thamar 46120 Terrou, siège d'un groupement forestier.
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