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Si l’existence du fief de
Domjean est attestée depuis le XIe siècle, les origines de l’Angotière
demeurent inconnues. Sur son promontoire, ses terres dominent de plus de 50
m les cours de la Jarre et de la Vire qui se rejoignent au pied de
l’escarpement. Une ferme-manoir y est érigée au XVe siècle avec un imposant
colombier qui témoigne de la noblesse du lieu. Au fil des siècles, diverses
constructions viennent entourer le bâtiment : ferme, communs, étables,
porcherie... Les bâtiments sont entourés de pâtures, de cultures, de vergers
et de bois. Au XIXe siècle, Alain de Chartier, marquis de Sédouy, remanie et
agrandit le manoir qui devient un petit château. Devant la façade
principale, un parc à l’anglaise est aménagé le long de l’avenue d’entrée
bordée de tilleuls, Le domaine et les pentes boisées qui dévalent vers la
Vire sont inscrits parmi les sites en décembre 1967 à la demande de M. Le
Chartier de Sédouy, correspondant départemental des Vieilles Maisons
Françaises. Cette protection est mise en œuvre afin de préserver une
propriété caractéristique du bocage, témoin de l’évolution de la vie d’une
famille pendant plusieurs centaines d’années. Sur la route Caen-Granville,
l’Angotière est alors ouvert à la visite et recueille un relatif succès avec
ses bâtiments habillés de vigne vierge et ses communs coiffés de chaume. Les
visiteurs viennent admirer un magnifique panorama sur le bocage de la vallée
de la Vire. Le fils du marquis de Sédouy morcelle ensuite le domaine et vend
à plusieurs acquéreurs. Les communs, dévolus à l’agriculture, ne sont plus
entretenus, le château et le parc souffrent également et les tempêtes de
1987 et 1999 couchent de nombreux arbres d’ornement. En 2009, l’Angotière
est acquis par les propriétaires actuels. Ils rachètent également les
bâtiments et les terres avoisinantes afin de reconstituer l’ancienne
propriété. Le château, le colombier, la maison du gardien sont restaurés et
le parc retrouve un peu de son lustre d’antan.
Le château de l’Angotière est isolé sur un plateau élevé limité par les
vallées de la Vire, à l’ouest, et de la Jacre, au sud. Près de la ferme du
Hamel, l’entrée s’ouvre entre deux piliers de granit surmontés d’aigles
impériaux. Une majestueuse allée de vieux tilleuls sur talus, encadrée de
deux étroites prairies, conduit vers le château. Près de la demeure, les
alignements deviennent plus denses pour former un véritable sous-bois
tapissé de cyclamens. Vers le sud, le parc, cerné de hauts arbres, étale sa
pelouse rase ponctuée de deux cèdres étêtés par les coups de vent. Une
courte allée de thuyas, taillés en cierge, passe devant la maison du gardien
pour déboucher devant le château. C’est une imposante construction de
poudingue chaînée de granit, un peu austère, qui s’élève sur deux niveaux et
entresol. Sa toiture d’ardoises est animée par des lucarnes à croupes et de
puissantes souches de cheminées. Au centre, un perron à double emmarchement
mène à l’étage noble percé de hautes baies. La façade est flanquée au nord
d’un massif pavillon carré à haute toiture à quatre pans et, au sud, d’une
tour ronde coiffée d’un toit en poivrière. Sur la pelouse, des topiaires de
thuyas et de buis animent les abords et conduisent vers l’ancien colombier.
Derrière un rideau d’arbres, celui-ci s’élève sur un terrain accidenté.
Depuis peu, son toit a retrouvé le chaume qui le couronnait autrefois. Plus
haut, cachés par une haie, les anciens bâtiments agricoles forment une cour
rectangulaire. S’ils sont hors d’eau aujourd’hui, ils n’en attendent pas
moins une restauration plus complète. La façade de la ferme, maintes fois
remaniée, a conservé de magnifiques encadrements de baies, énormes blocs de
poudingue pourpré. Au nord, un charmant jardin potager clos de murs, mêle
des légumes et des plantes aromatiques dans de petits carrés disposés sur un
espace gravillonné. Au centre, une allée le traverse, bordée par des
parterres rectangulaires soulignés de bordures de lavandes. Les autres
parcelles du site sont occupées par des labours et des prairies qui
enserrent la propriété sur les pentes les moins raides. Près des rivières,
les pentes plus abruptes sont couvertes par une épaisse végétation de
feuillus. En rive droite de la Vire, le site suit la route de la
Chapelle-sur-Vire. Ici, c’est un haut coteau boisé qui ne s’ouvre que pour
laisser apparaître une ancienne carrière et son petit bâtiment
d’exploitation. En bordure de la Vire, le paysage est magnifique avec la
vallée encaissée aux pentes couvertes de bois. En trois ans seulement, les
nouveaux propriétaires (qui résident dans un pays voisin) ont sauvé le
domaine. Le château, le colombier, la maison du gardien et une remise sont
en excellent état. Le parc a retrouvé une belle allure et tous les abords
font l’objet de soins attentifs. Il leur a fallu consentir bien des efforts
pour arriver à ce résultat. S’il est aujourd’hui à la hauteur de leurs
investissements, il reste encore bien des travaux à effectuer. La vocation
de ce site est de donner encore longtemps à voir ce bel exemple de propriété
de maitre, caractéristique du bocage de la Manche, en belvédère de la Vire.
Éléments protégés MH : la cheminée datée de 1717 dans la salle à manger ; la
cheminée du début du XVIe siècle dans la cuisine: classement par arrêté du
12 septembre 1969. (1)
château de l'Angotière 50420 Domjean, propriété privée, ne se visite pas.
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