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Comme un grand nombre de
châteaux du XVIe siècle, le château actuel d'Olonde fut construit à cette
époque sur l'emplacement d'un ancien manoir, dont l'origine, fort ancienne,
ne peut être précisée, mais dont on sait la fin, semblable à celle de
beaucoup d'autres demeures féodales. Il fut détruit par ordre de
Philippe-Auguste. Il suffit d'examiner les travaux de défense, encore
visibles, pour reconnaître qu'ils sont bien antérieurs à l'époque de la
construction actuelle. L'épaisseur des murs varie, en effet, d'un mètre
jusqu'à deux mètres cinquante, et leur intérieur ne présente qu'un massif de
pierres jetées dans un bain de mortier; c'est "le béton" caractéristique de
toutes les fortifications du temps. Des pans de murs démolis, mais bravant
encore l'injure du temps, sont visibles çà et là dans les fossés profonds
qui retenaient les eaux captives et formaient "cette sentinelle obligée des
châteaux féodaux et des demeures baronniales", suivant l'expression heureuse
dont s'est servi M. Renault dans sa Revue monumentale et historique de
l'arrondissement de Coutances. On voit aussi, sur le terre-plein de
l'enceinte, des ruines de murailles, de tours et de tourelles, points d
appui et de résistance pour les assiégés; de même à l'entrée de la cour,
vers le levant, il existe des restes de bastions destinés à défendre l'accès
du château. On peut donc le considérer comme ayant été entouré d'une double
enceinte, l'une en terre, l'autre formée de murs épais. L'aspect de toutes
ces ruines est sévère, et les restes du donjon et des tours féodales
rappellent à la pensée ces jours de guerre civile qui condamnaient nos pères
à un état permanent de défense. Ce qui a subsisté du château du XVIe siècle
complète cet ensemble. Ses fenêtres à croisées de pierre ou simplement
divisées par un meneau, ses ouvertures défendues par des grilles de fer, ses
grandes couvertures à pente rapide, ses tourelles en encorbellement avec
leurs petits toits coniques lui donnent cet aspect gracieux et élégant
propre aux constructions de la Renaissance. Leur destination présente est
loin de répondre aux souvenirs brillants qu'ils réveillent: bâtiments
d'exploitation, une simple ferme, voilà leur usage. La terre d'Olonde
appartenait au marquis d'Harcourt au début du XXe siècle. (1)
Éléments protégés MH : l'assiette de l'ancien château y compris les douves
et la motte, l'ensemble des bâtiments castraux, à savoir les vestiges du
château du XIIe siècle, les façades et toitures des corps de logis du XVIe
siècle et du XVIIIe siècle, les tours ouest et nord, à l'exclusion des
communs modernes ; les façades et les toitures du commun est surplombant la
douve, les latrines : inscription par arrêté du 29 novembre 2000 (2)
château d'Olonde 50580 Canville-la-Rocque, propriété privée, ne se visite
pas.
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