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Construction intelligemment disposée par le propriétaire actuel, M. Varin de
la Brunelière, ancien sous-préfet, le château de Marcambye s'élève dans un
site charmant, au fond de larges avenues de hêtres. Des bâtiments, dont le
plus intéressant est une chapelle ancienne, placée au-dessus d'un porche
monumental, entourent une cour d'honneur et communiquent à l'ensemble de la
résidence un caractère hospitalier et confortable. Du vieux château il ne
subsiste plus que des fragments, utilisés dans les communs. Qu'était ce
vieux château? nous l'ignorons; à en juger par la chapelle, il ne devait pas
être sans importance et tout porte à croire que sa construction était en
rapport avec la fortune et le rang de ses habitants, riches gentilshommes,
voire même seigneurs de haut parage. Marcambye fut, dès le XIIe siècle, le
siège d'un fief. En 1195, Robertus de Marquembeya, chevalier, assiste comme
témoin à un acte de cession en faveur de l'abbaye d'Aunay, de droits sur les
églises de Saint-Martin et Notre-Dame de Cenilly. Puis les chartes du XIIIe
siècle nous livrent les noms de Geoffroy de Marcambye et de Gillon de la
Motte, son fils. Plus tard, le fief appartient aux Paisnel. Philippine
Paisnel, dame de Marcambye, le vendit, en 1335, à Fouques Paisnel, son
cousin. C'est à cette dame que remonte probablement l'établissement de la
chapelle du château, que nous voyons désignée, sous le nom d'oratoire, dans
le Livre blanc de l'évêché de Coutances. Marcambye vint aux mains de Louis
d'Estouteville, par suite de son mariage avec Jeanne, fille de Fouques
Paisnel. C'est sur ce seigneur que fut confisqué le domaine lors de la
guerre de cent ans. Le roi Henry VI donna Marcambye à Guillaume de la Pole,
comte de Suffolk.
Après la libération du territoire français, les d'Estouteville rentrèrent en
possession de leur fief. Celui-ci fut alors l'objet d'un démembrement: une
partie appartenait, au XVIe siècle, à Hervé Carbonnel, gendre du maréchal de
Matignon. En 1589, cette partie fut vendue, avec faculté de réméré, à
Guillaume Richier, seigneur et patron de Cerisy-la-Salle, pour le prix de
640 écus d'or sol. Le reste du domaine, y compris le chef du fief, passa, en
1625, des mains du duc de Longueville à celles de Louis Philippes, seigneur
du Ronceray, qui devint alors seigneur de Marcambye. Les Philippes,
probablement descendants de l'un des défenseurs du Mont Saint-Michel, lors
de l'assaut de 1427, restèrent en possession de Marcambye jusqu'en 1748. A
cette date, "noble demoiselle Renée, fille de René-Joseph Philippes, écuyer,
sieur de Marcambye", épousa Louis du Mesnildot, seigneur et patron d'Orglandes
et de la Porte, et lui apporta en dot le domaine de Marcambye. Enfin, en
1780, M. Le Mengnonnet, dont la postérité, éteinte au début du XXe siècle, a
figuré parmi les plus riches familles d'armateurs granvillais, se rendit
acquéreur de Marcambye. Le prix fut payé en argent, si l'on en croit une
tradition du pays, où il est question de mulets chargés de sacs d écus, et
d'un accident survenu au convoi au passage du gué du moulin. Ce fut ce
nouveau propriétaire qui construisit le corps central du château actuel, tel
qu'il existait lors de la vente consentie, en 1861, à M. Varin de la
Brunelière. Mais on ne saurait reconnaître la modeste et presque bourgeoise
maison de la fin du XVIIIe siècle, sous les agrandissements qui l'ont
transformée, et en ont fait l'une des plus belles résidences de ce
pittoresque pays coutançais. (1)
château de Marcambye 50210 Notre-Dame-de-Cenilly, propriété privée, ne se
visite pas.
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