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Une visite à La Haye-du-Puits présente
un réel intérêt. Son château était le siège d'une des baronnies les plus
importantes et les plus anciennes du duché de Normandie, car elle remontait,
ainsi que celles de Saint-Sauveur-le-Vicomte et de Bricquebec, au partage
des terres entre les compagnons de Rollon. Il n'en est cependant question,
pour la première fois, dans l'histoire de la province, que quelques années
avant la conquête de l'Angleterre, à l'époque de la fondation de l'abbaye de
Lessay, par Turstin Halduc, baron de La Haye-du-Puits, et son fils, Eudes
Capel. La famille de ces seigneurs joua un rôle important sur le continent
et en Angleterre, puis s'éteignit vers la fin du XIe siècle. La baronnie de
La Haye-du-Puits fut ensuite portée par des alliances dans d'illustres
maisons de Normandie, les du Hommet, les Mortimer, les Campion, les
Colombières. En 1491, une vente la fit passer aux Cérisay, qui la
transmirent aux Brézé, lesquels la cédèrent à leur tour aux Magneville.
Ceux-ci la conservèrent jusqu'en 1648. Après avoir appartenu aux Langlois de
Motteville et aux Thieuville, la seigneurie de La Haye-du-Puits, érigée en
marquisat par lettres patentes du 11 juin 1656, était, en 1789, entre les
mains de Marie-Louis, marquis de Caillebot-la-Salle, chevalier des ordres du
roi, lieutenant général des armées. La terre de La Haye-du-Puits fut vendue
révolutionnairement et dépecée. Quant au château, il ne fut démoli en partie
qu'au commencement du XXe siècle.
De la forteresse féodale, qui occupait une assez grande surface, il ne reste
plus que des pans de murs fort épais et une petite tour démantelée qui
surmonte un tertre d'une certaine élévation. Mais les faibles dimensions de
cette tour ne permettent guère d'y voir, comme on le prétend, le donjon d'un
château aussi important que celui de La Haye-du-Puits; en outre, sa position
semble établir que ce n'était qu'un des ouvrages de défense de la place. Une
portion importante du château subsiste encore et est convertie en ferme.
Elle a été construite, dans la première partie du XVIe siècle, par Arthur de
Magneville, qui mourut en 1556. Ce baron de La Haye-du-Puits avait épousé
Judith aux Épaules, de la famille bien connue de Sainte-Marie-du-Mont. Ses
armes et celles de sa femme se voyaient autrefois sur un cartouche placé sur
l'entrée principale du château. on a constaté dans cet édifice un fait digne
d'attention: une tourelle renfermant un escalier et construite, ainsi que le
reste des bâtiments, en pierre dure du pays, est percée d'une porte dont
l'encadrement est en pierre blanche de Caen et ornée de sculptures d'un goût
sobre et délicat, dans le style de la Renaissance. Un grand nombre de
constructions civiles de cette partie de la Basse-Normandie, quelques
églises même, présentent des exemples de morceaux de sculptures rapportées,
notamment des décorations héraldiques, sortant évidemment d'ateliers
caennais, sur lesquels on n'a jusqu'ici que des détails très vagues, mais
qui ont laissé dans tout ce pays de remarquables échantillons de l'habileté
de leurs artistes. (1)
Éléments protégés MH: les ruines du château de La Haye du Puits:
classement par liste de 1840. (2)
château de La Haye du Puits 50250 La Haye du Puits, propriété de la
commune, donjon et vestiges.
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