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Château de Pépinvast - Le Vicel
 
 

 Le château de Pépinvast, l'une des plus belles résidences de la Normandie, rappelle, par son parc et par sa construction, les grands domaines anglais. Placé sur le territoire de la petite commune du Vicel, il offre aux promeneurs et aux artistes les paysages les plus variés. La nature s'est prêtée admirablement aux efforts des Le Marois. Propriétaires de Pépinvast depuis le milieu du XIXe siècle, ils n'ont cessé, depuis cette époque, de l'embellir et de l'agrandir. De grands arbres, la végétation normande unie parfois à la végétation exotique, de frais ruisseaux, des prairies étendues, des bois sauvages, tout cela a été créé et dessiné avec art, au milieu de terrains presque incultes. La rivière de Saire, qui longe une partie du parc, vient encore ajouter à ce paysage si varié, un charme tout particulier. En 1819, le lieutenant général Jean-Léonor-François comte Le Marois achetait le château de Pépinvast à M. d'Aigremont du Vicel, descendant d'une ancienne famille, dont les armoiries étaient: d'or, à la fasce échiquetée d'argent et de gueules, de trois tires, sommée d'un lion passant de gueules. Dans les registres de la paroisse du Vicel, dans les aveux conservés aux archives départementales de la Seine-Inférieure et de la Manche, les d'Aigremont sont désignés sous les différents titres de sieurs de Commendal, de Pépinvast, de Pynempray et de la Ruaudière. Un aveu rendu, à la date du 22 décembre 1605, par François d'Aigremont, écuyer, sieur de Commendal ou Commendat, indique que Pépinvast était une noble et franche vavassorie de onze cents vergées, avec manoir et maison, colombier de présent volant, place et droit de chapelle "de présent en ruyne à cause des guerres", place de moulin, dit du Parcquet, également en ruine et situé sur la rivière de Saire.
Grâce à ce tènement et vavassorie, ledit d'Aigremont était franc coutumier aux forêts du roi, en la vicomté de Valognes, pour y prendre du bois pour son chauffage ou "admesnagement", y couper l'herbe et y faire pâturer ses bestiaux. Mais La Normandie monumentale n'aurait pas eu, sans doute, à s'occuper de l'ancien château des d'Aigremont, s'il ne s'était pas trouvé métamorphosé entre les mains des Le Marois. Tout en rappelant le souvenir des membres de cette famille qui ont successivement habité Pépinvast, nous mentionnerons les embellissements qui y furent apportés. Nous ne ferons ici qu'esquisser la vie du général comte Le Marois, dont la biographie figure dans tous les dictionnaires historiques. On sait, du reste, que sa statue fait l'ornement de la petite ville de Bricquebec, où il naquit le 17 mars 1776. Entré en 1793 à l'école de Mars, il assistait au siège de Toulon, où il se liait avec Bonaparte. Devenu son aide de camp, il le suivit en Italie et se signala aux combats de Lodi et de Roveredo. Rentré en France, il prit une part active à la journée du 18 brumaire. Colonel à Marengo, général de brigade en 1802, il était nommé général de division après Austerlitz. L'année suivante, il était envoyé en Italie avec le titre de gouverneur des Marches d'Ancône, de Ferno et d'Urbin. Il rejoignait bientôt la Grande Armée et était blessé à Iéna. Successivement commandant du Cercle de Wittemberg, gouverneur de Stettin, de Varsovie, des délégations italiennes et de Rome, il s'enfermait dans Magdebourg et ne consentait à rendre cette place qu'après avoir reçu la promesse formelle de voir les Bourbons ramener en France sa garnison, composée de 1800 hommes et de 52 canons. Rentré dans la vie privée sous la première Restauration, le comte Le Marois parut à la chambre des pairs au retour de Napoléon qui le chargeait du commandement des 14e et 15e divisions militaires, comprenant l'ensemble des troupes de la Normandie.
Après la défaite de Waterloo, l'ami de l'empereur arrivait, à la tête de la garde nationale de Rouen, au secours de f Paris, quand il apprit la capitulation. Il donna sa démission et vécut dans la retraite jusqu'à sa mort, survenue en 1836. Créé comte par Napoléon, il obtint pour armoiries: Écartelé au premier d'azur, chargé d'une épée en pal, d'argent, montée dor; au deuxième de sinople au cheval libre, d'argent; au troisième de sinople chargé en abîme, d'une pensée, au naturel; au quatrième d'azur, a la croix alaisée d'or. Pépinvast devint alors la propriété de son fils, Jules-Polydor, comte Le Marois, député en 1848 et sénateur sous le second empire. Décédé le 3 avril 1870, il laissa son château à son fils, Jean-Polydor, comte Le Marois, qui devint conseiller général du canton de Bricquebec et député de la Manche pour l'arrondissement de Valognes. C'est à cet homme distingué et dont le souvenir est resté toujours en honneur dans la contrée, que Pépinvast doit sa véritable transformation. Le comte Le Marois restaura, dès 1870, l'ancien château et édifia aussitôt après un château neuf, situé au nord de l'ancien et lui faisant suite. Ces travaux, conduits avec beaucoup d habileté par M. Pigny, architecte, étaient achevés en 1876. Le style adopté pour la nouvelle construction fut le style Élisabeth (style anglais); si ces deux châteaux juxtaposés manquent d'unité, ils forment cependant, dans leur ensemble, une résidence vraiment seigneuriale. Dans le grand vestibule du château neuf, aboutit un escalier monumental, présentant au bas de ses marches deux tigres en bois sculpté, œuvre de l'artiste Cain. On a édifié dans la même pièce une superbe cheminée, reproduction identique de la cheminée du château de Blois. En 1887, le comte Le Marois ajoutait encore, dans cette même partie du château, une rotonde qui communique avec la grande galerie située près du vestibule. Ces deux pièces ne forment plus aujourd'hui qu'un grand salon orné d'un plafond peint sur toile par l'artiste japonais Yamamoto.
Enfin, l'année suivante, on construisit, à peu de distance du château, les écuries et les remises de Pépinvast, avec sellerie de luxe, et l'on plaça sur la façade, au-dessus de la marquise, un groupe en bronze, le sanglier attaqué par un chien, qui a figuré à l'exposition de 1889. Mais Pépinvast est surtout célèbre par son haras qui jette un véritable éclat sur l'élevage, en Normandie. Grâce à des renseignements puisés aux meilleures sources, nous pouvons donner sur ce sujet quelques indications précises. Composé de bâtiments fort bien aménagés et entouré de cent hectares d'herbages, ce haras fut créé en 1 871, à 800 mètres du château, sur la route de la Lande-Saint-Jean. Il commença par l'élevage des chevaux de demi-sang et produisit de très bons chevaux de service et plusieurs bêtes de trot, comme Tam-Tam. Au début du XXe siècle, le haras de Pépinvast se composait de deux étalons pur-sang. Ce haras possède, en plus, trente juments poulinières, ayant surtout pour objet l'élevage des poulains de pur-sang, dont la vente a lieu, chaque année, à Deauville. De tels résultats étaient utiles à signaler et font honneur à l'initiative intelligente du comte Jean-Polydor Le Marois, décédé à Paris, le 26 décembre 1889. Il avait épousé Mademoiselle Marie-Mathilde Landon de Longeville, dont il eut deux enfants: Jane-Albertine-Marie Le Marois, qui épousa, en 1889, le comte André de Ganay, et Albert-Polydor, comte Le Marois. Nous ne pouvons quitter Pépinvast sans signaler dans son parc, un camp romain, connu sous le nom de Castiaux de Pépinvast, appelé dans le pays Camp de César. (1)

Éléments protégés MH : la sellerie, le lavoir et la terrasse avec ses murs dans le parc : inscription par arrêté du 20 novembre 1992.

château de Pépinvast 50760 Le Vicel, propriété privée, ne se visite pas.

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Crédit photos: Xfigpower sous licence Creative Commons
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(1)    source: La Normandie Monumentale et Pittoresque, (Manche) Lemale & Cie. Imprimeurs, Éduteurs, achevé d'imprimer le 25 septembre 1897.


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